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Pour émanciper le travail et les travailleurs : vite, le salaire universel ! Thalia Denape

le 02 avril 2016

Pour émanciper le travail et les travailleurs : vite, le salaire universel ! Thalia Denape

Le travail aux travailleurs !

L'annonce de l'avant-projet de la Loi Travail a été légitimement vécue comme une attaque par de nombreux travailleurs et travailleuses de notre pays.

Au delà des mesures réactionnaires que cette réforme propose, c'est la définition du travail qui est en jeu.

Quand ils permettent de faciliter les licenciements des salariés, les réformateurs veulent dire : le travail est une marchandise comme une autre que l'on peut acheter, consommer et jeter. Quand on donne des aides aux entreprises pour l'embauche, ils veulent dire : le travail est un « coût », un poids qui pèsent sur le développement. Quand la loi veut supprimer la prise en compte des temps d'astreinte dans la durée de travail, ils veulent dire : le travail c'est l'emploi, il est soumis à un cadre décidé par l'employeur et le salarié n'en a aucun contrôle.

Le gouvernement, le patronat et la droite n'ont que le mot « emploi » à la bouche. Emplois précaires peut-être, qui toucheront encore plus les jeunes. Et encore, nous savons que les relances du côté des entrepreneurs ne fonctionnent pas, ceux-ci ne produisent et n'embauchent que si leur planning prévisionnel leur permet de le faire, or aujourd'hui la consommation des Français est au plus bas et cela ne risque pas de s'améliorer si on baisse encore leur pouvoir d'achat !

Quand bien même cela serait efficace, cette réforme se ferme à toute alternative de redéfinition du travail.

Nous ne voulons pas d'un subir le chantage à l'emploi, et vivre celui-ci comme une souffrance.

Notre projet communiste du XXIe siècle doit mettre le travail et les travailleurs en son coeur. Mais pour

cela, c'est toute la définition du travail que nous devons reconsidérer, et être force de proposition d'avantgarde ! Oui, refusons cette loi, mais refusons la définition du travail qu'elle nous propose : le travail, c'est bien la seule activité humaine qui produit de la richesse !

Le salaire à vie émancipe le travail et les travailleurs

Dans les entreprises privés, la qualification est attribuée au poste de travail. Autrement dit, si le travailleur est licencié, il perd sa qualification et n'est pas assuré de retrouver un emploi qui correspond à cette qualification. L'emploi créé donc du chômage.

Les fonctionnaires, eux, ont une qualification attachée à la personne qui est reconnue par leur grade qu'ils obtiennent en passant un concours et qu'ils gardent toute leur vie, avec des perspectives d'évolution de leur salaire. Ils peuvent changer de poste de travail, leur salaire ne sera pas remis en cause. Pourquoi ? Parce qu'ils ont un salaire à vie. Le salaire à vie est une voie d'émancipation du travail.

Financé par l'extension de la cotisation sociale, c'est une ponction sur la richesse. Versée aussitôt que

produite, la cotisation ne procède pas d'une accumulation et ne génère aucun profit.

Cette mesure s'inscrit dans la continuité de la création de la Sécurité sociale en 1945 et du statut de fonctionnaire. Il faut généraliser ce modèle à tous les travailleurs !

Le salaire à vie, ce n'est pas simplement déplacer le curseur de la répartition de la valeur ajoutée en faveur du salaire et au détriment du capital. C'est sortir la valeur du carcan du temps de travail et de se passer des capitalistes et du marché du travail qui nous cantonnent au chantage à l'emploi.

C'est mettre les choix de répartition de la valeur ajoutée entre salaires et investissement entre les main des travailleurs. Car, au fond, il n'est besoin pour travailler ni d'employeurs, ni de prêteurs, ni d'actionnaires.

Pour réaliser cela il est aussi nécessaire qu'il existe un contrôle de l'exercice démocratique de la production économique. Si nous n'avons plus besoin d'employeurs, de prêteurs ni d'actionnaire, les lieux de production appartiennent alors aux travailleurs qui organisent eux-même leur activité productive, dans le respect des besoins humains et de l'environnement.

Dans la droite continuité du combat communiste français, cette mesure n'est pas une proposition utopique mais une mesure qui peut être mise en place dès aujourd'hui ! Et c'est en cela qu'elle doit être au coeur de nos luttes.

Le revenu universel, à l'inverse, n'est qu'une bouée de sauvetage du patronat

Si l'idée d'un revenu universel, c'est-à-dire la possibilité de donner de 800 à 1000€ à tout citoyen, est à la mode dans les pays scandinaves ou encore en suisse et est en discussion dans le reste de l'Europe et paraît tentante, méfions-nous des apparences.

La France, comme l'Allemagne, comme la majorité des pays européens, mettent en place des politiques d'offre, c'est-à-dire de baisse du coût du travail pour relancer l'économie et créer de l'emploi.

C'est contre ces mesures que l'idée de pratiquer une relance de la demande voit en effet le jour. Les enquêtes elles-mêmes s'accordent à dire que les entreprises stagnent et n'embauchent pas car la demande pour leurs produits est insuffisante. Pas étonnant quand le chômage stagne à 10%, qu'il pousse les salaires vers le bas et vers la précarité, que les acheteurs se font rares !

Le patronat, les actionnaires, ont besoin de nous pour acheter leurs marchandises et prélever leur part sur ce que nous produisons. C'est pourquoi ils avancent eux même l'idée d'un revenu universel. C'est une bouée jetée au patronat pour leur éviter la crise. Ils profitent de nos situations précaires pour nous agiter le revenu universel, qui certes, permettrait aux travailleurs d'améliorer à court terme leur niveau de vie, mais qui prépare également les conditions pour que les rentiers ponctionnent une nouvelle fois ce qui nous est du, et les conditions de la prochaine crise. Cela ne met pas fin au chômage et du chantage à l'emploi, un salaire décent, des perspectives d'évolution grâce à la reconnaissance de nos qualifications personnelles.

Le revenu universel c'est dire aux chômeurs : « vous ne produisez pas, mais on vous concède un revenu pour que vous puissiez acheter nos marchandises ». Or les chômeurs produisent. Leur production n'est simplement reconnu comme ayant une valeur économique et n'est donc pas prise en compte par la société.

On peut penser au travail domestique essentiellement pris en charge par les femmes qui n'est pas pris en compte dans le PIB (Produit intérieur brut) Pourquoi ? Parce qu'elles n'ont pas d'emploi, parce qu'elles n'ont pas d'employeurs.

Or seul le travail est producteur de richesse, pas l'emploi. Le revenu universel comme il est proposé dans certains pays ne permet pas de reconnaître la qualification des travailleurs comme producteur de richesse. Or là est tout l'enjeu de l'émancipation : la reconnaissance que nous produisons.

Et c'est en cela que le salaire à vie apparaît comme une idée d'émancipation pour tous les travailleurs ! Les travailleurs ce sont toutes celles et tous ceux qui produisent de la richesse au quotidien. C'est-à-dire nous tous !

Thalia Denape (31) et Basile Noel (60)

Sortons du carcan européen : pour un internationalisme du XXIe siècle au service des peuples - Théodore Aubin, Celya Belaid, Antoine Blanc, Élodie Lebeau, Paul Boueilh, Émilie Fievet, Audigié Boris, Eva Leture

le 02 avril 2016

Sortons du carcan européen : pour un internationalisme du XXIe siècle au service des peuples - Théodore Aubin, Celya Belaid, Antoine Blanc, Élodie Lebeau, Paul Boueilh, Émilie Fievet, Audigié Boris, Eva Leture

Panier

Une Europe au service du Capital.

Aux origines du mythe

« Préserver l'idéal européen » : une petite ritournelle médiatique qui fonctionne si bien que même les communistes finissent parfois par se l'approprier. Mais de quel idéal s'agit-il ? D'où vient-il ?

C'est avec la phase impérialiste issue de la première crise systémique du capitalisme (18731914) que le « rêve européen » contemporain prend forme. S'il est porté par quelques idéalistes, comme Victor Hugo, ce projet est surtout celui d'un grand marché intégré pour les premiers trusts européens. Ce rêve, que Lénine qualifiait de « partage et de repartage du monde », celui de l'intégration européenne, se voulait être le meilleur facteur de paix… Quelle belle illusion !

Dans l'entre-deux guerres, le mirage resurgit. Avec l'amélioration de la productivité, et la volonté de faire toujours plus de profits, les productions explosent et les prix des biens industriels baissent en valeur relative. Le secteur minier est particulièrement touché. En 1926, le Cartel international [en réalité franco-allemand] de l'acier est créé, afin de permettre aux capitalistes européens de réguler leur production – une crise de surproduction est vite arrivée –, mutualiser leurs investissements et s'entendre sur les prix. Le cynisme va même plus loin ; nous savons aujourd'hui, grâce aux archives du ministère des Affaires étrangères, qu'il ne s'agissait pas seulement, pour les  capitalistes, de perpétuer de bonnes conditions d'exploitation, mais bel et bien de... préparer la guerre ! L’État encourage donc le patronat français à s'allier au patronat allemand pour pouvoir, demain, gagner une guerre contre les partenaires du moment. De l'autre côté de la frontière, le jeu est bien entendu symétrique, le patronat allemand travaille avec le patronat français pour mieux écraser la France. La lecture instructive de l'ouvrage de Gustav Stresemann, ministre allemand des affaires étrangères à l'époque, est sans appel : la construction européenne a été pensée dès le départ comme une volonté réciproque de profiter du voisin pour se développer avant de l'écraser. Nous sommes loin des États-Unis d'Europe ou de l'Europe sociale...

