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Égalité des retraites entre les femmes et les hommes : un enjeu de civilisation !

Par Laurence Cohen, le 31 juillet 2013

Égalité des retraites entre les femmes et les hommes : un enjeu de civilisation !

La question des retraites constitue un véritable enjeu de société et illustre la nature du projet que l’on porte.
Vivre plus longtemps est un progrès de civilisation qui doit permettre de libérer les individus en libérant du temps pour s’adonner à des loisirs, à des activités sociales choisies…
Envisager cette question sous l’angle du vécu des femmes permettrait d’inverser totalement les analyses sur lesquelles s’appuient les réformes successives et donc d’améliorer considérablement la situation de l’ensemble des retraités.

Un envol des inégalités

C’est la cinquième réforme en dix ans justifiée par le fait qu’il faudrait revenir à un équilibre financier et que l’espérance de vie étant meilleure, il serait normal de travailler plus longtemps.
Missionnée par le Premier ministre, Yannick Moreau a rendu un rapport dans la logique des précédentes réformes et a fait des préconisations qui vont aggraver les conditions de vie des retraités et singulièrement des retraitées.
En effet, au fil des réformes, on a pu constater une amplification des inégalités entre les femmes et les hommes, notamment avec le recul de l’âge de la retraite ou bien encore l’allongement des cotisations.
Si les pistes du rapport Moreau étaient retenues dans le projet de loi du gouvernement, on assisterait à un nouvel envol des inégalités et à l’augmentation de la pauvreté des femmes.

La situation que vivent les femmes à l’âge de la retraite est la conséquence de leurs parcours professionnels.

En France, la retraite moyenne des femmes est de 850 € tandis que celle des hommes est de 1 450 €. Ainsi, une retraitée sur 3 vit sous le seuil de pauvreté (prise en compte des pensions de droit direct sans les éventuels dispositifs familiaux).
« Le système de retraite a été conçu il y a 70 ans sur le modèle de l’homme soutien de famille, travaillant à temps plein, sans interruption de carrière: le calcul de la pension a été basé sur une “norme” de carrière entière. Ce modèle n’est donc pas adapté à celle des femmes, ni plus généralement à l’évolution actuelle qui voit se multiplier les périodes d’interruption du fait du chômage et de la précarité croissante de l’emploi.» (1)
Les femmes subissent la double peine alors qu’elles sont plus diplômées, elles occupent des postes moins qualifiés donc moins rémunérés (le salaire moyen des femmes représente 75 % de celui des hommes).
C’est le résultat du rôle social attribué aux femmes, à savoir s’occuper du foyer, de la garde et de l’éducation des enfants puis de l’accompagnement des anciens (parents et/ou beaux parents). N’ayant pas de carrière complète, elles touchent des pensions considérablement amputées.
Dans les filières, commerce, services à la personne, les salaires sont les plus bas, les possibilités de carrières et d’évolutions professionnelles plus réduites que dans les filières à prédominance masculine. Même dans les filières relativement mixtes, la discrimination se manifeste quant aux emplois occupés : « adjointes », « assistantes »…
Tant que les emplois occupés par les femmes seront sous-évalués par rapport aux filières occupées par les hommes, la discrimination de genre empêchera toute égalité professionnelle. Il faut savoir que les femmes sont cantonnées dans 10 familles professionnelles.
Depuis la reconnaissance du principe de l’égalité de rémunération de 1972 à la loi Roudy sur l’égalité professionnelle de 1983 en passant par la loi Génisson de 2001, sans oublier celle sur l’égalité professionnelle, plusieurs lois ont été votées pour tenter d’obtenir l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes mais il n’y a toujours pas de volonté politique pour les faire appliquer.
De nombreux rapports en attestent, les femmes forment le plus gros contingent de personnes en situation de précarité ou au seuil de la pauvreté.

Travail partiel, salaire partiel, retraite partielle

Le développement accéléré du temps partiel en France qui explose littéralement depuis ces dernières années illustre les changements actuels du monde du travail.
En 1982, moins de 10 % des actifs travaillaient à temps partiel. En 1995 cette proportion atteignait 16 %. Et on nous annonce que dorénavant l’essentiel des créations d’emploi se fera sous cette forme.
Contraint ou soi-disant choisi, le temps partiel touche principalement les femmes et est le principal responsable de l’accroissement de la pauvreté parmi elles ainsi que parmi les jeunes.
L’accord national interprofessionnel (ANI), que seuls les parlementaires communistes/Front de gauche ont combattu à l’Assemblée nationale et au Sénat, entérine mobilité contrainte, précarité et temps partiel.
Toutes les projections montrent que les femmes sont plus nombreuses que les hommes à subir la décote. Le recul de l’âge, celui auquel s’obtient automatiquement le taux plein, va à nouveau frapper les femmes de plein fouet. Rappelons qu’elles forment déjà la majorité des allocataires du minimum vieillesse et du minimum contributif.
Aujourd’hui, 34 % des femmes ont validé moins de 25 trimestres pour 4 % des hommes, un quart d’entre elles part en retraite à 65 ans. Preuve s’il en était besoin que tout allongement de la durée de cotisations est un coup supplémentaire porté aux femmes.

