La revue du projet

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Daniel Gaxie - Les mécanismes électoraux

le 08 août 2012

Daniel Gaxie - Les mécanismes électoraux

Le 26 juin, le Lem recevait Daniel Gaxie, professeur de sociologie politique à l'Université Paris I ; membre du SPEL (Sociologie Politique des ÉLections) ; auteur notamment de L'Europe des Européens – Enquête comparative sur les perceptions de l'Europe (2011, en co-direction) ; La démocratie représentative (2003). Il nous a présenté le résultat du travail du SPELM dans le cadre de la campagne électorale. Notre invité ne sopuhaitant pas être filmé, nous ne reproduisons que ce compte-rendu succint.

Quelques mots, d'abord, sur la méthode. Les chercheurs du SPEL ont privilégié une enquête qualitative, à l'inverse de la démarche des sondeurs : des entretiens approfondis et répétés dans le temps, avec les mêmes personnes, sur des questions ouvertes. Le tout sur un temps long, bien en amont des échéances électorales.

 

Aborder le rapport des citoyens au vote se heurte à une difficulté qui relève de la mythologie démocratique : le glissement de l'idée d'égalité dans le vote – un homme, une voix – à celle d'une égalité devant le vote. C'est ce que Daniel Gaxie appelle "ethnocentrisme démocratique". Ce présupposé d'égalité devant le politique est validé par nos pratiques démocratiques, comme les sondages qui ne sont valables qu'en intégrant le principe que chacun répond avec les mêmes outils politiques ; mais aussi les professions de foi qui illustrent bien cette idée que chacun est supposé faire son choix en conscience et donc être suffisamment informé pour cela. Ce présupposé est alimenté par un autre ethnocentrisme, celui-ci "intellectuel et militant". Cette catégorie de la population, dotée d'un fort capital culturel et d'une formation politique, a un rapport en réalité très particulier au politique : il va de soi qu'on est informé, intéressé à la politique, c'est là une évidence naturelle. On trouve ici l'illusion que ce rapport au politique est celui de l'ensemble des citoyens.

 

Lectures du politique

 

En réalité, il en va tout autrement. Il n'y a pas un, mais des rapports au politique, qui varient selon le capital culturel et l'éducation. De la même manière, il n'y a pas la politique mais des politiques : politique anecdotique (tweets...), politique internationale, politique politicienne (stratégies), politique publique ou sociale... La palette des intérêts varie selon toutes les combinaisons possibles entre la prise en compte de l'ensemble ou de certains aspects du politique. De même manière, les manifestations de cet intérêt varient : discussions, usage des médias, implication syndicale, associative, manifestations... Les citoyens ont des orientations plus ou moins étendues, et plus ou moins argumentées.

 

Ces divers rapports au politique impliquent des modes de production des opinions, puis des votes très différents. Quand certains votent pour exprimer des opinions, d'autres choisissent un candidat pour voter ; là où les uns placent de l'espoir dans le fruit de leur vote, les autres n'en attendent rien. Ces derniers sont d'ailleurs de plus en plus nombreux : l'ampleur du scepticisme et de la défiance envers le politique est plus puissant que jamais, mais aussi relativement ambigü : on constate aussi des vélléités de réinvestissement. Ce sceptiscisme est d'ailleurs lui aussi de nature différente selon les citoyens ; ethique et ancien dans les milieux populaires, il est plus nouveau chez les classes plus aisées, et il véhicule des logiques relativement dissemblables. Le lien avec la hausse régulière de l'abstention est clair. Abstention d'ailleurs intermittente : très peu de gens ne votent jamais, et les élections présidentielles et municipales, perçues comme pouvant influer directement sur la réalité, étant celles qui connaissent la plus forte participation.

 

Ces variations des angles de perception et d'analyse politique ne sont pas les seules différences entre les électeurs. On peut parler d'une forme de division du travail citoyen entre ceux qui se jugent compétents et les autres qui, parce qu'ils se jugent incompétents, s'auto-déshabilitent.

 

Les enseignements à tirer de ces entretiens répétés sont multiples. Premièrement, la maîtrise de l'univers politique relève de facto d'un "privilège", social, culturel. Les citoyens ont d'inégales capacités à faire prévaloir leurs intérêts dans le vote ; et les sondages fonctionnent sur la base de cette inégalité politique tout en l'entretenant.