Finalement, ce qui devait arriver arriva. Au lendemain de la seconde Guerre mondiale, l'Europe est partagée en deux. Sa moitié Est rebâtit son économie sur une base non capitaliste, la Guerre froide se prépare. En Italie et en France, plus d'un quart de l'électorat vote pour le communisme. Les États-Unis d'Amérique proposent un plan « d'aide » : le plan Marshall. Il s'agit en fait d'un prêt, mais le gouvernement étasunien veut que celui-ci soit global et que sa répartition soit gérée à l'échelon européen. Un premier pas vers la « construction » d'une Europe sous domination impérialiste, face à une autre Europe, plus à l'Est. La Guerre froide menace de prendre un tour plus belliqueux. En 1950, la « construction européenne » tente de se mettre en route avec la création de la Communauté européenne de défense : France, RFA, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg et Italie souhaitent fédérer leurs forces dans le cadre d'une toute jeune OTAN qui proclame « la nécessité de réarmer l'Allemagne de l'Ouest » face au péril rouge. Finalement, sous la pression du PCF et des pacifistes de tous bords, cet approfondissement de la « construction » est repoussé. Mais son pendant « civil », la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) – véritable resucée du Cartel international de l'acier – voit le jour. C'est autour d'elle que s'est construite « l'unité

européenne », une structure dirigée depuis le sommet à laquelle on adjoint peu à peu des capacités

douanières, monétaires, diplomatiques... Bref, les outils garants de notre souveraineté.

L'agriculture française asphyxiée par le libre-échange ?

La politique agricole commune (PAC) est, depuis sa naissance en 1962 à la suite de la conférence de Stresa, un socle de la construction européenne. Son objectif explicite était d'assurer la sécurité alimentaire de la Communauté économique européenne ; en toile de fond, la volonté étasunienne de prémunir l'Europe occidentale de l'influence soviétique après la Seconde Guerre Mondiale, par le biais de l'intégration économique et de l'autosuffisance alimentaire. La construction de l'Europe agricole se fait en premier lieu par la création d'un marché unique et la suppression des obstacles aux échanges.

Un système de prix, garanti à l'agriculteur, l'incitait à produire plus dans le cadre d'une intervention régulatrice des pouvoirs publics. La mise en place de la préférence communautaire revenait à accorder la priorité à la production intérieure et les droits de douane élevés décourageaient les importations : ce super-protectionnisme européen fonctionna dans un premier temps. Grâce à la sécurité des prix et à la politique d'accompagnement de la modernisation de la paysannerie, les rendements et la productivité du travail ont explosé. On produit dès lors plus avec moins de main d’oeuvre, et les agriculteurs sur la paille viennent grossir les rangs de l'industrie. En cinquante ans, les actifs agricoles en France sont divisés par six1.

Ceux qui ne peuvent s'adapter à la nouvelle donne à cause de leur « archaïsme », sont expulsés du système, dans un grand nettoyage agro-économique de la paysannerie2. Les remembrements des parcelles permettent de supprimer les exploitations trop petites afin de les concentrer sur des surfaces plus élevées ; une réforme agraire « à l'envers », au coût humain et environnemental incalculable.

La PAC a fait l'objet de grandes réformes en 1992, 1999, 2003 et 2013, conformes aux injonctions de l'OMC qui impulse la libéralisation du marché agricole mondial. Ainsi, à partir de 1992, s'enclenche un processus continu de déconstruction de la préférence communautaire et des outils de régulation du marché commun agricole. Seul le lait, qui est soumis depuis 1984 à un régime spécifique de quotas, outil de maîtrise des volumes de production, y échappe. En 2015, lorsque les quotas sont définitivement abandonnés, s'enclenche un processus de surproduction qui culmine dans la crise actuelle de l'élevage laitier : les producteurs français sont étranglés et vendent aujourd'hui le lait moins cher qu'il leur coûte.

De plus, les prix intérieurs de l'UE sont alignés sur les cours internationaux. En compensation, les agriculteurs reçoivent des aides directes à l'hectare, découplées en 2003, qui continuent à subventionner, sur fonds publics, la substitution du capital au travail et la course à l'agrandissement des exploitations au détriment de l'emploi3. L'Union Européenne est de plus en plus contrastée, entre les régions-centres les plus productives, et des régions périphériques sinistrées qui ne sont plus compétitives avec le marché mondialisé.

Aujourd'hui, on continue de verser des aides directes substantielles à l'agriculture, qui constituent de véritables rentes versées à certaines catégories de producteurs, notamment les grands céréaliers. A l'inverse, l'élevage de bovins à viande et l'élevage porcin souffrent d'un revenu moyen beaucoup plus faible et d'un modèle européen confronté à ses propres contradictions4. De fait, les agriculteurs sont entrés dans un cycle infernal d'endettement et de course à la compétitivité, qui menace lourdement les petites et moyennes exploitations, toujours plus nombreuses à déposer le bilan, incapables de trouver un repreneur5.

Pour faire bon effet, la Commission européenne a reverdi toutes ses réformes de préoccupations environnementales, mais promulgue dans le même temps le modèle intensif à contre-courant des systèmes générateurs d'effets positifs sur les paysages, la biodiversité, la qualité de l'eau et les sols6. Les alternatives agro-écologiques, la valorisation des connaissances paysannes et locales, les circuits courts, et la réforme en profondeur des circuits conventionnels, sont autant de pistes pour donner la priorité à une agriculture pourvoyeuse d'emplois et respectueuse de l'environnement.

La France, première puissance agricole européenne, ne doit pas abandonner sa souveraineté aux impératifs d'un libre-échange qui laisse les agriculteurs vulnérables face à l'instabilité chronique des marchés mondiaux. L'agriculture sert avant tout à nourrir les hommes et à subvenir ainsi à un besoin vital qui doit être reconsidéré à sa juste valeur. La France doit pouvoir décider, sans se coucher devant Bruxelles, d'une politique agricole de souveraineté alimentaire, en privilégiant l'emploi. Les communistes doivent lutter pour l'amélioration des conditions de travail, de production et d'existence des agriculteurs. Agir contre la financiarisation et la précarisation des mondes agricoles dépend donc d'une sortie de l'Union Européenne.

Des politiques de privatisation contre les monopoles étatiques

L'Union Européenne s'inscrit également dans une démarche rétrograde en terme de politiques publiques. Lorsque le Parti Communiste Français se bat pour un service public accessible à tous, national et au service de l'intérêt de la communauté, la casse de ce même service public, au profit d'entreprises privées gouvernées par le seul profit, est imposée par les traités de l'Union Européenne. Les articles 101 et 102 du TFUE (Traité sur le fonctionnement de l'Union Européenne) promulguent la disparition des monopoles étatiques, comme ceux de l’électricité, des postes, durail... Le « Pacte pour les services publics », adopté lors des États-généraux de notre Parti en janvier 2011, préconisait alors la reconstruction, le développement des services publics, et leur réappropriation sociale par le peuple. Cinq ans plus tard, le constat est dramatique. L'Union  Européenne, par l'imposition de règles de libre concurrence, a acculé les États membres à deux extrémités : accepter ces règles de libre concurrence en assistant au démantèlement des services publics et à leur passage aux mains du privé ; ou, refuser ce mouvement rétrograde pour un temps et être contraint à payer des amendes, car étant en infraction avec la loi européenne. Et si l’État français a abandonné de manière importante ses anciens monopoles étatiques au profit de la concurrence privée, d'autres pays sont encore plus touchés aujourd'hui par ces logiques absconses.

La Grèce se voit ainsi contrainte par l'Union Européenne à permettre la privatisation de ses aéroports, de ses ports, de son réseau ferré, et même de son service public de l'eau. Ces mesures s'inscrivent parfaitement dans la dissolution des services publics au service du capitalisme mondialisé. Une dissolution qui avance à visage découvert en Grèce où l'UE met volontairement le peuple à genoux, aidée par les autres institutions internationales au service d'un libéralisme exacerbé, telles le FMI (Fond monétaire international) ou l'OMC (Organisation mondiale du Commerce) ; et une dissolution qui avance encore à visage couvert en France, par la voie des 'bus macrons', des services privés de poste…

Lorsque l'Union Européenne impose des politiques de privatisation, de casse des services publics, les communistes ne devraient avoir qu'une seule chose à faire : « Haïr, Lutter, S'unir », disait Jacques Prévert. Pour défendre des services publics qui servent l'intérêt général, et non l'intérêt du grand capital, il n'existe qu'une seule alternative : sortir de l'Union Européenne, qui porte dans son ADN même, dans ses traités constitutifs, la destruction des ces 'monopoles étatiques' qui servent le bien commun.

La BCE : une arme antidémocratique et austéritaire

Au sein des institutions anti-démocratiques qui composent l'Union, la BCE (Banque centrale européenne) joue un rôle d'avant-garde. Depuis le traité de Maastricht, signé par les gouvernements en 1992, la BCE est indépendante. Au nom de la neutralité, de la technicité et contre les puissances publiques, cet instrument, pourtant essentiel, a été confié à des technocrates non élus. Comble de l’indécence, cette institution est aujourd'hui dirigée par Mario Draghi, ex-vice Président pour l'Europe de la banque Goldman Sachs, qui porte sur elle une immense responsabilité quant à la crise financière de 2008.

Ainsi, les états ont volontairement abandonné leur souveraineté monétaire, s'interdisant de fait de mener leurs propres politiques économiques. Nous avons donc confié notre monnaie à des technocrates ayant une vision simpliste et totalitaire de la politique monétaire, au prix d’aberrations économiques.

