La revue du projet

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Les collectivités au secours du climat ?, Amar Bellal

le 17 décembre 2013

Les collectivités au secours du climat ?, Amar Bellal

 

Les PCET, visant à limiter la crise climatique, s’inscrivent dans le cadre des objectifs du Grenelle de l’environnement et des différentes conférences internationales sur le climat ainsi que des objectifs des trois « 20 » que s’est fixé l’Union européenne d’ici à 2020 : 20 % de GES en moins, 20 % d’énergie renouvelable, 20 % d’économie d’énergie. Pourquoi des plans territoriaux ? La raison invo- quée est la nécessité de lancer une dynamique qui ne soit pas simplement impulsée d’en haut et de rapprocher les lieux de décision de leurs applications concrètes pour une plus grande efficacité. Cet objectif se heurte aux capacités de financement limitées des collectivités et aux nombreux leviers qui doivent être du ressort des politiques nationales et même européennes (financement, réglementation, services publics, formation…). Il est néanmoins utile d’examiner la logique de ces PCET et de s’y impliquer car cela reste une expérience possible de co-élabora- tion démocratique avec les citoyens sur un territoire donné. Tout d’abord, les PCET comprennent deux grands aspects : le climat et l’énergie qui ne recouvrent pas tout à fait les mêmes enjeux et sont, de fait, souvent confondus. Le « C » de climat renvoie à la nécessité de limiter les émissions de gaz à effet de serre (CO2, méthane, ozone…), ce qui suppose prioritairement de limiter les énergies carbonées (charbon, gaz, pétrole). Le « É » de Énergie consiste à diminuer la consommation énergétique indépendamment de l’impact en GES de celle-ci. La nuance est très importante et va influer sur l’approche générale des mesures à prendre. Trois exemples illustrent cette démarche.

Premièrement, un ensemble de mesures conduisent à une baisse de la consommation électrique touchant le volet énergie du plan, mais avec un impact assez faible sur le réchauffement climatique du fait du « mix » électrique français très peu carboné (hydraulique et nucléaire à plus de 95 %). Deuxièmement, des mesures favorisent la voiture électrique en remplacement des voitures à essence et au gazole, ce qui modifie peu la consommation d’énergie mais réduit les dégagements de GES. Troisièmement, les deux postes s’ajoutent, comme, par exemple, des mesures incitant à faire des travaux d’isolation dans un appartement chauffé au gaz.

L’approche « cadastrale » consiste, dans le jargon de l'Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), à recenser les postes les plus émetteurs de GES et d’énergie sur un territoire donné de la collectivité, dans tous les secteurs d’importance : bâtiment, transport, industrie, service, agriculture… Cette logique strictement territoriale ne comptabilise que le bilan direct. L’approche « globale » consiste à ajouter au bilan directement imputable au territoire celui provenant de l’extérieur par le biais de ses importations. Ainsi, tous les produits importés seront pris en compte dans le bilan énergétique et climatique : transport et fabrication. Une ville comme Paris aurait ainsi un bilan moins lourd dans le cas d’une approche de type cadastral que si elle avait opté pour une approche plus globale incluant toutes les industries, les surfaces agricoles et les systèmes de production d’électricité extérieurs à la ville et néanmoins nécessaires à la consommation de ses deux millions d’habitants. L’approche globale est bien évidem- ment beaucoup plus complète et interroge plus profondément le mode de développement de nos sociétés. 

En effet, les délocalisations industrielles entraînent également une délocalisation de la pollution. La fermeture d’une aciérie améliorera grandement le bilan carbone d’un territoire et sa délocalisation en Inde ou au Brésil ne changera rien au climat, sans parler de tous les dégâts sociaux que cela engendre. Les PCET ne sont pas uniquement des plans de type « préventif » visant à limiter l’impact sur le climat. Un exemple de mesure préventive consiste à installer des chauffe-eau solaires, sans conséquence bénéfique directe et visible à l’échelle du territoire en question. L’impact sera en effet global, partagé par l’ensemble de la planète et très largement étalé dans le temps. Mais les PCET comportent également des mesures de type «curatif » qui entrent dans une logique de réparation des dégâts liés au réchauffement climatique sur le territoire. Une analyse peut ainsi être faite de la vulnérabilité du territoire en question afin de prévoir des mesures pour anticiper le manque d’eau, la baisse des rendements agricoles, le changement des types d’architecture, les problèmes sanitaires liés aux canicules, les maladies nouvelles… Cela pose le problème de l’inégalité face aux moyens dont on dispose : ceux qui auront les moyens de se protéger seraient tentés de s’enfermer dans une bulle en privilégiant, par exemple, la construction de digue plutôt que d’investir dans des énergies décarbonées. 