 

Cette inégalité devant le vote, il faut la garder en tête. Les militants politiques ont tendance à l'oublier. Se battre pour le Peuple ne peut être fait sans lui, notre responsabilité est donc de partir de ses attentes qui ne peuvent être comprises sans une écoute attentive. Combattre cette inégalité, c'est réhabiliter le politique, c'est rendre le vote politique.

Les vacances : un droit !

le 07 août 2012

Les vacances : un droit !

Un nouveau rapport vient de le révéler, les Français et leurs enfants partent de moins en moins en vacances.

La ministre du Tourisme parle de « fracture touristique » et dans les pistes qu'elle évoque parle de « mettre à plat l'organisation des différents organismes, Etat, collectivités territoriales, CAF ou associations qui œuvre à faciliter l'accès aux vacances ».

Et si on appelait un chat, un chat ? Il s'agit d'une régression sociale due à l'affaiblissement du pouvoir d'achat. En ce domaine aussi, la gauche, si elle veut ne pas décevoir devra prioriser l'humain d'abord et construire une ambition économique dans cet objectif.

(...)

 

Harcèlement sexuel – CMP mardi 31 juillet 2012

le 02 août 2012

Marie-George BUFFET, Députée de Seine-Saint-Denis

Harcèlement sexuel – CMP   /   Mardi 31 juillet 2012

Discussion générale

Monsieur le président, madame la garde des sceaux, mes chers collègues, après un débat riche et constructif, le projet de loi visant à rétablir l’incrimination de harcèlement sexuel va être, ce soir, définitivement voté et, à entendre les interventions, à l’unanimité.

C’est un moment essentiel pour les victimes, un moment important pour les femmes.

Je tiens à vous remercier, madame la garde des sceaux, ainsi que votre collègue, d’avoir su apporter cette réponse dans l’urgence. Je veux saluer, une nouvelle fois, la contribution de tous les collègues de l’Assemblée à cette construction et saluer également l’action des féministes qui se sont mobilisés et ont participé à l’élaboration de cette loi.

Même si les débats, comme on l’a constaté, restent ouverts, cette loi permettra, par son contenu, à toutes les victimes de faire entendre leurs souffrances et d’obtenir réparation. Cette loi, c’est aussi un signe envoyé à ceux qui n’ont eu de cesse de banaliser toutes les formes de violences faites aux femmes, de la violence tout court au viol, de l’agression au harcèlement sexuel. C’est un signe aussi fort que celui que nous avons envoyé lorsque nous avons affirmé que le viol était un crime ou lorsque nous avons voté à l’unanimité la loi contre toutes les violences faites aux femmes.

Madame la garde des sceaux, cette loi, une fois votée, doit être pleinement mise en œuvre. Cela implique, vous l’avez souligné avec votre collègue ministre des droits des femmes, que les femmes s’emparent de cette loi. Pour cela, elles doivent la connaître. Aussi, une grande campagne d’information utilisant tous les vecteurs possibles doit-elle être lancée. Nous avons vu, en effet, que de nombreuses femmes ne connaissent pas la loi contre toutes les violences faites aux femmes. Elles ignorent encore qu’elles peuvent, par exemple, demander une ordonnance de protection, qui était pourtant un point fort de cette loi. Il convient, bien sûr, d’utiliser les supports médiatiques, mais aussi de solliciter toutes les actrices et tous les acteurs de terrain – membres d’associations, élus – pour mener cette campagne d’information. Nous avons également besoin de former toutes les actrices et tous les acteurs institutionnels. Je me suis, en effet, aperçue que, dans certains commissariats, on ignorait encore les dispositions de la nouvelle loi relatives aux violences faites aux femmes. Les professionnels ont donc aussi besoin d’être informés.

L’Observatoire national des violences faites aux femmes sera un élément d’information, tout comme l’Observatoire du département de la Seine-Saint-Denis, qui est aussi un lieu d’information sur les lois en vigueur, permet d’avoir une vision des violences faites aux femmes.

Je l’avais souligné en première lecture, cette loi peut être une nouvelle étape du travail législatif pour permettre au droit des femmes de progresser. Toutes les discriminations et violences dont sont victimes les femmes sont liées à la domination patriarcale. Nous savons que des actes concrets faisant régresser les inégalités font aussi avancer les mentalités et reculer le sexisme. J’espère que nous pourrons y travailler rapidement.

