La revue du projet

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Retraite à 60 ans à taux plein : un enjeu de civilisation

le 19 juin 2013

Retraite à 60 ans à taux plein : un enjeu de civilisation

23 juin, Paris - Manifestation « Clément Méric, ni oubli ni pardon »

le 17 juin 2013

23 juin, Paris - Manifestation « Clément Méric, ni oubli ni pardon »

Des manifestations sont organisées dimanche 23 juin 2013 dans toute la France contre le fascisme et l'extrème droite, à l'appel de nombreuses organisations.

À Paris,

Manifestation contre le fascisme et l'extrême droite

dimanche 23 juin à 15 heures

Métro Opéra

 

Appel unitaire à manifester

 

Le 5 juin, des militants d’extrême droite ont tué Clément Méric, syndicaliste étudiant et militant antifasciste. Ce meurtre nous indigne et nous révolte ; il s’inscrit dans la suite de très nombreuses agressions commises par des groupes d’extrême-droite ces derniers mois. La situation exige des actes forts, permettant de mettre un coup d’arrêt à la propagation de ces idées et pratiques nauséabondes. Dans le respect de leurs différences, les organisations soussignées appellent à s’unir pour rendre hommage à Clément et pour éliminer la haine fasciste.

Confortés par des partis qui reprennent des propos et des pratiques de l’extrême droite, les groupes fascistes refont surface. Les dernières actions contre le mariage pour tous et toutes ont été l’occasion pour eux d’être mis sur le devant de la scène. Nous dénonçons la banalisation du FN et de ses idées xénophobes et racistes. L’exclusion, le rejet de l’autre, la fermeture des frontières, la désignation de boucs émissaires, la dénonciation de l’immigration comme responsable de tous les maux sont des attitudes qui, l’histoire en témoigne, conduisent au pire.

L’État entretient un climat délétère en organisant des expulsions massives qui participent à la stigmatisation des immigré-es et des Roms. Au contraire, il est nécessaire d’agir avec détermination contre les commandos fascistes. Odieux et inacceptable en lui-même, le meurtre de Clément dépasse le drame individuel. Agressions contre les lesbiennes, bi-es, gays et les personnes trans, contre les immigré-es et les personnes issu-es de l’immigration, les musulman-es, actes antisémites, violences envers des militant-es antifascistes et des organisations progressistes, se sont multipliées dans toute la France comme à travers toute l’Europe. Le mensonge, la haine, la violence, la mort, voilà ce que porte l’extrême-droite, de tout temps et en tous lieux.

Ce n’est pas une question morale ; le fascisme se nourrit des peurs face à l’avenir : 5 millions de chômeurs et chômeuses, 8 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, 3,5 millions de mal logé-es, accroissement de la précarité, conditions de travail dégradées, licenciements, fermetures d’entreprises... Face à l’explosion des inégalités et aux politiques d’austérité, il faut reconstruire l’espoir collectif en une société plus juste. La question de la répartition des richesses que nous produisons est fondamentale. L’extrême droite est à l’opposé de ces valeurs. Utiliser la mort de Clément serait méprisable. A contrario, c’est honorer sa mémoire que de dire publiquement et ensemble ses engagements syndicaux et antifascistes, et de poursuivre encore plus nombreux-euses et déterminés-es ses combats pour la liberté et une autre société. Unité contre le fascisme et l’extrême-droite !

Manifestation à Paris, dimanche 23 juin à 15 heures

Des manifestations seront aussi organisées en commun dans d’autres villes. Nos organisations se réuniront de nouveau après la manifestation : éradiquer la menace fasciste nécessite un travail dans la durée et l’organisation de collectifs locaux. Nos organisations sont différentes, mais elles ont un point commun essentiel : le refus de l’intolérance, du nationalisme, de la haine, et de l’exclusion ; tout le contraire de ce que veut imposer l’extrême-droite ! Le fascisme et l’extrême-droite ne sont pas des courants politiques avec lesquels on dialogue ou on compose. Leur système est basé sur la violence physique, la haine, l’asservissement des peuples.