Les postes les plus importants et directement à la portée des collectivités sont nombreux. Tout d’abord, le bâtiment, aussi bien tertiaire que d’habitation, représente près de 40% de la consommation d’énergie. Pour les constructions neuves, obligation est faite par la réglementation à partir de 2012 de répondre à l’exigence des 50 kW/m2/an de consommation. L’enjeu se situe surtout du côté des bâtiments existants et la question de leur rénovation énergétique. Agir sur l’enveloppe par l’isolation, mais aussi améliorer le rendement des systèmes de production de chaleur (chaudière performante, pompe à chaleur, chauffe-eau solaire, ventilation, etc.). Ensuite, il s’agit de relancer les investissements dans les transports en commun, de densifier leur maillage. Enfin, en ce qui concerne l’aménagement du territoire, il s’agit de lutter contre l’étalement urbain et d’organiser en amont les systèmes de transport en commun. D’autres postes existent aussi : industrie, production d’énergie, agriculture… Les moyens d’action se situent alors davantage au niveau national (réglementation, service public de l’énergie, recherche pour des procédés plus propres…). Mises à part les actions de sensibilisation, les incitations, les études sur l’échelle du territoire et l’organisation de débats citoyens, les collectivités disposent de peu de moyens d’action car elles sont rapidement confrontées au «mur de l’argent » vu l’ampleur des investissements à réaliser. Le seul programme de rénovation énergétique des bâtiments pourrait coûter de 10 à 15 milliards d’euros par an en France. 

Le Grenelle de l’environnement a fortement déçu parce que des objectifs ambitieux ont été affichés, mais sans financements sérieux car ils se limitent dans la réalité à un ensem- ble d’incitations fiscales très injustes, ne bénéficiant qu’aux plus riches et privant une fois de plus l’État de précieuses sources de revenus. On retrouve ce problème de financement au niveau mondial. Ceci entraîne aujourd’hui un changement du discours : l’on préfère parler de mesures « d’adaptation » au réchauffement climatique plutôt que de mesures limitant le phénomène. Ce glissement sémantique, renforcé par l’accident de Fukushima qui fait oublier la catastrophe climatique à venir pourtant bien plus grave, est à combattre. Les dégâts climatiques seront pour la plupart irréparables : lorsqu’une espèce disparaît, il n’est pas possible de la ressusciter à coups de milliards. Néanmoins, malgré toutes ces limites, les PCET permettent une prise de conscience et peuvent constituer une préfiguration de la proposition de VIe République, à savoir un début de démarche de co-élaboration avec l’ensemble des citoyens sur un enjeu de portée mondiale. En cela, il est important de les mettre en place afin de porter cette vision. 

 

AMAR BELLAL est rédacteur en chef de la revue Progressistes

 