Au lieu de concevoir la BCE comme un possible levier de justice et d'égalité, elle s'est vue attribuée le seul rôle de lutte contre l'inflation. Cette obsession constitue un des piliers centraux des tenants de la rigueur économique et de l'ordre néo-libéral, totalement incompatible avec notre projet de société. Ainsi, l'argument de l'inflation est brandi pour chaque proposition progressiste avancée : l’augmentation des salaires par exemple. Si une inflation incontrôlée peut avoir des conséquences désastreuses, cela ne signifie pas pour autant que toute forme d'inflation est obligatoirement mauvaise. La situation actuelle le montre bien. Alors que l'inflation frôle les 0%, en France en 2016

– soit une situation de quasi-déflation –, une politique monétaire digne de ce nom devrait avoir pour ambition la relance économique et non pas la politique économique actuelle de l'UE qui risque de nous conduire à terme à une véritable déflation.

La vision court-termiste et technocratique d'« experts » de l'économie est profondément incompatible avec la mise à disposition de la monnaie au service d'une politique en faveur des travailleurs. Désobéir aux règles du néo-libéralisme ne devrait pas être une crainte pour les communistes mais un devoir.

Ainsi, il apparaît, on ne peut plus clairement, que l'Union Européenne est intrinsèquement une machine au service des puissants et du capital. Les choix politiques et économiques qui y sont faits ne relèvent pas de choix conjoncturels, mais bien d'un socle idéologique structurel. Toute sa construction historique, politique et économique n'a eu qu'un seul but : soumettre les peuples et les états à une domination libérale puis néo-libérale. C'est pour ces raisons, et non pas par nationalisme ou sectarisme, qu'il nous parait illusoire voire impossible de mettre en place d'autres politiques en son sein. Les négociations du gouvernement

Syriza en Grèce durant l'été 2015, ont dramatiquement illustré cela. Un gouvernement avec une autre vision de l'économie que les technocrates de Bruxelles a été dans l'incapacité de discuter avec ces dirigeants. La raison de cet échec n'est pas à imputer aux négociateurs grecs, qui ont usé de tout leur talent et de tous leurs arguments pour faire entendre raison à l'Union Européenne. Il faut simplement accepter qu'il existe deux conceptions radicalement opposées de l'économie qui s'affrontent et sont irréconciliables : une, au service des puissants et une autre, au service des peuples. Vouloir faire accepter aux dirigeants européens une autre vision de l'économie reviendrait à vouloir faire manger la cigogne dans une assiette : c'est impossible.

Une Europe antidémocratique

Des institutions garantes du caractère antidémocratique de la structure

S’il y a bien un point sur lequel se sont appuyés les partisans de la construction européennepour défendre cette dernière, c’est le rapport des citoyens des États membres à la démocratie au sein du système. En effet, non contents d'imposer un système allant à l'encontre des intérêts des populations des pays de l'UE, ces adeptes d'une structure supranationale espèrent s'attirent les bonnes grâces de ces mêmes populations en leur assurant un rôle au sein de l'Union. En effet, l’article 10-3 du Traité sur l’Union Européenne (TUE) annonce que « tout citoyen a le droit de participer à la vie démocratique de l’Union. Les décisions sont prises aussi ouvertement et aussi près que possible des citoyens ». Comment, à la lecture de cette phrase, ne pas repenser à la manière dont les négociations autour du traité transatlantique, pour ne citer que lui, ont été dévoilées au grand jour, provoquant l’indignation et la colère de millions de personnes ?

Bien que ce manque flagrant de transparence ait convaincu nombre de citoyens de s’opposer fermement aux futurs TTIP (Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement) et TAFTA (Trans-Atlantic Free Trade Agreement), on ne peut pour autant dire que ce scandale soit un cas isolé. Il convient en fait de remarquer que, plus qu’un dysfonctionnement, ce caractère antidémocratique est intrinsèque au système même de l’Union européenne. En effet, il suffit de se pencher sur les institutions de l’Union pour s’en rendre compte.

Au nombre de sept, chacune a théoriquement, un rôle bien particulier dans un domaine défini. Pourtant, une seule de ces institutions est élue au suffrage universel direct : le Parlement européen. Bien qu’il ait en théorie un grand rôle au sein de l’UE, dans les faits, ses pouvoirs restent limités. En effet, on lui attribue souvent un pouvoir législatif qui, dans bien des cas, se borne à avaliser les projets de la Commission. C'est ainsi, par exemple, lorsque, en vertu de l'article 225 du TFUE, le Parlement saisit la Commission pour lui proposer d'élaborer un acte nécessaire à la mise en oeuvre des traités. Ce pouvoir du Parlement n'est en fait qu'une faculté qui lui est accordée et la Commission peut tout à fait refuser d'accéder à sa demande. De même, en matière de politique étrangère et de sécurité commune, le Parlement a exclusivement le droit d’adresser au Conseil des questions ou de lui faire des recommandations. Celles-ci n’ayant pas force obligatoire, le rôle du Parlement dans ce domaine se limite donc à l’information. Pour le reste, il est souvent autorisé à émettre des avis, et quelques fois même sollicité pour donner des avis conformes, mais son

principal pouvoir reste dans le domaine budgétaire.

Le Conseil de l’Union européenne – à distinguer du Conseil européen qui réunit tous leschefs d’États et de gouvernements des États membres – quant à lui, cumule pouvoirs législatifs et exécutifs et a même un pouvoir budgétaire. Cet organe, qui regroupe tous les ministres nationaux, a un vrai pouvoir décisionnel, ce qui pose de sérieux problèmes de séparation des pouvoirs.

Mais la véritable institution anti-démocratique, celle qui souffre le plus d’un manque de légitimité, est bien la Commission européenne. Et cela n’est pas dû qu’au désintérêt que portent lescitoyens des États de l’UE aux élections européennes, comme l’affirment les médias. En effet, on entend souvent que si l’UE est « boudée » par une frange de plus en plus grande de la population, c’est parce que les citoyens ont le sentiment qu’elle est antidémocratique. N’est-ce pas là faire preuve d’une terrible mauvaise foi que de vilipender ces citoyens, considérés comme eurosceptiques par ignorance, mais dont l’opinion est pourtant fondée ?

La procédure de désignation des membres de la Commission européenne, dont on entend beaucoup parler dès qu’il s’agit de mâter le moindre espoir de changement, comme on l’a vu pour la Grèce, est bien complexe. Le Président est choisi par le Conseil européen et sa désignation est entérinée par le Parlement à la majorité. Le reste des membres de la Commission est nommé par le Conseil européen selon une procédure énigmatique dont l’unique aspect connu est le respect d’unsystème de rotation assurant la représentativité de tous les États membres.

Ainsi donc, tout cela participe du caractère antidémocratique de l’UE qui relègue les citoyens au rang de sujets en foulant leurs droits mais également en s’attaquant à la souveraineté deleur propre État.

L'UE en guerre avec la souveraineté nationale et populaire

L'UE est historiquement et intrinsèquement l'outil de la domination supranationale du Capital sur la volonté des nations et des peuples. Les dix dernières années ont été marquées par une volonté toujours plus affirmée d'en finir avec le monopole des institutions nationales sur certaines problématiques. La France post-révolutionnaire s'est constituée autour d'un État centralisé et interventionniste dans les domaines régaliens et/ou touchant à l'intérêt général de la nation : impôtset budget, Défense nationale, Éducation, Santé, Agriculture, Monnaie, Diplomatie, Justice, maintien de l'ordre... Aujourd'hui, il n'est plus une seule de ces prérogatives qui ne soit pas assujettie, vassalisée ou directement contrôlée par les instances technocratiques non-élues de Bruxelles.

Dépourvue d'outils d'action concrets, la République française n'est aujourd'hui qu'un mot creux, et toute tentative, pourtant nécessaire, de la rendre plus démocratique, en donnant le pouvoir aux travailleurs du pays, ne serait qu'un aménagement de façade. Les travailleurs français n'auront, par exemple, de moyens d'action concrets ni sur l'agriculture assujettie à la PAC depuis 1962, ni sur la politique monétaire dont la création de l'Euro en 2002, les a dépossédés. Si ces deux exemples sont les mieux connus et les plus décriés par le peuple français, c'est en réalité l'ensemble des grands domaines d'interventions dont il a été spolié.

En effet, qui élabore le budget national ? Depuis 2013, les représentants élus ne peuvent qu'adopter des budgets nationaux vérifiés, contrôlés et approuvés par la Commission Européenne (CE). Qui élabore la politique éducative ? La CE a, au travers du processus de Bologne (de 1998 à 2010), accru son rôle et son emprise sur l'enseignement supérieur en poussant chaque pays à libéraliser et marchandiser son éducation. Et elle continue dans ce sens : grâce à d'obscurs « groupes de travail composés d'experts désignés par les pays membres et d'autres parties intéressées. »7, les instances européennes souhaitent, comme affirmé dès 2000 par le Conseil Européen, créer « l'économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde »8. Là non plus les français n'ont pas eu et n'auront pas voix au chapitre.

Qui décide de la structuration de notre démocratie nationale ? Créer une France des grandes régions et des métropoles aux détriment des échelons de démocratie locale – communes et départements –, répond directement à l'ambition de mise en concurrence ouverte entre des territoires d'un même pays de l'UE. Le gouvernement français met en avant cette réalité en affirmant vouloir doter la France de régions « de taille équivalente aux autres régions européennes »9. Rappelons que, depuis 2014, « les régions disposent de l’autorité de gestion des fonds européens »10, pour le plus grand plaisir du Comité des Régions de l'UE qui rappelait en 2009 dans sa déclaration de mission, qu'il « revendiqu[ait] l’autonomie des autorités régionales et locales et leur droit de disposer des ressources financières appropriées [et] encourag[eait] le processus de décentralisation ».11

L'UE pousse toujours plus loin son projet initial de « suppression progressive des restrictions » au profit du « commerce mondial »12 . C'est-à-dire sa volonté politique de guerre ouverte à l’État nation.

