L’agence Odoxa interrogeait, moins d’une semaine après les massacres de novembre dernier, un échantillon de Français, sur le drapeau tricolore et les valeurs qu’il représentait. La quasi-totalité des sondés (93 %) s’est dite « attaché au drapeau tricolore comme symbole de la France ».
En ces jours de sidération collective, il y avait là une volonté très forte de rassemblement.
« Dans les moments sombres, et on l’avait déjà constaté en janvier après Charlie, les Français se considèrent comme un peuple. Ils veulent se réunir et ont besoin de symboles pour y parvenir ».
Assez loin des réflexes cocardiers ou chauvins, voire nationalistes, et des tentatives de récupération, les réponses montraient ensuite la force progressiste du symbole.
À la question « Pour chacun des qualificatifs suivants, diriez-vous qu’il s’applique plutôt bien au drapeau français ? », les premières réponses étaient : La république (92 %), la révolution française (88 %), la liberté (84 %), la résistance (80 %), la fierté (76 %). Venaient ensuite : l’armée, le nationalisme, la droite, le chauvinisme, la gauche, le colonialisme, le FN.
L’unanimisme se nuançait, et les choix partisans réapparaissaient sur une autre question : « Parmi les cinq symboles suivants, quel est celui qui représente le mieux la France pour vous ? », les réponses étaient, dans l’ordre : la devise Liberté, égalité, fraternité (41 %), plutôt prisée à gauche ; le drapeau bleu blanc rouge (31 %), plutôt soutenue à droite, et la Marseillaise (21 %).
Quant à l’idée, saugrenue, de planter le drapeau dans son jardin, à la mode américaine, deux tiers des sondés trouvent que c’est une bonne idée. « Il reste à savoir s’ils seraient prêts eux-mêmes à en afficher un » nuance le sondeur. L’appel, bien peu entendu, de François Hollande à déployer les drapeaux, fin novembre, lui donnerait raison.
La Revue du projet, n° 53, janvier 2016
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