Les déchets : Projets au coeur des territoires, Alain Rouault

le 17 décembre 2013

Les déchets : Projets au coeur des territoires, Alain Rouault

La collecte et l’élimination des déchets ménagers sont, par la loi, dévolues aux communes, il revient aux élus locaux de mettre en place les structures adaptées. Les lois « Grenelle » incitent au recyclage et au traitement de proximité. Aussi les déchets occupent-ils une place importante dans les projets de territoire. Les communes, suivant leurs conditions locales, ont confié tout ou partie de leurs compétences à des structures intercommunales comme des syndicats de collecte, ou aux communautés d'agglomération. La cohérence globale du schéma de gestion des déchets est à la charge du Conseil Général (à l’exception du Conseil Régional d’Ile de France). Il en résulte une grande diversité de structures et de moyens de traitements, qui ont longtemps suivi un a collecte et l’élimination des déchets ménagers sont, par la loi, dévolues aux communes, il revient aux élus locaux de mettre en place les structures adaptées. Les lois « Grenelle » incitent au recyclage et au traitement de proximité. Aussi les déchets occupent-ils une place importante dans les projets de territoire. Les communes, suivant leurs conditions locales, ont confié tout ou partie de leurs compétences à des structures intercommunales comme des syndicats de collecte, ou aux communautés d'agglomération. La cohérence globale du schéma de gestion des déchets est à la charge du Conseil Général (à l’exception du Conseil Régional d’Ile de France). Il en résulte une grande diversité de structures et de moyens de traitements, qui ont longtemps suivi un même modèle (élimination des déchets via la décharge, incinération), diver- sifié ces dernières décennies avec le recyclage (centre de tri) et le traitement de l'organique (compostage – méthanisation). Mais les défis demeurent : • financiers, le traitement coûte de plus en plus cher ; • démocratiques, la taille, la technicité, et le montant des investissements conduisent souvent à laisser aux opérateurs privés une part importante de nos prérogatives ; • environnementaux, les nouvelles sensibilités des populations et l'action des lobbies rendent plus difficile l'implantation d’équipements pourtant indispensables. Les déchets ménagers ont longtemps été abordés sous l'angle de la contrainte, « ce dont on doit se débarrasser ». Aujourd’hui, les choses doivent être revues sous l'angle de l'opportunité en privilégiant la valorisation au détriment de l’élimination du déchet et dégager une opportunité pour le développement local puisqu'il s'agit d'une ressource locale « fatale » non délocalisable. Les déchets sont des produits en fin de vie dont le détenteur n'a plus l'utilité. Mais le produit a-t-il encore une valeur d'usage ? Derrière cela c’est la question du réemploi avec la création de ressourceries qui, en s'appuyant sur l'économie sociale et solidaire, permettent de développer de l'emploi et de fournir des produits utiles aux publics en difficulté. C'est aussi la possibilité de relancer le secteur de la réparation. Les matières premières qui composent les produits sont pour beaucoup récupérables. Pour cela la collecte sélective et le tri sont autant d'opportunités pour l'emploi local. De plus ces matières premières récupérées peuvent être remises sur le marché ou au service de projets de développement local. Les métaux, les plastiques, les papiers, le verre vont être à l'origine de nouveaux produits. Où et comment seront ils fabriqués sont autant de questions pour les élus locaux. Une ressource énergétique: Les déchets, c'est aussi une source d'énergie récupérable par incinération en produisant de l'électricité et de la chaleur pour le chauffage urbain ou des industries fortement consommatrices. À l'heure du débat sur la transition énergétique et le développement des énergies renouvelables et locales, cette récupération de l'énergie des déchets doit avoir une place de premier rang dans la mise en place des schémas énergétiques territoriaux. Les terres agricoles s'appauvrissent et nous devons limiter l'apport d'engrais chimiques. Or le retour à la terre sous forme de compost de la partie organique de nos poubelles (près de la moitié de la poubelle résiduelle) doit nous permettre en partenariat avec le monde agricole de favoriser les projets de territoire en fonction de la nature des sols et des besoins des cultures. Au sein d’une économie libérale mondialisée, réfléchir sur « déchet et territoire » débouche sur les questions de maîtrise du développement économique. En économie circulaire, le déchet n'est qu'une "étape" dans la vie du produit; une bonne maîtrise de son devenir pose forcément la question d'une meilleure connaissance, voire d’un pouvoir d'intervention, dans le cycle de vie des produits. Est-il fatal et écologiquement supportable que les matières premières puis les produits manufacturés fassent plusieurs fois le tour de la terre, pillant les peuples et gaspillant l'énergie ? La crise et ses conditions de sortie nous poussent à regarder s’il n’est pas préférable que le papier que nous recyclons serve au maintien de papeteries en France ou en Europe plutôt que d'être livré au « marché » et partir en Chine ? Produire moins de déchets est l'objectif premier de toute politique concernant les «déchets» mais c'est d'abord un objectif « économique » et « écologique »; moins de déchets c'est d’abord moins de gaspillage de matière et d’énergie, moins de transport inutile et de nuisances. Côté déchets, pas d'avancée réelle sans réflexion sur le fonctionnement de l'économie, de la conception à la consommation en passant par la distribution et les comportements des consommateurs. Le déchet n'existe pas en soi mais est la résultante d'un comportement « social », reflet d'un niveau de civilisation. Il est normal et utile de mettre en place des politiques concernant les « déchets » mais en les reliant au fonctionnement de la Société. Pas d'avancée réelle si nous en restons à des oppositions entre modes de traitement et mise en place de schémas « hypertechniques », sans replacer les déchets dans la réalité socio-économique locale comme une opportunité de développement local, permettant d’associer tous les acteurs et en priorité les habitants. Il faut se réapproprier les enjeux technico-économiques liés au travail sur les déchets. Arrêtons de culpabiliser le consommateur qui produit trop de déchets et responsabilisons-le sur les choix : * Qui décide aujourd'hui que la bière sera distribuée en 25,33 ou 75 cl ? Bouteilles verre, « cannettes » métal- liques ou bouteilles plastique ? Comment rendre possible le retour à la consigne ? Et ne pas seulement reprocher au consommateur de ne pas bien trier. Il a, ainsi que ses élus, son mot à dire. Est-il si utopique sur un territoire, de mettre en place avec l'ensemble des acteurs, des schémas vertueux ? * Qui décide qu'une machine à laver durera cinq, huit ou dix ans ? Que le matériel sera « irréparable » ? Il y a là, partant du niveau local, des pistes pour redonner un peu de sens et de pouvoir aux consommateurs et aux salariés, noyés dans les conséquences inéluctables de l'économie libérale mondialisée. ALAIN ROUAULT est Président du SITOM