De l'UE à l'OTAN : l'ambition impérialiste

Parmi les prérogatives régaliennes usurpées par les institutions européennes, avec la collaboration de nos gouvernements successifs, les questions diplomatiques et militaires sont d'autant plus inquiétantes que les dernières évolutions ont montré combien l'UE était synonyme d'impérialisme bien plus que de paix.

Les réformes successives en matières militaires ont bouleversé l'organisation des effectifs militaires de la France, notamment en les diminuant de manière drastique, au profit d'une volonté toujours plus affirmée de faire de l'armée une force d'intervention et de projection rapide au service de l'impérialisme occidental et non plus l'outil de défense nationale dont la République a besoin pour garantir sa souveraineté.

La quasi totalité des pays de l'UE sont membres de l'OTAN, officine militaire dirigée par Washington et créée à l'origine pour combattre l'URSS. Parmi eux, les trois grands pays qui font la politique extérieure de l'UE : l'Angleterre, l'Allemagne et la France. Or, que constate-t-on depuis la rentrée de la France dans le giron des États-Unis en 2009 ? Une obéissance continue de la diplomatie européenne et française aux injonctions états-uniennes. C'est le cas dans l'affrontement entre la Russie et les USA, qui se matérialise par les guerres en Ukraine et en Syrie. Ce fut aussi le cas lors de l'intervention en Libye. Ainsi, la France par son adhésion à l'OTAN mais aussi à l'UE, a soutenu sans discontinuer les politiques d'ingérences et de déstabilisation mener par l'impérialisme américain. L'UE étant au premier rang des fauteurs de guerre en Ukraine où elle a soutenu la participation de néonazis au gouvernement putschiste, occultant le massacre de travailleurs brûlés vifs à Odessa en mai 2014 et l'incendie de la Maison des syndicats.

D'autre part, la diplomatie de l'UE poursuit la chasse aux sorcières en soutenant avec ferveur l'interdiction et la criminalisation des partis communistes et en n'hésitant pas à placer sur un pied d'égalité les communistes et les nazis.

Face aux dangers que fait planer une diplomatie de l'UE assujettie aux injonctions états-uniennes, il est grand temps de s'en émanciper en rompant définitivement avec l'OTAN et l'UE. Faisons de la France le moteur d'un internationalisme de paix et de coopérations. Les communistes français ne peuvent qu'être dans l'affrontement direct avec des institutions qui alimentent les politiques d'ingérences aux frontières de l'Europe et soutiennent l'impérialisme états-unien ; y compris l'ambition de reconquête, de ce que Washington considère comme son pré-carré latino-américain, menaçant tous les gouvernements  socialistes et progressistes ducontinent : le Venezuela, Cuba, la Bolivie, l'Équateur,…

L’impossible réforme de l’Union Européenne ou l’illusion d’une Europe sociale

Pour pallier aux nombreuses critiques que l’on peut porter à l’UE, certains proposent de la réformer pour la changer de l’intérieur et replacer l’humain au coeur du système. C’est d’ailleurs la position actuelle de notre parti. Au-delà des arguments politiques qui peuvent s’élever contre une telle réforme, il en est un de taille, d’ordre juridique.

En effet, s’il est vrai que les traités peuvent être modifiés comme cela est expressémentprévu à l’article 48 du TUE, la procédure reste complexe et nécessite l’acceptation de tous les États. Dans l’objectif de réformer l’UE, et donc par conséquent, de toucher considérablement les compétences de celle-ci, la procédure doit impérativement passer par le Conseil de l’Union européenne et le Conseil européen. Ce dernier décide alors s’il convient ou non de faire suite au projet de révision en convoquant une Convention composée des représentants des parlements de chaque État membre, des chefs d’État ou de gouvernement, du Parlement européen, de la Commission, ainsi que de la BCE s’il est question du domaine monétaire. Cette Convention est  alors chargée de prendre des décisions, lesquelles le sont par consensus. S’ensuit la convocationd’une conférence des représentants des gouvernements de chaque État qui se mettent d’accord sur les modifications. Mais pour entrer en vigueur, l’article 48-4 – et 48-6 pour les dispositions liées aux politiques et actions internes de l’UE – impose qu’elles soient ratifiées par l’unanimité des États membres.

Autrement dit, l’on ne peut modifier en substance l’un des deux traités qui fondent l’UE sans l’accord de TOUS les États membres… soit 28 États. Comment alors peut-on continuer à croire et faire croire qu’une situation où les 28 gouvernements se mettraient d’accord sur une modification en profondeur des traités allant dans le sens du progrès soit envisageable et même réaliste ? Comment croire que réformer l’UE soit matériellement possible ?

Face à cela, nous devons nous réapproprier le débat de la sortie de l’UE, trop souvent laissé à l’extrême-droite qui se fait le porte-parole de ses détracteurs. Car non, nous ne prétendons pas vouloir sortir de l’UE pour s’enfermer dans une position de repli national. Sortir de l’UE n’est pas un objectif en soi, c’est un impératif fondamental à la mise en oeuvre de notre projet communiste. C’est se donner les moyens d’arriver à ce que nos idées soient entendues, acceptées et défendues, qu’elles gagnent du terrain et se propagent afin de construire ensemble une société où l’homme ne serait plus considéré comme une marchandise

mais comme un véritable acteur et bénéficiaire de la collectivité.

Alors que certains (FN, Debout La France…) proposent de sortir de l’euro mais de rester dans l’UE – position très critiquable étant donné qu’il faut pour cela que les États membres ne voient pas d’inconvénient à un changement de l’engagement français vis-à-vis du reste de l’UE, et pourraient dans ce cas voir l’attitude de la France comme une volonté de ne plus être liée par les traités –, nous, communistes, devrions militer pour l’utilisation de l’article 50 du TUE qui prévoit la dénonciation des traités européens nécessaire pour sortir de l’UE. Le PCF s’honorerait et rendrait service à tous les peuples d'Europe en montrant qu'il existe une voie progressiste, de gauche et internationaliste à une sortie de l'Union Européenne.

Quel internationalisme au XXIe siècle ?

Le début du XXIe siècle est marqué par une mondialisation écrasante et l'émergence de nouveaux rapports de production à l'échelle internationale. La fin d'un monde bipolaire et l'apparition de nouvelles puissances n'empêchent pourtant pas la bourgeoisie de défendre une vision dépassée et archaïque des relations entre les États. Nous devons contribuer aux réflexions sur le multilatéralisme et défendre une conception nouvelle des rapports entre les peuples. La construction d’un espace de coopération régional entre les peuples, de justice et de progrès social, devra s'incarner dans un internationalisme du XXIe siècle. Il s’agit d’inventer les nouveaux contours et les nouveaux outils d’une solidarité intransigeante dans la défense de la souveraineté des nations. Jean Jaurès affirmait dans L'armée nouvelle (1910) « Un peu d’internationalisme éloigne de la patrie ; beaucoup d’internationalisme y ramène. Un peu de patriotisme éloigne de l’Internationale ; beaucoup de patriotisme y ramène. »

Les frontières ont un sens, une raison d'être, lorsqu'elles représentent une identité politique, historique, culturelle et sociale. Un patriotisme de « gauche » considère donc la nation comme indispensable aux individus, comme lieu de socialisation d’abord, comme lieu d’élaboration politique ensuite et comme collectivité régie par un principe de participation, sans chauvinisme ni nationalisme étriqué.

La rupture avec une Union Européenne qui déteste la souveraineté du « décider en commun » ne signifie pas revenir à un mode d'isolationnisme, mais bien favoriser les actions convergentes, et retrouver une diplomatie émancipée du bellicisme.

De difficiles coopérations causées par le cadre juridique de l’UE

Si les coopérations sont indispensables dans une optique internationaliste pour les intérêts de chaque État, le cas européen n’échappe pas à la règle. A l’heure où le débat est volontairement présenté comme sclérosé, entre d’un côté les européistes et de l’autre, les eurosceptiques qui ne prônent que le repli identitaire, il est de notre devoir de penser la coopération autrement. Mais il convient également de partir des réalités de l’UE pour réfléchir et travailler à la mise en place de nouvelles coopérations.

Lorsque l’on se penche sur les règles du droit de l’UE, l’on se rend compte que l’on est faceà une première difficulté. En effet, l’article 24-3 du TUE oblige les États membres à s’abstenir « de toute action contraire aux intérêts de l’Union ou susceptible de nuire à son efficacité en tant que force de cohésion dans les relations internationales ». Si cela n’a rien de choquant au premier abord, on peut toutefois se demander s’il  n’impacte pas directement les projets de coopération entreÉtats membres ou entre un ou plusieurs États non membres et un ou plusieurs États membres. Eneffet, dans le premier cas, les deux États sont forcément tous les deux liés au droit de l’UE. Ils ne peuvent alors pas mettre en place de coopération entre eux en échappant aux règles dictées par l’UE et aux principes de cette dernière.

Une procédure a notamment été prévue par le droit de l’UE – les coopérations renforcées – permettant à des États d’approfondir les relations entre eux. Cette procédure s’inscrit dans le cadrede l’UE et reste  obligatoirement ouverte à tous les États qui souhaitent y participer. Néanmoins, et cela est bien précisé dans le TFUE à l’article 326, elle ne peut « porter atteinte ni au marché intérieur ni à la cohésion économique, sociale et territoriale » et ne peut « constituer ni une entrave ni une discrimination aux échanges entre les États membres ni provoquer de distorsions de concurrence entre ceux-ci ». Autrement dit, et cela est somme toute normal, dans une organisation régie par les règles du libre-échange, il ne peut y avoir coopération basée sur une conception des relations économiques mettant au centre le progrès économique, social et scientifique. Cette procédure ne s’en cache pas, l’objectif est d’aller plus loin encore dans la construction européenne telle qu’elle a été pensée et telle qu’elle continue d’être aujourd’hui.