Autre regard sur la question des retraites

Au fil des réformes, on le voit, c’est la même logique qui prévaut, celle de suivre le diktat de l’ultra libéralisme qui dicte ses lois en France, en Europe et dans le monde.
Mais on y voit également le sceau de la domination sexiste et une conception de la société réactionnaire et rétrograde.
Faire partager cette analyse, peser pour obtenir la suppression des discriminations sexistes permet de révolutionner les conditions de vie des femmes et des hommes en période d’activité professionnelle comme de retraite.
Aujourd’hui, le modèle de référence, comme je l’ai souligné précédemment en citant Christiane Marty, est « l’homme, soutien de famille », mais quelles conséquences tirer aujourd’hui de l’explosion des familles monoparentales, c’est-à-dire, majoritairement, des femmes élevant seules leurs enfants ?
Comment ne pas inverser la tendance en réfléchissant à un modèle permettant à égalité de se partager l’éducation des enfants, ce qui conduit à une réduction du temps de travail pour toutes et tous ?
Il est grand temps de reconnaître que les emplois occupés par les femmes sont socialement utiles et d’en tirer toutes les conséquences sur leur rémunération, leur formation, leur qualification, leur promotion et leur retraite.
Le projet de société que nous portons n’est pas basé sur plus d’équité mais sur l’égalité ; les mots ont un sens qui est perverti par les tenants des pouvoirs économiques et politiques.
Il n’est pas anodin de constater que lorsqu’on parle de retraites des femmes, on parle de droits dérivés (dispositifs familiaux avec les pensions de réversion). Si on se place sur ce terrain-là, on reste sur le modèle patriarcal et les mesures préconisées ne sont que des compensations à la marge.
Les femmes doivent être reconnues en tant que telles et bénéficier des mêmes droits. C’est une condition indispensable à toute avancée de civilisation et à toute transformation de la société.
Il est donc nécessaire non seulement d’avancer des propositions immédiates, mais également de penser une réforme des retraites du point de vue de l’émancipation des femmes, ce qui permettrait un bond en avant sans précédent.

Des propositions immédiates en direction des femmes

Outre les propositions génériques comme :

  •  Abroger les réformes Balladur et Fillon avec suppression des décotes et retour aux dix meilleures années comme référence pour les salariés du secteur privé et aux six derniers mois pour le secteur public. Validation des années d’études dans les trimestres de cotisation.
  •  Améliorer la prévention et les conditions de travail afin d’arriver à la retraite en bonne santé.
  •  Développer des services publics en direction des personnes âgées afin de leur permettre d’avoir une vie sociale dans la dignité.

Voici quelques propositions concernant plus spécifiquement les femmes :

  •  Bannir la précarité, le temps partiel imposé, exiger l’augmentation des salaires, et l’égalité des salaires entre les femmes et les hommes. Une telle mesure apporterait un solde positif de 5 milliards d’euros dès 2015 et près de 10 milliards d’euros en 2020 pour la branche retraites (52 milliards toutes branches confondues).
  • Poser le problème de la titularisation dans la Fonction publique.
  • Une retraite par répartition avec une indexation des pensions sur les salaires, et non sur les prix, aucune pension n’étant inférieure au SMIC.
  • Prise en compte de la pénibilité du travail et de l’entrée précoce au travail (avant 18 ans) par un départ anticipé en retraite.