3 bonnes raison de voter pour la gauche rassemblée

le 17 décembre 2013

3 bonnes raison de voter pour la gauche rassemblée

Environnement et gestion municipale : quelques clés pour comprendre et agir, Hervé Bramy

le 17 décembre 2013

Environnement et gestion municipale : quelques clés pour comprendre et agir, Hervé Bramy

 

Progressistes : Comment concevoir l’action environnementale à l’échelle locale : une série de mesures en tant que telles ou une action continuelle intégrée à des politiques plus globales comme l’urbanisme, les déchets, les transports, le logement ?

 

Hervé Bramy : D’une ville à l’autre la prise en compte des enjeux environnementaux dans les projets municipaux varie. Ils sont de nature différente selon que l’on habite en milieu urbain ou rural et surtout selon le niveau de sensibilité des populations à ces enjeux. Dans les quartiers populaires, là où la souffrance sociale s’exprime avec force c’est en tout premier lieu les conditions vitales d’existence qui prédominent. C’est pourquoi les communistes et leurs élus, face à la crise du capitalisme qui meurtrit tant de vies, agissent et luttent, dans un même mouvement, contre les inégalités sociales et environnementales. C’est un positionnement offensif de justice humaine. Ceci dit, je ne crois pas connaître de municipalité qui ne soit pas soucieuse de l’environnement. Aucune ville ne peut se désintéresser de l’environnement, des projets industriels et économiques qui s’implantent sur son territoire afin d’en prévoir toutes les conséquences qui y sont associées dont celle de la qualité environnementale. Pour revenir à la question, pour les élus d’une façon générale cela se traduit par des politiques publiques plus ou moins élaborées et par des actes de gestion qui peuvent être innovants. De nombreuses villes se sont engagées dans la construction d’Agendas 21 ou dispositifs analogues. Dès lors qu’on ne se limite pas à de l’affichage et que l’on avance d’un même pas sur l’économique, le social et l’environne- ment, les trois piliers du développement durable, cette démarche globale me paraît la plus intéressante car elle mobilise l’ensemble des secteurs municipaux sur la durée tout en permettant à chacun-e de prendre conscience de l’ensemble des néces-

sités et des enjeux, d’en mesurer les avancées ou les obstacles. J’y ajoute la démocratie car l’efficacité commande à la fois de comprendre les défis et de les partager. Ceci est valable tant pour les habitants que les agents des collectivités.

 

Progressistes : Des budgets spécifiques sont-ils alloués à l’écologie dans les communes ? 

 

Hervé Bramy : Là encore cela varie d’une ville à l’autre selon les opportunités locales. Généralement les services des collectivités locales, qu’ils soient de compétence obligatoire comme l’eau ou les ordures ménagères par exemple pour les communes ou volontaires comme les espaces verts ou les agendas 21 structurent le périmètre de la délégation des élus à l’écologie. Donc, de ce fait, une part du budget global de la municipalité est affectée à cette délégation sans oublier les budgets annexes comme celui de l’eau (au nom du principe l’eau paye l’eau…). Pour gérer leurs domaines les élus se voient également attribuer des lignes budgétaires en fonctionnement pour réaliser des initiatives publiques de sensibilisation (Journées de l’environnement, actions éducatives…) ou d’investissement pour des projets décidés par le Conseil municipal (serres municipales, stations d’épuration…). 

 

Progressistes : On est frappé par le nombre de réalisations d’élus communistes dans le domaine de l'environnement, par exemple en Seine St Denis, les élus ont été précurseurs avec des politiques volontaristes en développant la géothermie avec un surcoût clairement assumé, on pourrait citer des centaines d’exemples similaires dans toute la France… Comment expliquer le décalage entre cette réalité et les idées reçues sur le « retard » des communistes sur ces questions ?