Dans le deuxième cas, sur une éventuelle coopération entre État(s) non membre(s) et État(s) membre(s), si l’un des États ou groupe d’États n’est pas tenu au respect du droit de l’UE, l’autre le reste néanmoins. Ici encore, l’on voit mal comment une coopération pourrait être mise en place, sur des bases d’échanges sains et équitables qui ne répondent pas à des logiques néolibérales.

L’on voit donc que le système de l’UE ne permet pas de construire des coopérations dans les domaines économique, commercial, social, culturel, sanitaire, éducatif, etc., partant des besoins des populations et répondant à l’idée d’une Europe des peuples.

Cependant, l’idée de mettre en oeuvre des coopérations entre États ne doit pas s’arrêter aux frontières de l’Europe. Contrairement au dogme européiste, la solidarité internationale conçoit les relations interétatiques de manière plus large, en prenant en compte des considérations de tout genre. Pourquoi se limiter à une coopération entre États du continent européen quand il existede nombreux États dans le monde avec lesquels nous pourrions tisser des liens économiques mais également sociaux et oeuvrer respectivement à notre développement, à l’échelle nationale et internationale ? S’il est vrai que le but n’est pas de créer une ALBA ou un MERCOSUR « à la française », il est également vrai que les expériences latino-américaines ne peuvent que nous inspirer et nous aider à trouver notre propre voie.

Repenser le système à l’échelle mondiale

Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, devant l’agonie des économies des États d’Europe, les grandes puissances se dotent d’un instrument servant à développer les relations interétatiques, sur une base de respect mutuel, afin d’empêcher que ne ressurgisse tout nouveau conflit mondial. Il s'agit de la Charte des Nations Unies. Ayant bien compris que pour éviter laguerre, il faut développer des liens économiques, notamment commerciaux, les États fondateurs ont intégré à la Charte tout un Chapitre IX relatif à la coopération économique et sociale internationale. Son article 55 impose aux États membres de travailler de concert pour améliorer les conditions de vie des populations, permettre le progrès économique et social, assurer la protection des droits humains, coopérer dans les domaines de la culture et de l’éducation.

Pour atteindre ses objectifs, l’ONU décide de la création d’une organisation internationale du commerce, aux côtés du FMI et de la Banque mondiale. Ce projet sera porté par la Charte de La Havane de 1948 qui posait toute une série de principes ayant pour but de réguler le commerce à l’échelle internationale. Celle-ci prévoyait également la création de l’Organisation Internationale du Commerce (OIC) qui devait se mettre en place après ratification par les 54 États concernés, mais qui n’a finalement jamais pu voir le jour. Pour autant, les dispositions de la Charte de La Havane gardent tout leur intérêt aujourd’hui.

Contrairement au système commercial mondial actuel, la Charte de La Havane reléguait au second plan le libre-échange, véritable fléau de notre temps. Elle préférait, à la conception néolibérale du commerce basée sur la concurrence, le développement économique et social de tousles États par le biais de la coopération.

En outre, et encore une fois loin des préoccupations de l’OMC, la Charte de La Havane intégrait à la  dimension des échanges internationaux la question de l’emploi. Ainsi, pour les États parties, lutter contre le chômage et pour le plein-emploi contribuait au développement économique et social de tous les États. De même, la coopération entre l’OIC et l’OIT (Organisation internationale du Travail) devait permettre d’arriver à la mise en place de normes de travail équitables qui tireraient les droits des travailleurs vers le haut.

La Charte a cela de particulier aussi qu’elle énonce comme principe général l’équilibre de la balance des paiements. En d’autres termes, il était considéré comme contraire aux intérêts ducommerce international qu’un État ait un excédent de sa balance des paiements car cela signifiait forcément que d’autres aient un déficit des leurs. C’est donc pour éviter un tel déséquilibre, qui va à l’encontre du principe de coopération, que la Charte fait du rétablissement de l’équilibre de la balance des paiements un objectif fondamental de l’organisation. Ce qui n’empêche pas néanmoins que des exceptions soient accordées aux pays qui le souhaitent par l’OIC pour protéger leur économie en cas de difficultés et selon certaines conditions.

A l’inverse du système actuel, la Charte donnait la possibilité aux États de contrôler les mouvements de capitaux sur leur territoire pour sauvegarder leurs intérêts et ceux de leur population. De même, elle reconnaissait que les aides étatiques sont parfois nécessaires, ainsi que les subventions destinées à assurer la stabilisation des prix et des revenus des producteurs sansporter préjudice aux États tiers. Elle accepte également que des mesures protectionnistes puissent être mises en place de manière non discriminatoire pour aider au développement ou à la constitution d’une activité.

En bref, la Charte de La Havane prévoyait un système régissant le commerce international basé sur les principes essentiels d’égalité souveraine, de respect mutuel, de coopération entre les États mais également entre les peuples.

Il est plus que jamais nécessaire de s’emparer de cette question des coopérations afin de proposer un autre modèle de société pour un internationalisme du XXIe siècle. Les outils sont là, à nous de faire avancer nos idées pour poser les bases d'un monde plus juste. Une justice essentielle dans un monde aujourd'hui menacé par des enjeux environnementaux et sociaux qui dépassent le simple cadre européen. Nous privilégions la coopération à la mise en concurrence et aux logiques liberticides libérales pour une protection effective des droits fondamentaux. C'est non seulement utile mais nécessaire pour envisager un monde respectueux des Hommes et de l'environnement. Cela ne pourra passer que par le biais d’une véritable coopération internationale respectant la souveraineté de chaque nation.

1 S. Rattin, « L’agriculture n’est plus un état mais une profession », Insee première, n° 420, janvier 1996.

2 Petit Michel, Viallon J.-B. « Réflexions sur le Plan Mansholt », Économie rurale. n°86, 1970. pp. 43-50.

3 J.-C. Kroll, A. Trouvé, « Une politique agricole commune sans contenu », Manière de voir, n°129, juin 2013, pp.30-34. Merci à cette analyse éclairée qui a nourri la contribution.

4 Lire à ce sujet le dossier « Le modèle breton sur la paille ? » dans Fakir, n°71, juillet-septembre 2015, pp. 10-17.

5 M. Desrier, « L'agriculture française depuis cinquante ans : des petites exploitations familiales aux droits à paiement unique », Agreste, 2007.

6 Voir le documentaire de Marie-Monique Robin, « Les moissons du futur », ARTE éditions, 2012.

7« Cadre stratégique – Éducation et Formation 2020 ».http://ec.europa.eu/education/policy/strategic-framework/index_fr.htm

8 « Déclaration du Conseil Européen », Lisbonne, 2000.http://www.ciep.fr/ressources/politique-lunion-europeenne-matiere-deduca...

9 Document de communication de la loi Notre cités dans le Monde Diplomatique.http://www.monde-diplomatique.fr/2014/11/DIRKX/50934

10 Document de présentation de la réforme territoriale.http://www.gouvernement.fr/action/la-reforme-territoriale

11 Déclaration du CdR de 2009. http://www.monde-diplomatique.fr/2014/11/DIRKX/50934

12 Traité de Rome 1957.

 

[Contribution collective : Théodore Aubin, Celya Belaid, Antoine Blanc, Élodie Lebeau, Paul

Boueilh, Émilie Fievet, Audigié Boris, Eva Leture]

 

Pour un service national militaire et civique, garant de la cohésion sociale et de l'indépendance politique de la France. Antoine Blanc et Théodore Aubin

le 02 avril 2016

Pour un service national militaire et civique, garant de la cohésion sociale et de l'indépendance politique de la France. Antoine Blanc et Théodore Aubin

Le rôle historique,  un héritage de la Révolution au premier rang de la défense de la République

L'idée de conscription et de service militaire obligatoire émane directement du double enjeu de la période révolutionnaire : la lutte contre les privilèges de sang et la défense de la Révolution française face à l'Europe des monarchies. En mettant fin à l'armée d'ancien régime qui mêlait armée de métier et logique de castes, les révolutionnaires voulaient donner corps à l'idée du soldat-citoyen. Les volontaires qui s'enrôlent en 1791 en sont la première incarnation et c'est leur engagement décisif dans les batailles de Valmy et Jemappes qui offre à l'Assemblée Nationale la latitude nécessaire pour proclamer la République alors que l'Europe des rois coalisés assaille le pays.

Le soldat-citoyen est à partir de là au cœur de la lutte pour la défense de la République et de la souveraineté populaire. Par exemple, à l'été 1907 lorsque les vignerons du Languedoc manifestent. La répression que la bourgeoisie voulait féroce voire sanglante, échoue parce que les conscrits du 17 ème régiment d'infanterie de ligne se mutinent. Car comme le rappelle la chanson populaire commémorant l'événement « Vous auriez, en tirant sur nous/ assassiné la République. ».     Moins d'un demi-siècle plus tard l'expression concrète de la solidarité avec la République espagnole par la constitution des Brigades internationales ne pourra se faire que parce que les volontaires, notamment les 9000 jeunes français, maîtrisent les fondamentaux de la chose militaire acquis lors de leur service militaire. Peu de temps après, alors qu'à la suite de sa sœur, la République espagnole, la République française est tombée, la Résistance par les armes des FTPF n'a elle aussi pu se faire que grâce aux savoirs pratiques dans le domaine militaire d'un nombre suffisant de camarades. Et il est bon de rappeler, comme l'a fait en son temps Ambroise Croizat, que sans la présence de près de 500 000 FFI dans le pays au sortir de la guerre, la bourgeoisie n'aurait pas consenti à l'application du programme du CNR, que le MEDEF et ses gouvernements détricotent aujourd'hui avec tant d'ardeur.