Plus largement et à plus long terme, une réforme juste doit s’appuyer sur la sécurisation de l’emploi et de la formation, de la naissance à la mort.
Dans cette logique, il faut penser séquences de vie : emploi salarié, non travail avec sécurisation des parcours professionnels, validation des périodes d’études, de formation (allocation d’autonomie et de formation de la jeunesse).
Bien entendu, tout ceci en permettant à chacune et chacun de pouvoir arrêter son activité professionnelle à partir de 60 ans avec une pension à taux plein correspondant à une période de 18 à 60 ans.
Bernard Friot (2) propose : « Il faut proclamer un droit universel à la qualification de la personne, c’est-à-dire à la reconnaissance de sa contribution à la définition, à la mesure, à la production et à la répartition de la valeur économique. »Il faut avancer parallèlement des propositions pour combattre les inégalités entre les femmes et les hommes en amont afin de parvenir à l’égalité professionnelle.
Imposer des sanctions financières aux entreprises contrevenantes pour non respect de l’égalité salariale femmes/hommes en leur imposant non pas une obligation de moyens, mais une obligation de résultats. Augmentation de 10 % de ces pénalités qui, rappelons-le, s’élèvent aujourd’hui à 1 % de la masse salariale, ainsi que la suppression automatique des subventions et des aides publiques.
Revaloriser les salaires des métiers féminisés avec prise en compte de leur pénibilité.
Favoriser la mixité des métiers à tous les niveaux.
Supprimer toutes pénalités dans le déroulement de carrière et le calcul des retraites, les congés de maternité n’étant plus considérés comme des moments de « rupture » dans le parcours professionnel, de même que les périodes consacrées à élever les enfants.
Créer, dans chaque entreprise, une commission avec obligation de résultat, chargée de contrôler l’égalité véritable des femmes face à l’embauche, aux salaires, à la promotion, au temps de travail et à la formation. Mise en place d’un corps d’inspecteurs pour le suivi de la mise en œuvre de l’égalité.

Toutes ces mesures appellent à mobiliser d’autres financements que ceux mis en œuvre aujourd’hui, mais ce n’est pas l’objet du présent article.

Ce que la gauche a su faire il y a 30 ans en instaurant le droit à la retraite à 60 ans doit pouvoir être amplifié et amélioré à l’aune des progrès scientifiques et technologiques d’aujourd’hui.

La dégradation ou l’amélioration des conditions de travail et de retraite de chacune et de chacun dépend de choix politiques et par conséquent de l’ampleur de l’intervention populaire que nous contribuerons à initier pour modifier les rapports de force. n

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(1) Christiane Marty, syndicaliste, militante altermondialiste et féministe (Attac).

(2) Bernard Friot, sociologue et économiste français, dans la brochure de la Fondation Gabriel Péri, Et si les femmes révolutionnaient le travail ?.

 

L’emploi des femmes selon les familles professionnelles (Fap)

 

Femmes et précarité

• 30% des actives occupent un emploi à temps partiel. La moyenne de leur temps de travail est de 23 heures par semaine.

• 60% des emplois aidés ou en CDD.

• 80% des salariés payés en dessous du SMIC.

• 57% des emplois du secteur public et sont majoritaires parmi les précaires de la Fonction publique.

Ces éléments placent les femmes dans une très grande précarité. 7 travailleurs pauvres sur 10 sont des femmes, 40% ont moins de 30 ans, 20% sont des femmes chef de familles monoparentales.

Comparaison en pourcentages des salaires des femmes et des hommes

• 78% des femmes sont dans les catégories de bas salaires pour 22% des hommes.

• 80% des femmes sont dans les catégories à très bas salaires pour 20% des hommes.

• Femmes cadres : salaire inférieur de 22% à celui des hommes.

• Professions intermédiaires : salaire inférieur de 12%.

• Ouvrières : salaire inférieur  de 16%.

Employées : salaire  inférieur  de 13%.

Bernard Lamirand-Mort à « la retraite pour les morts » ! - L'Humanité, 24 juillet 2013

le 29 juillet 2013

Bernard Lamirand-Mort à « la retraite pour les morts » ! - L'Humanité, 24 juillet 2013

Retraites: la section PCF de Rennes métropole s'empare de la question!

le 15 juillet 2013

Retraites: la section PCF de Rennes métropole s'empare de la question!

Lundi 8 Juillet 2013 à l' Espace Kennedy, les communistes de Rennes Métropole ont organisé l'audition  de Loïc Morel, secrétaire de l'UD de la CGT, en présence de Claude Pondemer, responsable national du PCF sur la question des retraites. En voici les principaux éléments:

Au plan national, le rapport Moreau et ce qu'on sait des orientations gouvernementales permettent de prévoir que ce sont les cotisations des salariés qui vont augmenter. Une fois de plus, le financement des retraites n'est pas vraiment abordé par le rapport, en particulier le problème majeur de la répartition de la contribution du travail et du capital. Cependant, la situation politique n'est plus ma même: précisément en raison de la politique Hollande Ayrault, un certain nombre de militants et d'électeurs socialistes sont tout près de refuser cette manière de faire, de penser et d'agir, trop en continuité avec le précédent gouvernement. Nous devons d'ores et déjà engager un mouvement tel qu'il puisse accueillir les socialistes sincèrement déçus par la politique du gouvernement, en particulier sur un problème aussi important et universel que celui des retraites.