 

HB : Effectivement, contrairement aux idées reçues, les élus communistes se sont pleinement investis dans ce domaine avec la même ambition que dans tous les autres domaines : répondre aux besoins de leurs concitoyens. La réintroduction du tramway en région parisienne, c’est le résultat d’une lutte victorieuse de 10 ans animée par le Président communiste de Seine-Saint-Denis Georges Valbon dans les années quatre-vingt.

À la même époque, la réalisation du parc de La Courneuve – qui porte aujourd’hui son nom –, sur les friches d’un immense bidonville, constituait un véritable défi. Passer de moins d’un m2 d’espaces verts par habitant à 12 actuellement, c’est-à-dire au dessus des normes européennes. Sans oublier de mentionner leur classement Natura 2 000. La « greffe » a pris et nous sommes en mesure de présenter un bilan en matière de biodiversité bien plus riche que nombre de départements ruraux d’Ile de France. C’est dans cette dynamique que la plupart des municipalités de Seine-Saint-Denis ont réalisé leur parc communal.

Dans le secteur de l’eau, les départements communistes de la région parisienne (93 et 94) ont été précurseurs dans la démarche de gestion informatisée des réseaux d’assainissement notamment pour faire face aux inondations urbaines résultantes de l’artificialisation des sols. Du monde entier des délégations d’élus sont venues découvrir leurs réalisations. Nous avons contribué à la création du Syndicat Interdépartemental de l’Assainissement en région Parisienne (SIAAP) – le plus important d’Europe – aujourd’hui dirigé par un élu communiste Maurice Ouzoulias afin d’agir pour un retour de la qualité du milieu aquatique (Seine et Marne). Pari réussi, car la Seine accueille à nouveau des espèces aquatiques qui avaient totalement disparu.

Nous avons également contribué à la création d’organisations similaires pour les déchets ménagers. Jusqu’en 2008 la Seine-Saint-Denis a organisé la plus grande manifestation citoyenne, associative et de services publics à l’initiative d’une collectivité d’Ile de France : la Biennale de l’environnement. Ce grand forum de débats, de sensibilisation et de mobilisations en faveur de l’écologie urbaine a brutalement été interrompu suite à l’arrivée d’un président socialiste, alors que le Val de Marne poursuit et développe son Festival citoyen de l’OH ! Enfin il est vrai que durant les mêmes années quatre-vingt les maires communistes de la région parisienne se sont engagés dans un audacieux programme de géothermie pour alimenter les réseaux de chaleur de leur commune sans aucune aide financière et de surcroît en payant la TVA comme pour un service en secteur commercial. Alors pourquoi, dans l’appréciation de la politique des communistes, tout cela est-il passé au second plan ?  Plusieurs raisons peuvent expliquer cette situation. Le passé dit « productiviste » des communistes qui a pu être compris comme une opposition entre développement industriel et préservation de la nature ? Pourtant on voit bien actuellement les dégâts sociaux de désindustrialisation de notre pays. La prééminence de leur engagement social auprès des populations les plus démunies ? Le fait d’avoir pour le Parti communiste, durant une trop longue période, délégué le portage de ses choix écologiques à des associations ? Sans doute un peu de chacune de ces approches. Enfin, nous-même, nous valorisons assez peu les réalisations de nos élus au-delà des populations concernées. C’est pour inverser ce constat que nous envisageons la réalisation d’un répertoire des actions réalisées dans nos collectivités locales.

 

Progressistes : En pleine crise et en pleine réforme territoriale qui réduisent les res- sources des communes : comment aujourd’hui financer de telles politiques ?

 

HB : Les politiques d’austérité font mal aux politiques publiques locales. Tous les secteurs sont concernés. L’austérité contraint à faire des choix imprévus, ralentit le rythme des réalisations ou bien les reporte à plus long terme. Les dotations de l’État sont réduites, les subventions européennes en baisse constante. L’augmentation de l’impôt local n’est pas envisageable. Le recours à l’emprunt est une possibilité mais elle reste limitée compte tenu de ses conséquences sur l’endettement des collectivités territoriales. À l’échelle d’une commune les possibilités sont restreintes et ce d’autant plus lorsque le budget du ministère de l’écologie est une nouvelle fois fortement raboté.

Pour toutes ces raisons il est urgent de sortir des politiques d’austérité, de penser un autre partage des richesses, de donner un autre rôle à l’euro. Une autre politique de crédit doit pouvoir intégrer plus fortement des critères environnementaux. Les taux seraient d’autant plus bas que seraient importantes les dimensions environnementales. Enfin pour contribuer au débat sur la décroissance la réduction des dépenses d’armement pourrait utilement être reportée sur l’écologie. 