Le rôle politique et social du service national : souveraineté populaire et cohésion des classes laborieuses nationales

En suspendant le service national en 1996, malgré l'opposition des communistes et de leurs députés, Jacques Chirac et son gouvernement ont mis fin à la souveraineté populaire en matière de Défense nationale. Le chef de l’État, derrière des déclarations faignant d'appuyer cette décision sur l'évolution géopolitique mondiale et européenne (renforcement de la collaboration des gouvernements franco-allemand, défaite du camp socialiste en Europe de l'Est) : « Le service militaire a été créé en 1905, comme vous le savez, à une époque où il fallait des poitrines à opposer à d'autres poitrines -si j'ose dire - face à un danger extérieur. », a en réalité mis fin à un des piliers de la République française pour le plus grand plaisir de la bourgeoisie française et européenne.

Le service national en amenant chaque génération de citoyens à s'instruire de la chose militaire, et de par l'ampleur de la proportion du nombre d'appelés dans l'ensemble des effectifs militaires de l'Armée (201 498 appelés en 1996 pour un effectif total de 573 081, soit près de 40 % des effectifs du ministère de la Défense) donnait un poids réel aux français dans les questions de défense, et d'autre part conduisait à un intérêt accru et une meilleure connaissance des enjeux géopolitiques de la part de l'ensemble de la population française.

Parallèlement, le service national permettait une réelle cohésion sociale en assurant une forme de mixité sociale et d'échange notamment entre les différentes couches laborieuses mettant en contact des jeunes aux parcours différents pour la plupart issus des milieux exploités. Rôle que l'Enseignement supérieur n'a jamais rempli et ne remplit toujours pas aujourd'hui. Cette période d'échange et de rencontre participait d'une plus forte cohésion nationale, et avant tout dans les milieux populaires, comme nous aspirons à le faire au travers de notre outil partidaire. Aujourd'hui encore, on retrouve des survivances de cette sociabilité au travers de fêtes désormais uniquement folkloriques réunissant par classes d'âge et de conscription les populations d'une commune ou d'un canton. Réduites à des fêtes touristiques ces traces n'en demeurent pas moins les témoins d'une cohésion sociale forte, avec laquelle la bourgeoisie nationale et internationale était mal à l'aise, ce qui a directement prévalu à la suppression du service national. Ce malgré les postures de certains politiques qui font semblant, aujourd'hui encore, de poser la question de la remise en place d'un service militaire au nom des valeurs de citoyenneté et de morale qu'il permettrait d'inculquer chez certains jeunes. Mais dont le projet, en réalité, est celui d'un service militaire synonyme d'encadrement d'une jeunesse en décrochage scolaire et sur-précarisée. Plaçant d'une certaine manière ces jeunes en quarantaine pour mieux les contrôler en les isolant du reste de la jeunesse et de la nation. Notre ambition est à l'opposé même de ce projet.

Un socle commun de formation

Parmi les problèmes que posait le service national, dans sa forme existante jusqu'en 1996, la question de l'insertion professionnelle n'est pas anodine, même si elle ne doit pas effacer d'autres aspects intéressants qu'offrait ce temps de formation. Il marquait une longue période dans la vie des jeunes français qui posait parfois, par la suite, problème lors du retour ou de l'entrée dans la vie professionnelle une fois le service achevé. Pourtant paradoxalement, il était aussi un temps de formation technique certes militaire mais pas uniquement. Cet aspect doit être pris en compte et repensé afin de répondre au mieux aux besoins de la jeunesse. Un nombre important de français ont ainsi passé leur permis de conduire dans le cadre de leur service national, c'est-à-dire aux frais de l’État. Cet exemple est d'autant plus important, qu'il apparaît aujourd'hui indispensable pour les jeunes d'avoir accès à cette formation or ces derniers ne sont à l'heure actuelle pas égaux devant l'accès au permis de conduire. En effet, le coût d'une formation de conduite n'est pas accessible à tous. Un encadrement national et public au travers d'un service militaire repensé pourrait pallier ce problème. D'autres formations, au-delà du maniement des armes, seraient bénéfiques à tous. On peut par exemple penser aux questions de secourisme ou de mécanique, mais également à un rattrapage en matière de maîtrise de la langue française ou encore des mathématiques. Cependant, le service national serait également un temps de formation spécialisée, sur la base de ce qu'il a pu être avant 1996, permettant aux conscrits l'acquisition de savoirs théoriques et techniques dans des domaines spécifiques à leurs affectations militaires et civiques (on peut penser à des domaines comme les transmissions, la cartographie, l'archivage, …). Il doit donc garantir, pour être réellement au service de la jeunesse et du reste de la société, un socle commun de savoirs et de connaissances pratiques et théoriques mettant sur un pied d'égalité l'ensemble des citoyens, tout en offrant la possibilité d'acquérir d'autres formations plus spécifiques.

Se mettre au service de la Nation

La raison d'être du service national était de mettre le citoyen au service de la Nation, du point de vue militaire et plus précisément sur le plan de la Défense de l'intégrité territoriale de celle-ci. Après la suspension du service national les textes ont évoqué « un rendez-vous entre la jeunesse et la Nation » concrétisé au travers de la JAPD, aujourd'hui JDC. Par conséquent, c'est affirmer avoir vidé de toute substance le rapport de la jeunesse à la Nation et à sa défense. C'est ce rapport qu'il faut reconstruire en rendant à la jeunesse toute sa place dans le corps national. Ainsi le conscrit en échange des savoirs techniques et théoriques acquis pendant ce temps de formation consentirait à se mettre au service de la collectivité au travers de différentes missions, pas uniquement militaires mais que remplissent parfois, du reste, les militaires professionnels. On peut par exemple penser aux interventions pendant ou à la suite de problèmes climatiques, aux forces de police de proximité, mais aussi au travers de missions comme l'aide aux personnes âgées, l'encadrement de colonies de vacances pour les enfants, ou encore des missions de connaissance des réalités sociologiques, géographiques, ou historiques de notre pays (recensement de la population, prévention des feux de forêts, collectages en amont de période de commémoration, …).

Utile à l'intérêt du plus grand nombre autant qu'au conscrit, il serait de cette manière l'expression concrète de l'adhésion de ce dernier au contrat social et politique qu'est la Nation.

Pour un service national militaire et civique, réinventé et nécessaire.

La situation historique et géopolitique actuelle a certes évolué depuis 1905, 1945 ou encore 1996, mais rien pourtant n'autorise à penser que la conscription et le service national et militaire, ne sont plus aujourd'hui qu'une invention révolutionnaire et désuète. L'oxymore souligne d'ailleurs la futilité d'une telle non-analyse. Cela reviendrait à dire que l'idée même de République n'a plus cours, or il n'est que les puissants oligarques du capitalisme pour vouloir cela. Nous, communistes haïssons la guerre, pourtant lorsqu'il a fallu se montrer à la hauteur des enjeux de l'histoire nous l'avons été. La question de la défense de la souveraineté nationale et populaire doit être au cœur de nos préoccupations comme celle de l'avenir de la jeunesse et de la République.

C'est pourquoi face à l'individualisme qui gangrène notre société pour les plus grands bénéfices des puissances d'argent, nous devons réinventer la Nation. Nous devons porter la revendication d'un service militaire et civique, qui ne soit pas seulement une réplique de ce qu'il fut avant 1996 mais bien un nouvel outil au service d'une France en commun, c'est-à-dire au service de l'intérêt des classes populaires de ce pays, en rendant à celles-ci un outil de cohésion sociale fort ainsi que la pleine maîtrise des questions militaires et de Défense. Car comme le montre l'histoire, tout gouvernement ambitieux, révolutionnaire et profondément démocratique devra affronter les tentatives de déstabilisations intérieures et extérieures que lui feront subir les forces du Capital. C'est par exemple la réalité, à l'heure actuelle, de tous les gouvernements progressistes d'Amérique Latine. Dans ces conditions, la meilleure garantie de succès d'un gouvernement communiste et du maintien de la paix, reste et restera la maîtrise par les travailleurs du pays des outils de Défense nationale ainsi qu'une cohésion forte de l'ensemble des classes populaires.

C'est ce que résume très bien Jean Jaurès dans l'Armée nouvelle par ces mots cités il y a peu dans l'Humanité : « Jamais prolétariat qui aura renoncé à défendre, avec l'indépendance nationale, la liberté de son propre développement n'aura la vigueur d'abattre le capitalisme. ». Par conséquent, réaffirmons notre volonté d'un service national militaire et civique d'une période suffisamment longue pour être utile aux appelés et à la Nation, obligatoire pour que les jeunes de toutes conditions sociales y soient contraints, évidement mixte c'est-à-dire non seulement ouvert mais obligatoire pour les jeunes femmes et les jeunes hommes, profondément laïque, et émancipateur.

Remettre dans le combat politique les catégories sociales qui s'en sont exclues - Marcel AGERT

le 02 avril 2016

Remettre dans le combat politique les catégories sociales qui s'en sont exclues - Marcel AGERT

Un projet politique novateur pour remettre dans le combat politique les catégories sociales qui s’en sont exclues.

Election après élection, le principal parti qui arrive régulièrement en tête est celui des abstentionnistes, 50% encore au premier tour des élections régionales.

Ce phénomène touche essentiellement les catégories sociales qui sont touchées de plein fouet par le chômage, la baisse du pouvoir d’achat, la flexibilité du travail.