 

Ainsi dès le début Septembre, au moins deux initiatives se présentent à nous.

 Tout d'abord le 3 septembre à 15 heures à Nantes, Parc de la Beaujoire, la CGT organise un grand meeting interrégional sur les retraites, avec la participation du secrétaire général Thierry Le Paon. Des départs en car seront sans doute organisés par l'UD CGT (à confirmer).

Puis, le 10 Septembre, selon un appel intersyndical de 4 syndicats, CGT, FSU, Solidaires, FO, une grève nationale et des manifestations sont prévues. La mobilisation peut porter ses fruits.

Nous avions contre nous, la dernière fois, une majorité parlementaire et un gouvernement très déterminés. Ce ne sera pas le cas cette fois ci. Nous pouvons largement mobiliser à gauche pour dépasser l'automatisme du seul recours aux salariés pour régler le financement des retraites.

16 juillet, Paris - Rassemblement devant l'Assemblée nationale concernant l'acte III de la décentralisation

le 15 juillet 2013

 

L’ANECR appelle à un

 

Rassemblement devant l’Assemblée nationale

le mardi 16 juillet 2013 à 15 heures

 

 

Le projet de loi de modernisation de l’action publique et d’affirmation des métropoles arrive en séance publique à l’Assemblée nationale le mardi 16 juillet.

L’ANECR appelle les élus et toutes celles et ceux qui le pourront à se rassembler devant l’Assemblée Nationale le 16 juillet à 15h.

Une conférence de presse du Groupe Front de gauche se tiendra le même jour à 15 h 45 en présence de :

  • André CHASSAIGNE, Président du Groupe Front de gauche à l’Assemblée nationale
  • Marc DOLEZ, Député du Nord
  • François ASENSI, Député de Seine-Saint-Denis
  • Gaby CHARROUX, Député des Bouches-du-Rhône
  • Patrick BRAOUEZEC, Vice-président 
de Paris Métropole et Président de la Communauté d’agglomération Plaine Commune
  • Dominique ADENOT, Président de l’Association nationale des élus communistes et républicains (ANECR)

 

Lire la déclaration de l’ANECR

 

Collectif Retraites 2013 - Appel « Ensemble, défendons nos retraites ! »

le 13 juillet 2013

Collectif Retraites 2013 - Appel « Ensemble, défendons nos retraites ! »

 

Signez l'appel du collectif Retraites 2013

Lors de la Conférence sociale du 20 juin, François Hollande a annoncé que, dans le cadre de la prochaine réforme des retraites, l’allongement de la durée de cotisation sera « la mesure la plus juste » face à « cette chance formidable qu’est l’allongement de l’espérance de la vie ». Cette voie n’est pas acceptable. Les réformes de 1993, 2003, 2007 et 2010 ont déjà réduit les droits à pensions de plus de 30 %, en aggravant les inégalités déjà fortes entre les pensions des femmes et celles des hommes. Elles doivent donc être remises en cause.

Refusons les régressions sociales

« On vit plus vieux, il faut donc travailler plus longtemps », tel est l’argument qu’on nous rabâche. Mais on oublie de préciser qu’augmenter la durée de cotisation, c’est en réalité programmer la baisse des pensions. Baisse immédiate pour tous ceux – chaque année plus de la moitié des nouveaux retraités – qui passent directement du chômage, ou de l’inactivité, à la retraite, et qui ne pourront jamais atteindre cette durée. Baisse à venir pour les nouvelles générations entrées plus tard dans la vie professionnelle du fait de l’allongement des études et qui connaissent déjà un chômage massif, aggravé par l’incitation faite aux seniors qui le peuvent de prolonger leur activité. On oublie aussi de rappeler que l’allongement de la durée de cotisation et la décote pénalisent plus fortement les personnes aux carrières courtes, en majorité des femmes. L’espérance de vie augmente, mais l’espérance de vie en bonne santé, elle, diminue depuis plusieurs années. La souffrance au travail se développe, de nouvelles pathologies apparaissent. Les plus dures années au travail sont entre 60 et 65 ans. Les meilleures années de la retraite sont entre 60 et 65 ans. L’allongement de la durée de cotisation, c’est la double peine. Nous ne pouvons pas l’accepter.