 

Progressistes : Une réponse à un problème écologique légitime peut créer d’autres types de nuisances qu’on accepte difficilement : par exemple la présence d’usine de méthanisation pour traiter les déchets plutôt que de les enfouir. Comment alors organiser une consultation démocratique sur des sujets aussi sensibles, sans tomber dans l’instrumentalisation des peurs et n’intéresser que les « anti », avec à la clé le blocage de tous ces projets ?

 

HB : La démocratie n’est pas un but mais un moyen d’avancer ensemble pour le bien de tous et de la planète. Tout projet requiert de l’information afin de permettre à nos concitoyenne-s de comprendre et d’en maîtriser les enjeux. Un choix démocratique demande des citoyens documentés et associés à toutes les phases du projet, de l’idée à sa réalisation. Pour réussir la démarche doit être conçue comme un élément à part entière du projet. Sans cela le camp de la peur, de l’opposition politicienne (surtout à la veille d’élections) risque de l’emporter ou pour le moins de « polluer » la véritable perception des objectifs poursuivis. Quant aux formes, elles sont multiples : conférences d’information par le promoteur du projet, ateliers de concertation, publications électroniques et papier, compte rendu régulier de l’avancée du projet etc.…

Pour ce qui concerne les communistes notre ambition est de co-élaborer les projets. Cela demande un haut niveau de responsabilisation de toutes les parties engagées. C’est ce que nous faisons au Blanc Mesnil (93) pour la réalisation d’un écopôle qui regroupe une usine d’assainissement du SIAAP et une usine de méthanisation du SYTOM. Cette dernière est au cœur d’un conflit politicien où les opposants jouent sur les peurs et l’irrationnel. Finalement on se rend compte que répondre à toutes les questions et associer la population sont un gain de temps et un atout pour la réussite, car cela demande d’aller au-delà du projet lui-même et de bâtir avec tous les

réponses à un enjeu de société. Que faisons-nous de nos déchets ménagers alors que la loi interdit de les verser dorénavant en décharge et que les capacités d’incinération en Ile de France sont suffisantes ? Nous voulons faire le choix que les déchets soient considérés comme des produits utiles au développement humain durable en contribuant utilement à la lutte contre le réchauffement climatique par le captage du méthane.

 

Progressistes : La France connaît une grave crise industrielle avec des fermetures d’usines qui se multiplient. Comment mener des luttes pour maintenir ces outils de production tout en veillant à tenir un discours d’avenir sur leur nécessaire évolution ? N’y a-t-il pas un risque d’apparaître comme de simples défenseurs du statu quo ?

 

HB : Les communistes aspirent à l’élaboration d’un nouveau mode de production et de consommation qui sorte la société du productivisme capitaliste. La planification écologique et démocratique est la méthode pour dépasser le système productif actuel afin d’en bâtir un nouveau qui respecte la planète et préserve les ressources naturelles. Pierre Laurent l’a rappelé à Lille, en novembre dernier (2012), l’industrie et l’écologie sont indissociablement solidaires. L’une ne progressera pas sans l’autre. Nous considérons qu’un nouveau développement industriel est indispensable pour la transformation écologique de notre société. Les salariés doivent être des acteurs déterminants de cette transformation. Ils sont les mieux placés – parce que concernés directement en tant que salariés mais aussi citoyens – pour réussir cette transformation du fait de leurs savoir-faire et de leur expérience accumulés de la production. Ils doivent pouvoir disposer de droits nouveaux d’information, de décisions afin de peser utilement sur les choix stratégiques des entreprises. Le critère du profit qui est la seule boussole des actionnaires doit être considérablement minoré pour laisser la place aux enjeux sociaux et environnementaux. De ce point de vue là, les collectivités et les élus sont des points d’appuis essentiels.

 

Progressistes : Que penser de l’idée à la mode aujourd’hui d’ « autonomie énergétique » que vantent nombre de collectivités, idée qu’on retrouve avec le concept de bâtiments à énergie positive, de régions autonomes en énergie ?

