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Enjeux de l’accueil des nouveaux adhérents à la JC, Nicolas Bescond et Fabien Gay*

Donner à chacune et chacun sa place  dans le Mouvement en renouvelant nos gestes et nos pratiques militantes

Une multitude de raisons d’adhérer à la JC

Au cœur des deux grands événements politiques qui ont marqué le pays ces dernières années les plus jeunes générations ont pris une place tout à fait particulière. C’est bien de l’engagement des jeunes que sont venus les renforts cruciaux pour faire de la mobilisation sur les retraites un immense mouvement populaire interprofessionnel et intergénérationnel. Plus de quatre ans après le Contrat premier embauche (CPE), cette mobilisation était à nouveau le signe de questionnement et d’ambitions politiques très fortes dans les plus jeunes générations. Et aux élections de 2012, François Hollande rassemble au second tour sur les mêmes bases une large majorité dans toutes les catégories de salariés et dans les plus jeunes générations.
Ces deux événements sont des marqueurs de la capacité d’engagement des jeunes générations que nous retrouvons dans les adhésions au PCF et au MJCF. Ceux-ci n’adhèrent pas seulement dans ces moments politiques intenses, mais aussi à l’occasion de nos campagnes régulières. Et justement, alors que nous faisons adhérer beaucoup de jeunes lorsque nous déployons le maximum de nos capacités militantes, se pose la question de la place de tous ces adhérents dans la vie du Mouvement en dehors de ces périodes exceptionnelles.

Connaître l’adhérent, un défi qui s’ouvre à nous ?

Qui sont nos adhérents ? Pourquoi adhèrent-ils ? Sur quel sujet politique souhaite-t-il agir ? Nous savons que nous avons une légère surreprésentation des étudiants (plus de 38 %) par rapport aux jeunes travailleurs (29 %) ou aux lycéens (33 %). Mais ce sont nos seuls chiffres précis. En effet, nous ne disposons pas, nationalement, des informations concernant le ratio femmes/hommes, l’âge, l’année d’adhésion, les études, le travail, les centres d’intérêt…
Pourtant, connaître l’adhérent est primordial à double titre. En premier lieu, pour répondre au mieux aux envies d’agir et de se former, aux besoins militants… Puis, pour recenser toutes « les compétences » et les mettre au service des jeunes communistes. Recenser toutes les compétences, c’est mettre l’adhérent en position d’être acteur du Mouvement. C’est pour répondre à ces défis et ces enjeux, que nous travaillons sur l’objectif d’un fichier national et interactif en ligne.

Ouvrir nos portes en grand et donner les clefs de l’organisation à l’adhérent

Intégrer quelqu’un dans un noyau déjà formé, avec ses rythmes, dans une organisation qui a ses codes, cela soulève plusieurs problématiques. Cela demande un effort d’aller vers l’autre, pour « s » ’intégrer l’autre, autant pour le nouvel adhérent que pour celui qui accueille.
Accueillir des nouveaux adhérents, c’est aussi accepter que chacun soit différent dans son engagement, sa manière de militer, de fonctionner. C’est le sens et le rôle que nous donnons au « contact » de l’organisation qui laisse ses coordonnées lors d’une manifestation ou sur une initiative. Un contact, c’est un adhérent en devenir, c’est un jeune qui sait qu’il partage un ou des combats communs avec nous, mais qui se pose encore sûrement des questions. Alors que l’engagement politique a été largement déconsidéré pendant des décennies, il est utile de créer l’espace dans l’organisation qui permette à celui qui n’a pas adhéré de se l’approprier pour faire mûrir sa réflexion.
Prendre les jeunes comme ils sont, c’est donc aussi prendre nos adhérents comme ils sont. Si nous devons adapter et diversifier nos méthodes de militantisme pour toucher différents jeunes, c’est aussi notre fonctionnement qui doit pouvoir s’adapter aux différentes réalités des salariés, des étudiants, des mineurs, des jeunes en alternance, de ceux qui fondent une famille… Faire cohabiter, et surtout faire dialoguer ces réalités et les questions politiques qui en découlent est un défi immense du MJCF.

Les défis de la structuration

Notre Mouvement est en plein redéploiement sur l’ensemble du territoire ces dernières années. Lorsqu’un jeune adhère dans une fédération déjà existante, cela ne pose en général pas de difficultés majeures. Mais nous sommes confrontés à des jeunes qui adhèrent dans des départements où la JC n’existe plus et parfois depuis plusieurs années. Nous nous retrouvons alors face à une autre problématique. Un adhérent, qui ne connaît pas ou peu notre organisation, se retrouve dans la position d’animateur de l’activité jeune communiste. Et là, nous faisons souvent l’erreur de structurer l’activité à l’échelon départemental, plutôt qu’à l’échelle de l’union de ville, qui est le lieu de souveraineté de l’adhérent.
Cette question est pourtant centrale. Nous disons que le lieu de souveraineté est l’union de ville, car c’est au plus près de la vie des jeunes et donc de nos adhérents que nous militons. Être privé de cette structure, c’est être privé d’agir concrètement dans l’organisation.
Notre défi c’est que chaque adhérent compte pour un. Que l’on soit adhérent dans une structure existante, comme un adhérent isolé, que l’on soit militant « actif au quotidien » ou que l’on ne donne son temps que quelques jours par an. Chacun a le droit d’être informé et de participer aux décisions collectives. Cela implique que nous produisions les gestes de communication collectivement pour arriver à ce niveau d’exigence.
Connaître l’adhérent, lui ouvrir les portes de l’organisation et adapter la structure à ses réalités et ses besoins, sont les piliers de la réflexion des jeunes communistes pour leur développement pour les cinq années à venir. Alors que l’organisation se renforce et se pérennise, de nombreux jeunes en restent encore massivement aux marges. Parce que nos formes de réunions, de militantisme, d’expression, peuvent autant exclure qu’être le socle de notre développement actuel, nous avons lancé en 2010 l’ambition de renouveler fortement nos gestes et nos pratiques militantes. À l’horizon 2017, ce sont des milliers d’autres jeunes qui nous auront rejoints si nous poursuivons sur ce chemin.  n

Nicolas Bescond et Fabien Gay,  sont coordinateurs nationaux du Mouvement jeunes communistes de France (MJCF).

La Revue du projet, n° 22, décembre 2012
 

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Enjeux de l’accueil des nouveaux adhérents à la JC, Nicolas Bescond et Fabien Gay*

le 08 December 2012

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