L’austérité sans fin est suicidaire

Le gouvernement justifie cette nouvelle réforme par l’allongement de la durée de vie. Mais le déficit actuel ne doit rien au vieillissement de la population. Il s’explique par la récession qui se creuse en Europe, détruit des millions d’emplois et diminue les cotisations sociales induites par l’emploi. Cette récession provient essentiellement des politiques de réduction des dépenses publiques et de baisse du « coût du travail » menées partout en Europe par les gouvernements en accord avec la Commission. Si, comme cela semble être le cas, le gouvernement inscrit la réforme dans le cadre de ces politiques, il ne pourra que retenir des pistes entraînant une nouvelle baisse du niveau des pensions. Ce qui diminuerait encore le pouvoir d’achat des retraités, aggraverait la récession et entraînerait une nouvelle hausse du chômage. Sans qu’au bout du compte les déficits ne soient  réduits !

Il est possible de faire autrement

L’augmentation de l’espérance de vie ne date pas d’aujourd’hui. Par le passé, elle s’est accompagnée d’une diminution du temps passé au travail et d’une amélioration du niveau de vie, grâce à un partage de la richesse produite. C’est à nouveau la voie à suivre.

Pour augmenter le volume des cotisations sociales, il faut en finir avec l’austérité, relancer l’emploi par une réduction du temps de travail, une sécurisation de l’emploi, de la formation et du revenu, une augmentation des minima sociaux, une politique audacieuse d’investissement en matière sociale et écologique. Une voie supplémentaire, toujours négligée, pour répondre au besoin de financement des retraites, est la réalisation de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, à la fois par l’accroissement du taux d’activité des femmes, la suppression des inégalités salariales et la lutte contre le temps partiel subi. Il s’agit là de choix politiques de justice et de solidarité.

Il y a plus de retraité-es ? A moins de décréter leur paupérisation, il est normal de financer leurs retraites en augmentant leur part dans la richesse produite. Selon le Conseil d’orientation des retraites, il faudrait, à législation inchangée, un point de PIB supplémentaire en 2020 pour équilibrer le système de retraite alors que la part des salaires a chuté d’environ 6 points au cours des dernières décennies en faveur des dividendes.

Pour une large mobilisation citoyenne

La question des retraites pose celle de la société dans laquelle nous voulons vivre. La retraite à 60 ans par répartition n’est pas un fardeau, elle est une transmission continue et solidaire de la prise en charge d’une génération par la suivante. C’est pourquoi elle dépend aussi de l’avenir que la société sera capable d’offrir aux jeunes générations. Nous ne pouvons accepter la paupérisation programmée des futurs retraité-es, la destruction des solidarités sociales, l’idéologie absurde du « travailler toujours plus » dans une société productiviste et inégalitaire. Cet engrenage favorise l’extrême droite et menace à terme la démocratie. Comme en Europe du Sud et dans bien d’autres pays du monde, la société doit se mettre en mouvement. Pour y contribuer nous organiserons partout des réunions, des initiatives de rue, des ateliers d’éducation populaire et nous soutiendrons les initiatives prises par le mouvement syndical. Nous voulons un système de retraites solidaire. Pas un trimestre de plus, pas un euro de moins !

 

Intervention de Jérôme Marcuccini - "L'Alternative à l'austérité c'est possible" - 29 juin 2013

le 11 juillet 2013

Fête du Travailleur Alpin

Samedi 29 juin 2013

 

Rassemblement campagne nationale du Front de gauche

"l'alternative à l'austérité c'est possible !"

 

 

Un an après l'élection de François Hollande, la rupture promise avec la finance est cruellement absente. Ratification du traité européen d'austérité, de l'accord Medef-CFDT sur la flexibilisation du travail, contrat " de croissance " qui accorde 20 milliards de cadeaux aux plus riches contre une hausse de TVA, reculs sur des promesses fondamentales telles que l'interdiction des licenciements boursiers ou le droit de vote des étrangers, renoncement à participation dans les entreprises où l’État est majoritaire – autrement dit, privatisations et renoncement à peser sur les choix stratégiques. Le Gouvernement annonce une réforme des retraites avec en perspective, un allongement de la durée de cotisation... Tout est mené au contraire de ce qui devrait être fait pour sortir notre pays de la crise !

 

Les salaires trop bas (50% des salarié-e-s gagnent moins de 1 650 euros bruts par mois), retraites et minimas sociaux à des taux historiquement faibles, sont autant de raisons, de nécessités surtout, pour nos concitoyen-ne-s de revoir leurs dépenses à la baisse. Chaque jour, nous consentons un peu plus de sacrifices, ici les loisirs, ici les départs en vacances, ici les petits plaisirs de la vie quotidienne...