Des catégories sociales qui auraient pourtant leur place dans un combat politique où les forces au service du capital marquent des points qui se traduisent par une aggravation des conditions de vie des salariés, des chômeurs, des petits producteurs avec pour corollaire l’explosion des inégalités. Par exemple à l’échelle de la planète, 62 personnes disposent autant d’argent que 3,5 milliards d’individus soit la moitié de l’humanité ( rapport annuel d’Oxfam ). La France n’échappe pas à cette évolution puisque les écarts se creusent entre les catégories les plus riches et celles qui survivent . Notre pays compte 9 millions de pauvres.

Certes, aujourd’hui la stratégie du capital est mondiale avec le chantage aux délocalisations et à la compétitivité .

Faut-il pour autant se résigner et accepter ce néo-libéralisme qui brise les vies et saccage la planète ?

L’élaboration d’un nouveau projet politique passe par notre capacité à élaborer des propositions claires, concrètes, susceptibles d’améliorer la vie concrète des gens.

N’avons-nous pas été capables dans une période proche, d’élaborer un programme politique ( Programme Commun ) qui a conduit les classes populaires à s’organiser et à lutter ?

Et ne serions- nous pas capables d’amener au combat politique toutes celles et tous ceux dont la vie est rendue toujours plus difficile par les décisions du capital mises en musique par leurs valets politiques ?

Plusieurs propositions devraient être mises en avant sur quelques questions essentielles  :

Le partage des richesses

La question des salaires

La question du chômage

Celle du temps de travail

A un moment où les questions stratégiques occupent trop de place dans notre fonctionnement, les questions de fond politique, «  on est communiste pour changer les choses, ça ne se voit pas assez », doivent redevenir prépondérantes dans nos réflexions et dans nos pratiques, à tous les niveaux de notre organisation.

Et nous avons tout intérêt à nous appuyer sur le travail de nos élus, à tous les niveaux, de la mairie au Parlement, pour démontrer que d’autres choix politiques sont possibles.

Nos pratiques politiques nouvelles doivent s’appuyer sur l’analyse concrète des situations que nous voulons transformer, la définition de nos objectifs, la coordination de nos forces et l’évaluation des actions réalisées.

Contribution de la section Toulouse-Centre

le 02 avril 2016

Contribution de la section Toulouse-Centre

Dans le cadre du XXXVIIème congrès du Parti Communiste Français, la section de Toulouse-Centre souhaite apporter sa contribution à l’élaboration collective d’une base commune. Cette contribution est le résultat d’une réflexion des communistes de la section et reflète, par-delà la diversité de leurs analyses politiques ou stratégiques, les points qui les rassemblent dans leur vision du communisme et du PCF.

Ainsi, nous contribuons collectivement à ce travail démocratique que doit être l’élaboration d’un texte de congrès.

Nous, communistes, nous interrogeons sur la valeur et la portée réelle sur la stratégie et la vie du parti des textes de congrès votés depuis plus de 20 ans. Pour changer cela, la méthode d’élaboration des textes doit être revue. Il ne s’agit pas ici de développer in extenso nos arguments, mais de nous interroger sur ce qu’est être communiste au XXIe siècle, afin de définir les axes de réflexion à développer. Cette démarche aurait dû être suivie par nos instances nationales pour qu’une réelle consultation de la base militante ait lieu, pour « que les bouches s'ouvrent » (M.Thorez). Appliquer cette démarche, afin que le texte soit l’expression de la base, serait plus utile que de restreindre la possibilité de déposer des « textes alternatifs », même si nous considérons que cette pratique représente un danger historique dans l’organisation de tendances au sein du parti.

Démocratie dans le Parti

Ce constat nous amène directement à nous interroger sur la réelle mise en œuvre de la démocratie au sein du PCF. Le parti doit pouvoir assurer la circulation des idées et des initiatives, de chaque communiste et des organisations de base, en respectant l’appréciation et le point de vue du plus grand nombre. Ces échanges, proches de la réalité du terrain, donneraient à une direction, rajeunie et renouvelée régulièrement, la responsabilité d’analyser et de prioriser ce foisonnement d’idées et d’actions avant de le rendre commun. Nous devrons répondre à ces questions pendant le congrès, certes, mais aussi dans nos pratiques quotidiennes et ce pour les années à venir.

Le corollaire à cette interrogation est la prise en compte de la parole des communistes et les moyens qu’ont les militants de se retrouver dans les décisions fédérales et nationales. Ainsi, lors des dernières échéances électorales, sans considérer la parole des communistes, le PCF a opté pour s’inscrire dans des démarches populistes et anti-démocratiques comme les processus « citoyens »  sur Internet ne reposant sur aucune ligne politique claire et qui ne sont qu’une addition d’opinions individuelles et non le résultat de l’élaboration collective d’une position. Nous pensons que notre Parti doit avant tout porter une politique claire, nationale, et élaborée démocratiquement au sein du PCF.

Au vu de ce constat, nous nous interrogeons sur l’annonce de « la porte ouverte » aux « primaires à gauche ». Outre le fait que les primaires ne soient pas prévues par les statuts, cette annonce s’est faite sans aucune consultation de la base militante. La direction nationale n’aurait-elle pas dû attendre le congrès pour interroger les militants sur l’intérêt des primaires et avec qui les faire?

Nous pensons que cet état de fait a pour cause l’absence, depuis des années, d’une ligne politique qui ne peut être claire que si elle est respectée dans les discours et actes des directions du PCF.

Nous pensons que cette ligne sera d’autant plus respectée qu’elle sera l’émanation de la base militante.

Nous regrettons le « découpage » choisi pour l’ordre du jour du congrès. Les trois points (texte de projet, perspective 2017 et transformation du PCF) sont, pour nous, liés. Les aborder séparément ne répond pas à notre attente d’une vision globale que devrait porter un texte de congrès déterminant une ligne politique et une stratégie.

L’idéologie dans le Parti

Cette vision globale doit porter la parole marxiste en prenant acte du fait, que, partout où les communistes ont disparu, en tant que parti ou organisation, la parole marxiste a, elle aussi, disparu.

Nous, communistes, pensons qu’il est indispensable de réaffirmer les fondements de la pensée marxiste. Le PCF doit affirmer que nous vivons dans une société capitaliste de classes, une dominante et une dominée, qu’elles sont antagonistes dans leurs intérêts, dans leurs modes d’expression et dans la conquête du pouvoir, et que le PCF représente les intérêts de la classe dominée. Cette analyse marxiste, le parti doit la mener à la lumière des progrès récents en sciences humaines qui l’ont réhabilité. Il doit aussi la mener à la lumière des évolutions scientifiques et technologiques qui ont profondément modifié les conditions de la domination. Enfin, nous devons effectuer un véritable travail d’analyse et de critique de l’histoire des pays communistes d’Europe de l’Est.

Le PCF doit continuer à affirmer que l’abolition de l’exploitation de l’homme par l’homme passe par la fin de la domination capitaliste. La lutte idéologique contre la pensée capitaliste dominante ne peut pas se faire en utilisant le vocabulaire de cette classe. Pour cela, nous devons nous poser la question du langage que nous employons et de la réhabilitation nécessaire du vocabulaire marxiste (capitalisme, lutte des classes, plus-value….).

La lutte contre le capitalisme dominant ne peut se faire que dans un rapport de force dont les espaces d’expression doivent être les lieux où cette domination se manifeste le plus, notamment les lieux de création de richesse par l’exploitation du travail salarié ou non.

Ce constat doit nous amener à mettre l’économie au centre de nos questionnements politiques, qui sont au cœur du rapport de force à établir avec la classe dominante. Le PCF doit réaffirmer que c’est le politique qui régit l’économie et non l’inverse en répondant aux questions :

- Quelle économie et organisation économique voulons-nous et pourquoi ?

- Que produisons-nous, comment et pourquoi ?

- Quels secteurs de l’économie doivent nécessairement être socialisés, nationalisés, étatisés ?

- Quelles positions par rapport aux structures du capitalisme mondialisé (OMC, FMI, …)

La réponse à ces questions doit se faire dans un souci de souveraineté nationale et d’indépendance économique. Elle doit interroger le PCF sur son rapport à la mondialisation des échanges et des relations économiques.

Pour autant, cette primauté de l’économie ne doit pas occulter les autres enjeux, à commencer par les questions régaliennes. Nous pensons qu’il est urgent, particulièrement face à la répression et au maintien de l’état d’urgence, de clarifier nos positions sur les questions de sécurité et d’ordre public, à toutes les échelles territoriales. Il nous semble que les désaccords profonds qui se sont manifestés entre beaucoup de militants et sympathisants, et les députés, lors du premier vote de l’état d’urgence, sont symptomatiques de l’absence totale et dommageable de réflexion avec la base militante sur ces sujets au sein du PCF. De même, le PCF n’est plus audible sur les questions de défense nationale. Nous pensons que ces questions sont fondamentales pour un parti marxiste qui souhaite gouverner.

Plus particulièrement, les questions de défense doivent être abordées pour réaffirmer que la politique étrangère de notre pays a pour but l’établissement d’un monde en paix. Le PCF doit continuer de se positionner en faveur de solutions politiques aux règlements des conflits, au détriment des solutions militaires, en réaffirmant la primauté de l’ONU et la disparition nécessaire de l’OTAN.

Au niveau européen, la lutte pour la création d’une Europe de peuples et de nations, souverains, solidaires, libres et associés, doit être au centre des débats du PCF sur l’Europe. Dans ce sens, bien des aspects de la question économique, notamment la souveraineté nationale, passent par un questionnement sur la place, le rôle et la nécessité de la monnaie unique européenne, des institutions capitalistes de Bruxelles et de tous les traités, surtout depuis celui de Maastricht (1992).

Stratégie du parti

Les modifications constitutionnelles apportées par l’intégration des traités européens, le passage du septennat au quinquennat et l’inversion du calendrier électoral posent la question de nos institutions. En effet, ces modifications ont renforcé l’aspect présidentiel du régime de la Ve République, système politique auquel nous avons toujours été opposés. Or, nous pensons que l’expression démocratique du peuple est plus à même de s’affirmer dans la diversité d’un régime parlementaire, dont les représentants sont élus au scrutin proportionnel.