Trois questions me semblent fondamentales. Il y a, bien sûr, celle de l’égalité professionnelle. Nous savons que, depuis la notion de « salaire d’appoint », justifiée par le fait que les femmes relevaient de la sphère domestique et les hommes de la sphère publique, les inégalités salariales perdurent. Nous devons donc travailler à une loi plus contraignante sur l’égalité professionnelle.

Il y a également la question de démocratie de la représentation de la moitié de l’humanité à travers la parité. Cela demandera, je le pense, une généralisation de la proportionnelle, mais aussi l’instauration de mesures plus contraignantes pour l’application de la parité.

Troisième question : la lutte contre la marchandisation du corps. J’ai entendu Mme la ministre des droits des femmes dire sa volonté de travailler à l’abolition de la prostitution. Nous serons à ses côtés pour donner suite, par la loi, aux travaux menés par plusieurs de nos collègues dans cette enceinte.

Dernière question, je voudrais appeler l’attention de la ministre des droits des femmes, notamment, sur la nécessité de poursuivre une action internationale pour faire respecter le droit des femmes.

Puisque nous sommes en période de jeux Olympiques, je terminerai mon propos en évoquant la cérémonie d’ouverture à laquelle j’ai assisté. J’ai, certes, pu constater que les femmes étaient aujourd’hui présentes dans toutes les délégations, mais j’ai aussi vu la délégation d’Arabie saoudite reléguer les femmes athlètes en queue de cortège. Aujourd’hui encore, en Arabie saoudite, comme dans d’autres pays, les femmes sont interdites de sport. Je ne veux pas que l’on en reste à l’image de la cérémonie d’ouverture, je souhaite que nous travaillions ensemble à gagner ce droit pour toutes les femmes.

Bien évidemment, et vous l’aurez compris, c’est en plaçant beaucoup d’espoir dans sa mise en œuvre que le groupe GDR votera le projet de loi relatif au harcèlement sexuel.                                                                                                                       (Applaudissements.)

 

Edito Lettre info du 3-8-2012

le 02 août 2012

 

Vacances : toujours trop d’inégalités entre salariés.

En France, à peine la moitié de la population part en vacances. Les inégalités restent fortes entre catégories professionnelles.

Partir en vacances n’est pas donné à tout le monde. L’an dernier, près de la moitié de la population (47%) n’a pas pu partir en vacances, indiquent les données du CREDOC (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) vacances 2010. Et crise oblige, ce chiffre pourrait encore baisser cette année. Dans ce domaine aussi, les inégalités entre catégorie professionnelles sont importantes. En effet, à peine 40% des ouvriers sont partis en vacances, contre 70% des cadres supérieurs. Encore faut-il se mettre d’accord sur la définition de vacances : selon le CREDOC, il s’agit du fait de passer 4 nuits en dehors de chez soi. Le même terme est utilisé pour un séjour de 3 semaines à l’ile Maurice ou pour une semaine chez un parent  …

Depuis le début des années 1990, le taux de départ en vacances, qui avait augmenté au fil des décennies, a stagné et même baissé ces dernières années.

Mais pour les grands patrons français tout va bien, ça baigne, à en croire l’enquête annuelle du magazine « Challenge » du11-07-2012  qui vient de publier le classement des 500 plus grosses fortunes de France. Le 1er dispose 21 milliards € et le moins riche d'entre eux n’a que  60 millions€= (3000 années de SMIC) http://www.challenges.fr/entreprise/20120711.CHA8794/bernard-arnault-en-tete-du-top-500-des-francais-les-plus-riches.html)

Il y aurait bien besoin d’abolir ces privilèges. Il ya 223 ans,  en 1789  pendant la nuit 4 aout, les députés de l’Assemblée nationale constituante proclamaient l’abolition de tous les droits et privilèges féodaux.

Aujourd’hui, si les inégalités s’accroissent, c’est bien parce qu’existent de nouveaux privilèges.

Avec le nouveau gouvernement  des mesures  positives sont prises : annulation de la TVA sociales, rétablissement du barème de l’ISF…mais le compte n’y est pas.  Comme en 1789 ; en 1936, en 1968  il est nécessaire que le peuple s’en mêle  et soit plus exigeant  pour imposer  les moyens d’un véritable changement, en s’attaquant au monde de la finance.