 

Premiers signataires (au 13 juin) : AC !, Act Up Paris, Action antifasciste Paris Banlieue, Alternative Libertaire, APEIS, ATTAC France, CADAC, CEDETIM/IPAM, CGT Educ’action Versailles, CGT Educ’action Créteil, CNDF, CNT, Collectif Antifasciste Paris Banlieue, Collectif CIVG Tenon, CONEX (Coordination nationale contre l’extrême droite), Collectif de Saint Denis contre le FN et l’extrême droite, Confédération paysanne, Convergence et Alternative, DAL, DIDF, EELV, FA, FASE, FASTI , Fédération Anarchiste, FIDL, FSU, Fondation Copernic, Gauche Anticapitaliste, Gauche Unitaire, GISTI, Jeudi Noir, Justice et Libertés, L’appel et la pioche, La Horde, La LMDE, Les Alternatifs, Lesbian and Gay Pride Lyon, Les Debunkers, Marche Mondiale des femmes, Marches européennes contre le chômage, MRAP, Mémorial 98, MJCF, MNCP, M’PEP, NPA, PCF, PCOF, PG, Pink Bloc Paris, Ras l’Front Marne-la-Vallée, Ras l’Front 38, République et Socialisme, Réseau pour un avenir sans fascisme, SGEN-CFDT Académie de Versailles, SLU (Sauvons l’université), SNESUP-FSU, Solidaires Etudiant-Es, SOS Racisme, Sortir du colonialisme, Syndicat des avocats de France, Syndicat de la magistrature, UNEF, Union syndicale Solidaires, UNSP, VISA (Vigilance et initiatives syndicales antifascistes)…

 

Annie Lacroix-Riz « Le Conseil national de la Résistance, son histoire, son actualité - Montataire, 28 mai 2013

le 17 juin 2013

Les frères Le Thomas étaient présents le 28 mai dernier à Montataire pour filmer l'intervention de l'historienne Annie Lacroix-Riz sur le Conseil national de la Résistance, son histoire et son actualité.

Ce film est accessible gratuitement sur la chaîne vidéos des Films de l'An II hébergée par Vimeo ou bien sur le site de la société de production Les Films de l'An II.

N'hésitez pas à soutenir le travail indispensable des frères Le Thomas !

 

INSEE-Précarité en milieu rural picard - Mai 2013

le 17 juin 2013

INSEE-Précarité en milieu rural picard - Mai 2013

Le service public n'est pas un problème : c'est la solution

le 17 juin 2013

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20130614-CP-Picardie-La précarité touche 11 % des ruraux

le 17 juin 2013

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20130614-LeP-Oise-Difficile d'avorter dans le département

le 17 juin 2013

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20130612-OH-Creil-Hommage à Clément Méric

le 13 juin 2013

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Décentralisation (acte 3), quels enjeux pour les services publics et la démocratie ?  Samedi 22 juin de 9h00 à 18H30

le 13 juin 2013

Décentralisation (acte 3), quels enjeux pour les services publics et la démocratie ?  Samedi 22 juin de 9h00 à 18H30

Fixer les travailleurs, puis combattre la misère : les retraites aux XIXe et XXe siècles, Christian Chevandier*

le 12 juin 2013

Fixer les travailleurs, puis combattre la misère : les retraites aux XIXe et XXe siècles, Christian Chevandier*

La question des retraites est récente dans l’histoire du travail, plus encore dans celle de l’humanité. Ce n’est que lorsque hommes et femmes ont vécu plus longtemps que l’on s’est demandé comment ils pourraient subvenir à leur existence lorsqu’il leur est presque impossible de travailler.