 

Alors, on tente de nous expliquer que c'est pour notre bien. On cherche – et nécessairement on trouve – celle ou celui qui bave de nous dire que nous devons consentir " quelques efforts ", que " ce ne sont que quelques petits sacrifices ", et " qu'après tout c'est pour le bien de tous ".

 

Mais voilà, les " petits sacrifices " commencent à toucher la qualité même de notre alimentation, ils commencent à toucher au chauffage, aux dépenses d'électricité... la précarité s'étend, et la misère s'étale, quand de plus en plus de personnes ne parviennent plus à assurer le quotidien. Au total, en 2012, la consommation des ménages a baissé de 0,4 % et les dossiers de surendettement, eux, ont augmenté de plus de 11 %.

 

On nous dit qu'il faut faire des économies pour désendetter le pays et donc réduire les dépenses publiques. Mais la plupart des mesures prises ces dernières années y compris par ce gouvernement ne remplissent aucunement les caisses de l’État. Au contraire, elles permettent de multiplier les cadeaux au grand patronat et les signes d'allégeances à la finance.

 

Alors, la dette ? puisque c'est elle qui nous plongerait dans cette situation et qui serait l'obstruction a tout.

 

La pierre angulaire de cette question c'est 1973 : l'année où le président Giscard – notamment co-auteur des différents traités européens présentés depuis – a modifié les règles de financement de la dette publique. Au lieu de prêter aux états – surtout aux plus fragiles – la Banque de France d'abord, la BCE ensuite se sont mises à prêter aux banques à 1%, et les banques privées prêtent à leur tour aux états en prenant au passage une marge bénéficiaire.

 

Fin 2010, ce sont ainsi 1.040 milliards d'euros qui ont été créés aux seuls fins de recapitaliser les banques en manque de liquidité, alors qu'ils auraient pu servir à effacer une partie de la dette grecque et éviter le cycle infernal qu'à depuis subit son peuple.

 

L'instrument pour tondre les Français et tous les peuples d'Europe c'est la dette : Le CAC40 en rêvait, Giscard l'a fait !

 

Sur 1.800 milliards d'euros de dette cumulée depuis 1973, nous avons payé 1.600 milliards d'euros d'intérêts. La France paiera cette année, 50 milliards d'euros seulement d'intérêts aux banques, que celles-ci reverseront pour bonne partie en dividendes à leurs actionnaires.

 

La France doit agir pour le réaménagement négocié des dettes publiques en supprimant la part illégitime de celles-ci après un audit citoyen. La BCE doit pouvoir prêter directement aux États à taux faibles, voir nuls et acheter des titres de la dette publique directement aux États pour promouvoir l’emploi, la formation et les services publics afin de satisfaire les besoins sociaux et écologiques. C'est ce que fait la banque centrale américaine, et c'est ce que fit la BF avant 1973, preuve que c'est possible.

 

On nous dit qu'il faut soutenir la compétitivité, qu'il faut favoriser les investissements en taxant moins les revenus du capital afin de favoriser les investissements et la création d'emplois... alors même que la France est recordman du monde de l'exportation de capitaux avec 58,6% du PIB, contre 40% en Allemagne, 22% pour les USA, et 14% pour le Japon.

 

On nous dit de céder encore et toujours à ce chantage à l'emploi alors que plus nous libérons la capacité de dividendes, plus nous favorisons les investissements à l'étranger, les délocalisations... Cela fait trente ans que nous essayons ces recettes et cela fait trente ans qu'elles conduisent aux mêmes résultats : hausse du chômage, hausse des prélèvements indirects, baisse de la croissance, délocalisations, désolidarisations parce qu'en réalité, la création de richesses participe de moins en moins à la solidarité nationale.

 

Alors, on nous dit que c'est notre droit social, nos retraites, nos chômeurs, nos RMIstes, nos malades, nos étudiants, nos écoliers, nos enfants, bref, que ce sont nos vies qui coûtons trop cher. On nous dit que nous vivons au-dessus de nos moyens : Pourquoi vouloir vivre en bonne santé quand on ne peut pas se le payer ? Pourquoi vouloir vivre plus vieux si l'on n'est plus productif, si l'on est plus utile à enrichir les plus riches ?

 

Alors nous, nous ne marchons plus. Ça ne prend plus ! Nous voulons Vivre – avec un grand " V " !

 

Nous voulons augmenter toute la grille des salaires en commençant par le SMIC à 1.700 euros brut dans un pays où plus d'un travailleur sur deux en gagne moins. Nous voulons ré-indexer les retraites et tous les minimas sociaux et nous proposons qu'en Europe soit fixé un seuil planché de revenu égale à 60% du PIB national par habitant.