 

HB : Face aux dangers du réchauffement climatique la société est au cœur de choix déterminants pour l’avenir de l‘humanité. Si chaque source d’énergie présente des avantages il est urgent d’engager un processus de réduction progressive mais continue des énergies carbonées (gaz, pétrole, charbon : celles qui produisent les gaz à effet de serre). Un autre mix énergétique est à l’ordre du jour. Pour ce qui nous concerne nous préconisons un mix composé de nucléaire et d’énergies renouvelables. Tout ce qui peut être fait pour économiser l’énergie doit être entrepris et c’est dans cette voie que je situe la réalisation de bâtiment à faible énergie ou à énergie positive. Toutefois je ne souscris pas à l’idée que nous serions en capacité de tendre vers un système d’autonomie énergétique au plan local reposant pour l’essentiel sur les énergies renouvelables. Comment cela est-il envisageable à l’échelle des métropoles urbaines quand les énergies renouvelables stagneront à 10-20 % de l’énergie finale consommée, dans l’état actuel de nos connaissances et avec des contraintes d’implantation fortes ? En effet, malgré tous nos efforts la demande d’énergie ne cesse de croître et huit millions de personnes sont des précaires énergétiques dans notre seul pays. Nous devons concevoir un système de production d’énergie décarboné, solidaire et surtout le sortir des griffes du marché pour l’inscrire dans un grand pôle public.

Actuellement les particuliers et les collectivités sont sollicités pour développer des installations qui deviennent des rentes de financement sur le dos de tous les usagers via la CSPE (contribution au Service Public de l’énergie) prélevée sur nos factures. C’est injuste et risque de remettre en cause notre système original de péréquation tarifaire qui traite chaque usager de façon équitable. Encore une fois contribuer à réduire la consommation d’énergie est nécessaire, par contre, bâtir un projet de société locale sur l’autonomie énergétique me paraît inconcevable. 

 

*HERVÉ BRAMY est conseiller général de

la Seine-Saint-Denis et responsable du pôle

environnement du PCF

Le syndrome Robinson Crusoé et la tentation du retour à la terre, Amar Bellal

le 17 décembre 2013

Le syndrome Robinson Crusoé et la tentation du retour à la terre, Amar Bellal

 

« Penser global, agir local », une de ces formules consensuelles à hisser au même niveau que le fameux « indignez-vous ! », tellement elle séduit. Elle est consensuelle au point d’être utilisée aussi bien par l'UMP que par l’extrême gauche en passant par le Modem, même si, selon le bord politique, on n'y mettra évidemment pas le même contenu. À gauche, il y a plusieurs lectures possibles. Avouons-le, une partie de la gauche a fait le deuil de la possibilité de changer les pouvoirs au niveau national et en Europe. Ainsi, s’il est devenu impossible de changer les lois et l’orientation des gouvernements, alors il revient au citoyen par ses actions, par son mode de vie, de changer la donne, de bousculer le « politique » jugé conservateur quelle qu'en soit l'étiquette. On érigera alors un mode de vie comme un positionnement politique, une « preuve par l'exemple » en somme : je fais du vélo, je mange bio, je sauve la planète. La manière de consommer remplace alors l'exercice traditionnel de la citoyenneté, perçu comme une impasse (les élections, les luttes, les partis, les syndicats, ne changeront rien). Cette démarche poussée à l'extrême, on ira jusqu'à quitter la ville, ouvrir une ferme et démontrer que, loin de la folie des hommes, il est possible de vivre autrement. C'est ce qu'on peut appeler le syndrome « Robinson » ou le « retour à la terre ».

On ne soulignera jamais assez la démagogie de ce discours. Au moindre problème de santé sérieux, ces Robinsons des temps modernes,courront se faire soigner dans l’hôpital de la ville la plus proche à coup de scanner, avec les derniers progrès de la chimie et de l’imagerie médicale, pour sauver leur vie ou celle de leurs enfants. Et la médecine est un seul aspect de la modernité, parmi des milliers d'autres, dont nous ne nous soupçonnons même plus l'existence tellement notre mode de vie paraît aller de soi (eau potable à disposition, mortalité infantile quasi-nulle, chauffage, éclairage, récoltes agricoles toujours assurées, disparition des famines...). C’est le résultat de siècles de progrès, d’essais-erreurs d’hommes et de femmes qui ont cherché à comprendre la nature pour s'en affranchir et nous ont permis d'atteindre l'espérance de vie que nous connaissons, anormalement élevée pour les pauvres mammifères que nous sommes. Ajoutons à ce progrès, l'aspect social: en effet, l’hôpital est remboursé par la sécurité sociale, système conquis par des luttes très dures, des mobilisations collectives. Ces mobilisations sont aujourd’hui passées sous silence, ces conquêtes menacées. On moque le travail des syndicats et des partis politiques qu’on qualifie d’« archaïque et dépassé », en plus de critiquer la connaissance scientifique responsable de tous les maux. Par certains aspects, cette pensée peut être qualifiée de « réactionnaire ». Il est intéressant de remarquer le succès d'un Pierre Rhabi, une des figures de ce mouvement, habituellement célébré par les milieux de gauche, mais qui est aussi invité par le Medef à discourir devant des patrons: sa critique de la sécurité sociale, du progrès et son appel à la frugalité n'y