La Fête de l’Huma sera le 1er rendez-vous  pour l’exiger.

Pour le préparer nous avons la pétition « pour sortir de la crise » et la vignette de la Fête.

Bonnes vacances aux aoutiens et bon courage aux juilletistes

Raymond Combaz 

Nouvelle publication de Paul Boccara

Par Economie et Politique, le 01 août 2012

Nouvelle publication de Paul Boccara

Le Capital de Marx, son apport, son dépassement  au-delà de l’économie

Paul Boccara Le Capital de Marx, son apport, son dépassement au-delà de l’économie Petite collection rouge

Avec la formidable crise économique et financière de 2008-2012 monte la demande d’un retour aux analyses critiques et radicales de Marx dans Le Capital.

Il s’agit dans ce livre de présenter les apports fondamentaux du Capital comme résultats d’une élaboration inachevée, de façon à la fois pédagogique et approfondie, à l’opposé des réductions simplistes dominantes, mais aussi d’indiquer comment ils sont la base de développements très nouveaux nécessaires. Ces développements concernent non seulement l’évolution de l’économie du capitalisme jusqu’à la crise systémique en cours, mais aussi son dépassement par l’analyse des réalités non économiques ou anthroponomiques. Ils aboutissent à la caractérisation de la crise de la civilisation occidentale mondialisée et à des propositions pour avancer vers une civilisation de partages de toute l’humanité.

Paul Boccara, maître de conférences honoraire en sciences économiques et agrégé d’histoire, s’appuie ici sur ses travaux néo-marxistes récents sur ces questions. Il a publié au Temps des Cerises La crise systémique, ainsi que Transformation et crise du capitalisme mondialisé.

LE TEMPS DES CERISES
47, avenue Mathurin Moreau
75019 Paris
Tel : 01 42 01 45 99
Fax : 01 42 01 47 99

contact@letempsdescerises.net
Paul Boccara
Le Capital de Marx,
son apport, son dépassement
au-delà de l’économie
14 x 21 cm
174 pages
14 €
EAN : 978-2-84109-942-9
Parution 13 septembre 2012

Pour publier dans " Billet d'humeur" site69

le 29 juillet 2012

Si vous souhaitez faire publier un "Billet d'humeur...militant" dans cette rubrique du site PCF du Rhône, soumettez-nous vos réflexions, vos photos, vos images, vos photomontages, vos dessins, vos BD, vos articles, vos coups de gueule, vos traits d'humour, etc. en nous les envoyant à l'adresse mail suivante:  pcf-site69@hotmail.fr  Nous vous informerons ensuite de leur(s) publication(s).  Fraternellement. Le groupe d'animation du site fédéral                                                            

Assemblée citoyenne sur le thème de la ruralité, de la santé et de l'Education, le 22 mars 2012 à Civray

le 26 juillet 2012

Assemblée citoyenne sur le thème de la ruralité, de la santé et de l'Education, le 22 mars 2012 à Civray

Le 22 mars à 20h à Civray, salle annexe de la Mairie avec Samuel Bougrier, candidat Front de Gauche sur la 3eme circonscription ( sud Vienne) : la ruralité, la santé et l’éducation

Assemblée citoyenne sur les services publics à Montmorillon le 16 février 2012

le 26 juillet 2012

Assemblée citoyenne sur les services publics à Montmorillon le 16 février 2012

Le 16 février à Montmorillon à 20h à la salle du CAR, assemblée citoyenne sur les services publics avec Didier Le Reste

Assemblée citoyenne à Chauvigny sur le thème de la crise financière et de la dette

le 26 juillet 2012

Assemblée citoyenne à Chauvigny sur le thème de la crise financière et de la dette

Le 6 février 2012 à 20h30, à Chauvigny, à la salle des Halles, assemblée citoyenne avec Alain Lebeau sur le thème de la crise financière et de la dette

"La dette et la crise", le 4 février 2012 à Availles Limousine

le 26 juillet 2012

Availles Limousine : Assemblée citoyenne sur le Thème "La dette et la crise", le 4 février de 10h à 12h30, Salle de la Mairie