 

Nous voulons relancer l'emploi en créant un pôle public financier doté de licences bancaires, en lien étroit avec la banque de France, réunissant en réseau les établissements de la nouvelle Banque publique d’investissement, la Banque postale, la Caisse des dépôts et ses filiales, les services de Bercy, l’Agence française de développement, la Caisse nationale de Prévoyance et destiné à mobiliser l’ensemble du système financier en vue de financer les projets en faveur de la recherche, de l’emploi, des qualifications, du logement, des transports, des services publics, de la planification d'une transition énergétique et écologique.

 

Ce pôle, renforcé par la nationalisation de groupes bancaires aujourd’hui privés comme BNP Paribas, la Société générale ou BPCE, agirait pour que les crédits bancaires financent en priorité les projets de développement des collectivités territoriales et les plans syndicaux alternatifs aux plans patronaux de restructurations et de suppressions d’emplois.

 

Doté des 50 milliards d'euros de cadeaux fiscaux consentis chaque année par l’État envers les entreprises faiseuses de dividendes, ce pôle pourrait dégager 300 milliards d'euros de crédit à taux zéro et participer ainsi activement à l'objectif de création de 3 millions d'emplois dans les cinq années qui viennent en doublant le rythme des investissements utiles.

 

Nous voulons la sécurité sociale professionnelle. Nous voulons l'interdiction des licenciements dans les entreprises génératrices de bénéfices.

 

Nous voulons la justice sociale : À quand devant les tribunaux, des Carlos Ghosn ou autres patrons de grandes entreprises qui, alors qu'alerté par la médecine du travail, ont laissé mourir des salariés en maintenant des méthodes managériales déshumanisantes ?

 

Parce qu'il ne peut y avoir deux mondes, parce qu'il ne peut y avoir deux justices, celle des géants et celle des petites mains, nous voulons l'amnistie sociale pour celles et ceux qui ont été condamné-e-s dans le cadre de revendications sociales. Nous exigeons que justice soit rendue aux travailleurs de ce pays.

 

Nous voulons un développement économique, social et écologique, créateur d'emplois. L’intervention de l’État est légitime pour mettre en place un contrôle social des entreprises présentes dans certains secteurs économiques, qu’il s’agisse de maintenir, de transformer et de développer des filières industrielles dans le cadre d’une production nouvelle sur des critères sociaux et écologiques ou de maîtriser des secteurs stratégiques comme celui de l’énergie ou du transport.

 

Nous voulons de nouveaux pouvoirs pour les salariés afin de mettre en œuvre de nouveaux critères de gestion des entreprises en favorisant également les coopératives et le développement de l’économie sociale et solidaire (ESS).

 

Nous voulons la mise en œuvre d’un grand plan de fret et de ferroutage, la construction de 200.000 logements par an et un vaste plan d’isolation thermique.

 

Nous voulons que la société se remette en marche, que la France aille de l'avant. Nous voulons que l'humanité progresse plutôt que de ployer sous la domination des marchés financiers.

 

Le dogme de la réduction des dépenses publiques appauvrit les peuples de France et d'Europe, il casse les solidarités, accroît le chômage et la précarité qui touchent au premier chef les jeunes, les familles monoparentales, les femmes et les retraités. Si vous ne voulez pas en croire les experts, tel le prix Nobel John Stiglitz qui déclarait,il y a plus d'un an, que l'austérité porte à la récession et donc à l'accroissement des déficit – après tout on met des experts partout et qui disent tout et son contraire – alors, regardez du côté de l'Espagne, de la Grèce, ou de l'Italie qui les rejoint peu à peu ; regardez les dégâts des politiques ineptes de l'austérité !

 

Le peuple de gauche n'a pas voté en 2012 pour cette politique-là et la majorité des Français ne se retrouve pas dans les choix économiques du Gouvernement. Si nous avons chassé Nicolas Sarkozy et sa politique dévastatrice, c'est pour rompre avec la logique du fric et pour que d'autres choix soient opérés.

 

Notre pays est en crise mais c'est toute l'Europe qui vit cet enfoncement dans l'austérité.

 

L’Europe d'aujourd'hui, c'est la récession pour tout le monde, la destruction de nos atouts industriels. Il n'y a nulle part, contrairement à ce qui est soit-disant l'objectif de l'austérité, dans aucun pays européen, de redressement des comptes publics ; mais exactement l'inverse. Dans tous les pays, il y a une explosion de la dette publique à cause de leurs politiques de récession.

 

L'austérité est un engrenage criminel. Si nous ne l’arrêtons pas, chaque pays, l'un après l'autre, deviendra une proie pour les financiers.

