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Climat : de nouvelles ambitions progressistes ! Hervé Bramy*

Après l’accord en trompe-l’oeil de la COP21, bâtir de nouveaux modes de production et de consommation qui favorisent l’émancipation humaine tout en respectant la planète.

«J’ai tellement sillonné le monde qu’on m’a surnommé le climarathonien » (Laurent Fabius, JDD, 13/12/2015). Disons, pour sourire, que le bilan carbone de Laurent Fabius et de son équipe, pour parvenir au consensus de Paris sur le climat, n’est pas à montrer en exemple. Ces kilomètres illustrent à leur manière que la COP21 était, selon les mots de François Hollande, la « priorité diplomatique française ». Il fallait au président de la COP21 (Laurent Fabius) créer un climat de confiance, bâtir une méthode faite « d’écoute, de transparence, d’ambition et d’esprit de compromis ». L’esprit de compromis a été si puissant que Paris accouche finalement d’un accord en trompe-l’œil.

À l’évidence, la France a su développer un discours de séduction à l’égard des États du monde, au moment même où elle bombardait la Syrie, adoptait une position frileuse sur les migrants et multipliait la vente de Rafales… Afin d’éviter un nouvel échec – comme celui de Copenhague –, il fallait la présence et l’accord de tous les pays. Pour ne rebuter aucun d’entre eux (et notamment la Chine et les États-Unis), on a évité les sujets qui fâchent (énergie, dimension contraignante de l’accord…). À l’autre bout, Laurent Fabius dut convaincre les Pays en développement et donc satisfaire – pour partie – à leurs justes exigences. L’augmentation de 1 à 4 milliards de la contribution financière de la France au Fonds vert – fonds destiné à lutter contre les effets du réchauffement dans les pays pauvres, à hauteur de 100 milliards par an d’ici 2020 – a été un atout indéniable comme l’objectif de limiter à 2 °C voire 1,5 °C le réchauffement de la planète en 2100.

Les intérêts
capitalistes ont tiré
leur épingle du jeu

Malgré notre campagne et l’ensemble de la mobilisation internationale, les intérêts capitalistes (et notamment leur volet pétrolier) ont tiré leur épingle du jeu. Cet accord est le résultat du rapport de forces politique actuel. Indéniablement, l’intervention des peuples a été trop faible pour con­train­dre les chefs d’États à s’engager plus avant. Pourtant, l’urgence d’agir reste d’actualité car le niveau des engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre (CO2) formulé à ce jour par les pays atteint les 3,5 °C pour 2100 !

Il est certain aussi que le contexte des dramatiques attentats du 13 novembre aura pesé tant sur le cours des négociations officielles que sur la mobilisation citoyenne, du fait de l’état d’urgence décrété en France.

Surmonter les obstacles
Le mouvement progressiste européen et mondial doit surmonter les obstacles auxquels il est confronté. En effet, de meilleures situations de vie sont possibles pour l’ensemble des peuples de la planète, tout en étant durablement économes des ressources naturelles. Pour cela, ce n’est pas le climat qu’il faut changer mais le système. Avec toutes les forces qui s’opposent à la mondialisation capitaliste et à la course au profit, nous voulons bâtir de nouveaux modes de production et de consommation qui favorisent l’émancipation humaine tout en respectant la planète.

Le PCF doit y prendre sa part. Ces derniers mois, nous avons multiplié les initiatives dans ce sens. Elles doivent trouver de nouveaux prolongements au service d’une ambition de transformation humaine, sociale et écologique planétaire.

*Hervé Bramy est membre du comité du projet. Il est animateur du secteur Écologie du Conseil national du PCF.

La Revue du projet, n° 54, février 2016
 

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Climat : de nouvelles ambitions progressistes ! Hervé Bramy*

le 14 février 2016

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