La revue du projet

Fondation Gabriel-Péri, 2013

Par Florian Gulli
Deux préjugés tenaces à propos du PCF. Soit on considère qu’il n’a pas grand-chose à dire en matière d’écologie. Soit on ampute sa position en la réduisant à la seule question énergétique et plus particulièrement au problème du nucléaire, comme si l’écologie était tout entière soluble dans ces questions (questions importantes, c’est évident).
Espérons que le livre de Roland Charlionnet et Luc Foulquier contribuera à mettre un terme à ces caricatures. L’originalité de cette approche qui se veut héritière de Marx, réside dans le fait qu’elle ne mise pas tout sur la transformation des modes de consommation (comme c’est souvent le cas dans le discours écologiste dominant). Elle a d’abord en vue la réforme du mode de production. Il s’agit d’œuvrer à la construction d’une « production cyclisée », d’une « économie circulaire ». Pour le dire clairement : « La lutte pour le communisme et lutte pour l’économie circulaire, même combat ! ». De quoi s’agit-il ?
1. Il s’agit d’abord de concevoir des produits en ayant en vue « leurs vies ultérieures après l’usage initial » (recyclage, biodégradabilité).
2. Il faut ensuite lutter contre l’obsolescence des objets en les concevant pour durer longtemps. Le livre évoque la mise en œuvre de véritables services d’entretien (à quoi il faudrait ajouter aussi un important refoulement de la publicité, première responsable du remplacement injustifié de nos objets).
3. Ensuite, « l’agencement d’un produit doit être modulaire afin de ne devoir remplacer que la partie usée ou technologiquement dépassée ».
4. Enfin, le produit doit évidemment être conçu pour polluer le moins possible durant tout son cycle de vie.
Que faut-il attendre de l’économie circulaire ? « La cyclisation des activités productrices humaines peut engendrer une décroissance conséquente des flux de matières mises en jeu et une minimisation réelle de l’effet anthropique sur la planète ».
L’ouvrage contient en outre deux textes intéressants. D’abord un Manifeste pour un développement humain durable qui condense les thèses principales de l’ouvrage, véritable synthèse d’une approche communiste de l’écologie. Ensuite, un inventaire des textes produits par le PCF sur l’environnement depuis 1959, inventaire qui démontre par le fait l’intérêt constant des communistes pour cette question.

La Revue du projet, n° 39, septembre 2014