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Construire des convergences, Maïté Mola*

Rompre avec le néolibéralisme en Europe n’est pas une utopie. Les forces réunies au sein du Parti de la gauche européenne travaillent à ouvrir une perspective politique dès les élections de mai.

Au sein du Parti de la gauche européenne (PGE) nous sommes clairement convaincus que nous ne sortirons de cette crise qu’à la condition que les peuples d’Europe soient unis. Puisque le capitalisme, avec ses transnationales qui ont plus de pouvoir que n’importe quel gouvernement du monde, agit de manière globale, nous devons, nous aussi, agir de manière globale. Nous savons que les résultats des politiques d’austérité ne se manifestent pas de la même manière ni avec la même intensité au Dane­mark, en France ou en Allemagne qu’en Grèce, en Bulgarie ou en Espagne… mais nous assistons tous au même scénario d’involution démocratique, de paupérisation des couches populaires, en particulier les femmes, de perte des droits et services sociaux et le moteur de tout cet engrenage est le néolibéralisme et son porte-parole la Troïka. En résumé, nous sommes dans une lutte de classes et nous devons lutter unis. Nous sommes déjà trente-trois membres au sein du Parti de la gauche européenne (dont sept en tant qu’observateurs) et nous travaillons à la recherche d’une alternative commune. Les propositions et les espaces que nous partageons avec les syndicats et les mouvements sociaux sont de plus en plus nombreux car aujourd’hui l’unité est indispensable et ce n’est pas le moment de tergiverser.
Nous sommes dans une Europe en proie à une énorme crise humanitaire dont les marchés et la banque sont responsables, avec des gouvernements soumis, qui méprisent la démocratie, en mettant fin aux avancées sociales conquises de haute luttes, après la Seconde Guerre mondiale. La pauvreté touche des millions d’êtres humains ! Nous devons ouvrir des perspectives.
Par ailleurs, dans notre Europe les forces d’extrême droite, démagogues et xénophobes, parfois ouvertement fascistes ou néonazis, progressent aux élections et leur message séduit une population en manque de repères, sensible à un discours simpliste et ultranationaliste. Le cas du Front national en France en est l’image.
En Espagne ce sont les attaques contre les droits des femmes à travers la réforme de la loi sur l’avortement basée sur une idéologie sexiste et patriarcale ; sans oublier le rôle joué par une Église catholique réactionnaire.
Il faut rompre avec le néolibéralisme. En mettant l’humain au centre des projets, d’autres politiques sont possibles et ce n’est pas une utopie. Dans d’autres régions du monde elles sont mises en place au bénéfice des populations qui progressent au niveau des droits et de la participation démocratique dans la vie politique, et je pense surtout à l’Amérique Latine : le Venezuela, la Bolivie, Cuba et l’Équateur.

Amener les citoyens à changer d’opinion
La question clé est : comment ouvrir le chemin vers la formation d’une majorité émancipatrice et créer des perspectives politiques ? C’est là que le Parti de la gauche européenne a un rôle fondamental à jouer, comme le font ses partis membres, aux côtés des organisations sociales et syndicales avec lesquelles nous avons tissé des liens. Il faut cependant approfondir le travail en commun de manière continue. La plateforme programmatique du PGE pour les élections européennes de 2014 est la base qui doit permettre l’élaboration, avec ces organisations, de propositions de défense et d’amélioration des conditions de vie et de travail tant pour les salariés que pour les populations en général.
Les citoyens ne changeront d’opinion que s’il existe une alternative claire de gauche en prise avec les mobilisations sociales et les luttes des travailleurs, des chômeurs, des expulsés, des immigrés, des jeunes, des femmes, des mouvements pour la paix, des antifascistes et anti-racistes. Pour cela il faut rompre avec le consensus néolibéral et impérialiste qui nous a plongés dans cette crise et dans cette spirale de guerre d’un bout à l’autre de la planète pour des intérêts purement économiques et géostratégiques. Nous avons pour objectifs d’aider les peuples d’Europe à triompher de cette nouvelle forme de lutte de classes. Le Parti de la gauche européenne est l’instrument politique aux côtés des organisations qui s’engagent à lutter pour une Europe solidaire, juste et égalitaire, dans un front européen social et politique contre l’austérité, en faveur d’alternatives concrètes et à plus longue échéance vers le socialisme. n

*Maité Mola est vice-présidente
du PGE.
La Revue du projet, n° 36, avril 2014
 

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Construire des convergences, Maïté Mola*

le 08 avril 2014

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