Sous le règne de Louis XIV, l’État prend quelques initiatives en matière de solidarité, domaine jusque-là réservé à l’Église, notamment sur le plan local des paroisses. L’Hôpital général est institué à Paris en 1656, pour recueillir et héberger les plus miséreux, et l’Hôtel des Invalides ouvert en 1670, destiné aux vieux soldats. Dans ces deux cas, il s’agit aussi de mesures d’ordre public pour que les personnes accueillies ne sombrent pas dans la délinquance. En 1673, la Caisse des Invalides de la Marine est instituée pour financer la demi-solde des matelots blessés, étendue au début du XVIIIe siècle à l’ensemble des vieux marins. La Révolution, en 1790, systématise des dispositions qui définissent le droit à pension des personnels civils et militaires de l’État.

Politiques patronales
L’idéologie libérale de la Révolution française, qui perdure dans les régimes suivants, interdit à l’État de se mêler des rapports au sein des entreprises, donc du devenir des personnes qui ne peuvent plus travailler. S’ils le désirent, ce sont les patrons qui s’en chargent. C’est rarement par philanthropie, mais pour une raison plus pragmatique : en ces temps où les travailleurs qualifiés défendent leur autonomie en changeant d’emploi régulièrement, l’intérêt bien compris des employeurs est de garder de bons professionnels en compensant des salaires bas par l’éventualité d’une retraite dont priverait la démission (ou la grève). C’est particulièrement le cas dans les chemins de fer, au travail si spécialisé qu’il ne peut s’exercer ailleurs. Pour cela, très vite, en 1845, la Compagnie du Paris-Orléans instaure un régime de retraite alimenté de fonds patronaux. Dans les années suivantes, le système se généralise dans les principales compagnies. Dans les mines, également pionnières en matière de droits sociaux, se développe un système de retraites unifié par une loi de juin 1894. En dehors de ces deux secteurs, moins d’un salarié sur vingt-cinq peut, dans l’industrie privée, prétendre toucher une pension.
    
Lois républicaines

Ce sont les révolutionnaires qui, en 1791, affirment le principe d’une « dette sociale » à l’égard des vieillards. Et ce sont des lois de la IIIe République qui, un siècle plus tard, mettent en place différents régimes permettant de prendre sa retraite. Après celle de 1894 pour les mineurs, celles de 1909 puis 1911 unifient le régime de retraite des cheminots. Plus largement, la loi de 1905 établit l’assistance obligatoire pour les infirmes, les incurables et les vieillards. Celle de 1910 sur les retraites ouvrières et paysannes repose sur la contribution de l’État mais surtout les cotisations des employeurs et des salariés. Le poids des retenues et le caractère incertain de leur bénéfice, à un moment où l’espérance de vie est de moins de cinquante ans, explique l’hostilité de la CGT à « la retraite pour les morts ».
Dans les mois qui suivent la Libération, en une dynamique de progrès social sans équivalent dans l’histoire du pays, la question resurgit. Le régime général de Sécurité sociale, créé en octobre 1945, comprend quatre branches, dont « vieillesse et veuvage ». Le projet initial de regroupement de tous au sein du régime général se heurte à l’hostilité de certains groupes patronaux. Dès lors, les régimes pionniers, ceux des cheminots ou des mineurs par exemple, subsistent, dénommés « régimes spéciaux » ; les fonctionnaires, régis depuis 1946 par un statut, bénéficient de dispositions particulières. Mais la grève d’août 1953, qui fait reculer un gouvernement s’attaquant aux retraites des fonctionnaires, puis des revendications récurrentes laissent la retraite au centre des préoccupations du monde du travail. Alors que le droit à pension était ouvert, sauf dispositions particulières, à 65 ans, une ordonnance de mars 1982 abaisse à 60 ans l’âge de départ à la retraite pour trente-cinq années de cotisation.
Une durée de vie qui ne cesse de croître depuis deux siècles, le fait que l’on parvienne en bonne santé à un âge avancé, la hausse des revenus des retraités et le développement d’un travail féminin donnant lieu à cotisation, tout joue pour ce phénomène sans précédent dans l’histoire de l’humanité : la vieillesse n’est plus, au milieu des années 1980, l’âge de la misère et du malheur.   n

*Christian Chevandier est historien. Il est professeur d’histoire contemporaine à l’université du Havre.
La Revue du projet, n° 28, juin 2013