Nous pensons également que notre rapport à l’élection présidentielle doit être analysé à la lumière de l’étau électoral que représente, dorénavant pour le PCF, cette élection tout en considérant l’intérêt d’aller à ces élections pour porter les idées communistes.

Plus largement, nous faisons le constat d’une politique illisible du PCF dans ses alliances électorales.

Depuis le programme commun des années 70, aucune configuration n’a été satisfaisante : des « années Mitterrand » à la gauche plurielle, des collectifs anti-libéraux de 2005 au Front de Gauche, des dernières élections (municipales, départementales et régionales) à l’éventualité de primaires avec le Parti Socialiste.

De plus, nous pensons que la lutte contre le capitalisme impose d’exclure toute alliance avec les partis qui ne dénoncent pas fermement la domination capitaliste.

Enfin, il est indispensable qu’une réelle réflexion soit menée au sein du PCF sur la question du Front de Gauche et sur notre démarche unitaire depuis son échec.

Nous n’acceptons plus le renoncement dans le discours du PCF et l’attentisme de la direction.

Depuis plusieurs années, le PCF ne se positionne plus sur une démarche dynamique mais sur une stratégie flottante dans laquelle la démarche unitaire dissimule mal le manque de ligne et d’initiative.

Nous pensons que nous devons aller aux élections sur des programmes et du contenu élaborés à la base et pas en premier lieux sur des choix de personnes, comme peut le devenir l’organisation de la primaire pour 2017.

Vie du parti

Nous, communistes, sommes conscients des difficultés auxquelles nous faisons face. La perte de nos bases, militantes et électorales, ne nous amène cependant pas à penser que le seul avenir possible pour notre parti puisse être sa dissolution ou sa dilution dans un ensemble de gauche ou progressiste, pas plus qu’une démarche de repli sur lui-même.

Nous pensons qu’il est temps que la ligne du parti soit déterminée et que la vie du PCF soit animée par ses militants et pas seulement par ses élus, au regard du calendrier et des alliances électorales.

Nous pensons également que nous devons régler la question des directions, locales et nationales, en termes d’âges, de représentativité par rapport au monde du travail et de longévité en termes de carrières et de mandats. D’où la nécessité de relancer les luttes pour un statut de l’élu permettant une rotation plus facile entre vie professionnelle et vie militante.

Nous pensons qu’il est vital de défendre l’ « outil parti » et estimons que l’organisation des militants dans le cadre d’un parti est nécessaire. Nous refusons de participer à la banalisation d’un discours populiste et démagogique qui remet en cause les partis politiques et leurs militants, au détriment d’un vague et hypothétique mouvement citoyen sans réelles bases idéologiques. Nous devons combattre l’illusion de la « démocratie » par internet, ce qui ne signifie pas un refus d’utiliser et de promouvoir tout nouveau moyen de communication et de mise en réseau entre les individus.

Nous pensons que le moyen de stopper la perte de dynamique du PCF passe par un positionnement clair. Nous n’en sortirons ni par des renoncements et des abandons que nous n’avons jamais compensés, ni par la seule ambition de porter la « sensibilité » communiste au sein de la « gauche ».

Nous pensons aussi qu’il est essentiel de réfléchir sérieusement à la question du militantisme et des moyens d’action du PCF.

Pour nous, cela passe d’abord par le fait de récréer les cellules, là où cela est possible, constatant que leur suppression, loin de simplifier l’organisation des camarades a accéléré la baisse des effectifs du PCF. Leur suppression ne permet plus aux communistes de s’organiser au plus près de chez eux.

La question des cellules repose celle de la présence des communistes dans les entreprises quelle que soit leur forme et leur secteur d’activité, considérant qu’elles sont le lieu privilégié où doit être menée la lutte des classes. La présence des communistes auprès des travailleurs, actifs ou non, doit en priorité consister à permettre l’éducation politique des exploités. « Le premier devoir d’un communiste, c’est l’instruction » (Hô Chi Minh). Il s’agit d’un travail de longue haleine dans lequel nous devons urgemment nous réinvestir, en commençant par définir des espaces et des lieux prioritaires ou privilégiés. Ce combat ne doit pas négliger la structure de l’économie française et son morcellement en une myriade de formes et de sous-traitances. Il doit également être mené en renforçant ces liens avec la Confédération Générale du Travail partout où elle est présente et avec tous autres syndicats progressistes là où elle n’est pas représentée.

Avenir du parti

Nous, communistes, pensons qu’il est temps de poser la question de notre rapport aux forces socialistes, pas seulement en raison de la politique du gouvernement actuel, mais au regard de l’histoire de notre parti, et de la gauche en France et en Europe.

Nous pensons également qu’il est temps d’en finir avec cette pratique des alliances à géométrie variable lors des élections. Au-delà du manque total de lisibilité pour notre parti, le constat s’impose : aucune des stratégies adoptées n’a été satisfaisante lors des dernières élections régionales, que ce soit en partant seuls ou presque (comme en Rhône-Alpes-Auvergne), dans une démarche de Front de Gauche ou encore dans un fumeux rassemblement citoyen (comme en Midi Pyrénées Languedoc Roussillon), que certains tentent de faire passer pour une réussite électorale et politique.

Nous pensons que nous devons porter la réflexion sur l’avenir du PCF, mais aussi sur la situation des idées communistes dans le monde. Face à un capitalisme violent, dominant idéologiquement et économiquement, face au creusement des inégalités à l’échelle mondiale, face à l’aggravation des problèmes climatiques et écologiques, nous devons porter un discours qui, au-delà de la simple défense des conquêtes sociales, soit un discours de revendications et de luttes, pour de nouveaux droits. Nous devons sortir de l’approche sociétale des problèmes et renouer avec une vision et un  discours réellement communiste et proposer un projet de société de libération et d’émancipation de l’humanité.

Alors, nous appréhenderons de façon globale les problèmes et souhaits de la masse des classes dominées de ce pays, travailleurs salariés ou non-salariés, femmes, étrangers, étudiants, retraités...

Cette condition nous semble incontournable pour que Le PCF élargisse son audience à ses sympathisants futurs militants, pour redevenir un parti de masse.

Bien plus qu’hier, la diffusion de la pensée communiste est confrontée à la concentration capitaliste des media. Le PCF doit de nouveau disposer d’un outil médiatique. L’abandon de notre organe central, bien qu’il ne survive que grâce à son lectorat communiste, nous semble une erreur.

Nous pensons que L’Humanité doit être prioritairement le reflet des idées communistes et non pas celle des diverses tendances à la gauche du PS.

Au-delà, le PCF doit porter le combat pour une juste représentation de la parole politique sur l’ensemble des supports médiatiques : presse, radio, télévision, internet.

Sur le plan national, européen et international, face au capitalisme mondialisé et à une ''nouvelle gauche'' non communiste (Syriza, Podemos, ...), nous devons repenser nos rapports aux différents partis et organisations notamment communistes en Europe (KKE, PCE, PCP, …) et dans le monde.

Face à un monde en mutation, confronté aux crises, résultant des contradictions capitalistes, le PCF doit réaffirmer ses idées, certes, mais doit être aussi capable de les expliquer, de les argumenter et de les transmettre. Il est donc indispensable d’être en mesure de former sérieusement les militants, nouveaux comme anciens, pour qu’ils puissent, dans leur militantisme, convaincre de la pertinence des idées communistes à la lumière des évolutions de notre société du XXIe  siècle.

Conclusion

En guise de conclusion à ces pistes de réflexion, nous affirmons que le PCF doit être marxiste du point de vue de son idéologie, et que son analyse de la société doit être basée sur la lutte des classes.

Nous sommes opposés tant à la dilution du PCF dans un vague mouvement citoyen qu’à sa disparition idéologique au profit d’ambitions électorales qui passent par une alliance avec des partis qui ne sont pas clairement opposés à la domination capitaliste, quand ils ne l’encouragent pas, voire même avec des partis anti-communistes. Pour autant, il ne s’agit pas de remettre en cause la démarche unitaire nécessaire à notre lutte, qui a toujours été celle du parti, ni de céder à un repli idéologique.

Nous, communistes, nous affirmons que l’objectif, à long terme, du PCF doit être de devenir un parti de masse qui défend les intérêts des dominés et qui fournisse aux citoyens des outils pour bâtir leur société. Une société de paix, de sécurité économique et d’émancipation.

La section Toulouse centre du PCF.

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le 01 avril 2016

Conférence débat sur la santé au travail et les grands changements qu'apportera la loi El Kohmri sur la médecine du travail, présentée par le Docteur Ben Brik, professeur en médecine du travail.

LUNDI 4 AVRIL DE 18H À 19H45 EN FAC DE PSYCHO, AMPHI B

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Cette conférence est organisée par le Collectif des Étudiants en Santé de Poitiers, et est OUVERTE À TOUS (étudiants, lycéens, travailleurs etc).

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Nouvelle soirée proposée par Espace Marx60-Bernard de La Sala avec une nouvelle formule concoctée pour l'occasion par Caroline à découvrir à l'occasion de l'

 

Apéro-débat

« La place des jeunes dans la société d'aujourd'hui »

vendredi 22 avril 2016 à 19 heures

Maison pour tous Nelson Mandela à Saint-Maximin

 

  • 19 h - 20 h 30 : la participation citoyenne et le rapport des jeunes au travail
  • 20 h 30 - 21 h : témoignages de jeunes engagés
  • 21 h - 21 h 30 : échanges avec la salle
  • suivi d'une « auberge espagnole »

 

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