 

La seule solution pour sortir notre pays de cet engrenage, c'est que toutes les forces du changement, toutes celles et ceux qui ont voulu le changement il y a un an, reprennent le chemin de la mobilisation en France et en Europe. Oui, nous disons à tous ceux-là qu'il faut à nouveau se lever et reprendre la parole pour exiger le changement de cap et la lutte contre la finance, comme nous l'avons fait le 5 mai dernier avec 180.000 manifestants à Paris, comme nous l'avons fait avec le succès du 16 juin et les 28 organisations participantes – partis politiques, associations, syndicats – aux assises du changement de cap.

 

Des forces existent pour engager la France dans une autre voie que l'austérité. Des voix s'élèvent jusqu'au sein de la majorité afin de dire à quel point cela est nécessaire et possible. Des forces existent pour construire une véritable politique de Gauche dans ce pays.

 

Nous avons la responsabilité de modifier les choses car oui, l’alternative à l'austérité c'est possible ! Les 25 propositions du Front de Gauche le prouvent, et combien de propositions peuvent encore voir le jour si nous travaillons, unis dans une même perspective : remettre la société sur les railles du progrès humain !

 

Partout en Europe, des résistances populaires se développent pour imposer une autre logique qui donne la priorité aux besoins sociaux et environnementaux. Nous voulons des politiques qui servent « l’Humain d'abord » et pas les marchés financiers : c’est une autre orientation économique, sociale et écologique dont la France a besoin.

 

Le centre de gravité de tous nos efforts dans cette période doit être de construire des issues, des solutions de progrès à la situation de crise dans laquelle la France s'enfonce. Et pour cela nous devons convaincre et rassembler !

 

C'est pourquoi, je vous propose, au nom du Parti communiste français, qu'à la rentrée nous nous retrouvions toutes et tous dans un grand forum « Pour un pacte social du XXIème siècle » afin de sortir des résistances et passer à l'offensive.

 

Ils veulent nous imposer de nouveaux reculs et le Gouvernement fait des annonces concernant l'allongement de la durée de cotisation à la retraite. Eh bien nous, nous disons : Assez de reculer ! Assez de résister ! Nous voulons conquérir ! Nous voulons du progrès !

 

C'est avec ce même esprit que s'est forgé le pacte social qui, même s'il a subi des coups depuis 30 ans, a gouverné la France jusqu'à nos jours, c’est-à-dire pendant 70 ans. Dans une France ravagée par la guerre, les mouvements de résistance, les syndicats et les partis politiques sont parvenu à imposer un accord pour construire la France moderne. C'est la force incroyable de leurs propositions qui fit dire à De Gaulle lui-même lors du discours d'Alger qu'il fallait en finir avec la féodalité financière.

 

Eh bien ! La féodalité financière s'est relevée du tombeau dans lequel nous pensions l'avoir mise à la Libération. Elle a déjà montré que son visage est resté le même : celui du gâchis humain, social, économique et environnemental. Elle dicte de nouveau son ordre. Elle dicte de nouveau ses lois jusqu'à nos gouvernements. Ne pensez-vous pas qu'il soit temps de la renvoyer là d'où elle n'aurait jamais dû s'extraire ?

 

Il est temps de reprendre le chemin de la conquête et du progrès. Le Front de Gauche met à disposition 25 propositions pour se dégager de l'austérité et du chômage. Combien d'autres idées avez-vous, vous toutes et vous tous qui, mises en commun, débattues, co-construites, améliorées de notre richesse commune, peuvent contribuer à la relance sociale, économique et environnementale de notre pays ? De combien de progrès pouvons nous être ensemble les auteurs ?

 

Tout l'été, nous mènerons campagne contre la réforme des retraites. Ce n'est pas vrai qu'il n'existe qu'une seule voie, celle de l'allongement de la durée de cotisation. Nous pourrions, par exemple, reprendre les 30 milliards d'exonérations de cotisations sociales consenties par l’État chaque année. Si nous taxions les revenus du capital au même niveau que le travail, ce serait 20 milliards d'euros supplémentaires. Non, notre système social n'est pas en faillite. Oui, il y a de l'argent. Oui, il existe des alternatives. Mais comme le dit le dictons quand on veut tuer son chien on l'accuse de la rage.

 

Et puisque nos adversaires nous accusent de n'être que les voix du passé – eux qui sont les voix de la France du XIXème siècle – je vous donne rendez-vous en septembre afin de construire l'avenir, initier ensemble la construction de ce pacte social du XXIème siècle.

 

L'avenir sera Humain ! L'Humain d'abord !