sont sans doute pas pour rien. Si ce discours séduit autant et que les livres défendant ces thèses se vendent aussi bien, c'est qu'il y a en chacun de nous une envie enfouie de renouer avec la nature et de retrouver un paradis perdu. Ce qui pose problème ici, c'est lorsqu'on théorise cette envie sur le plan politique et qu'on prétend que c'est la solution à de graves problèmes d'envergure mondiale (l'alimentation, l'énergie, l'eau…), au lieu de se contenter de satisfaire ce désir inconscient par des randonnées ou quelques jours de bivouacs en pleine montagne dans les Pyrénées! Ce type de nostalgie traduit aussi une aspiration à revenir à des échelles plus réduites, que l'on peut contrôler: faire son jardin, choisir de consommer autrement, nous donnent l'impression de reprendre en main notre destin, loin de l’inaccessibilité des pouvoirs institutionnels dont on ne voit pas comment ils pourraient changer. Si ces aspirations individuelles légitimes peuvent être récupérées par la bourgeoisie, elles peuvent aussi nourrir la gauche progressiste dans ce qu'elles ont de meilleur. À condition de faire ce travail de compréhension, d'articulation, entre le local et le global, entre l'individu et le collectif, en montrant que l'un ne s'oppose pas à l'autre mais doivent nouer une relation dialectique, de synergie. 

La gauche doit avoir l'intelligence de lier les actions et initiatives de proximité, les réponses aux aspirations individuelles, avec des objectifs de progrès social pour toute l'humanité. Une gauche qui ne renonce pas à orienter le progrès scientifique et technique au service de l'environnement. Celle qui souligne l'importance de changer l'orientation des politiques nationales et européennes pour disposer de leviers de financements, de services publics à la hauteur et des lois répartissant mieux les richesses. Et pas de démagogie : cela exigera des batailles très dures, beaucoup de lutte de classe, de la sueur, des larmes et des mobilisations collectives.

Cette autre gauche-là, on la rencontre aussi à l'échelon local, dans beaucoup de municipalités, notamment communistes, et qui manifestent beaucoup d'efforts, de persévérance et de créativité dans le domaine environnemental et social. Ce dossier est une contribution qui donne à voir la réalité de leur engagement, souvent méconnue. Géothermie, transport, eau, rénovation thermique des logements, agriculture de proximité, biodiversité, traitement des déchets: du local au global, bienvenue chez les écolo-communistes !

 

 AMAR BELLAL est rédacteur en chef de Progressistes

Pour une écologie du travail, Jean-François Bolzinger

le 17 décembre 2013

Pour une écologie du travail, Jean-François Bolzinger

La transition écologique ne peut être que politique. Il s’agit de produire et consommer autrement, donc d’inscrire l’écologie dans son rapport au travail, avec une autre organisation et d’autres stratégies économiques, d’en finir avec le management financier, le Wall Street Management, fondé sur la performance financière.

En ce sens, elle porte son essence révolutionnaire. La promotion d’un management de rupture, de long terme, exige donc de définanciariser l’entreprise et le travail. 

Ce Wall Street management procède par objectifs quantitatifs de court terme, incompatible avec le développement social et durable : il tue le travail et tue au travail. Il génère la démobilisation, la non-qualité et provoque des accidents tels celui d’AZF.

 

Mais le partage des rôles qui prévaut est aujourd’hui mortifère : le social aux syndicats, l’économie aux employeurs, l’écologie aux associations extérieures ou aux départements marketing des entreprises !

Nous avons besoin d’un management qui prenne en compte le rôle contributif des salariés, conjugue social, économie et environnement. Sans reconnaissance et paiement des qualifications, on ne peut qu’obtenir une société du low cost, ignorante des ambitions écologiques.

Des cadres supérieurs du nucléaire déplorent la disparition des disputes professionnelles sur la sécurité des centrales, remplacées par de procédures normatives et comptables. Or la révolution écologique a besoin de réflexion, d’innovation et d’investissements. Elle appelle une conception de l’entreprise différente de la société d’actionnaires.

Elle induit une entreprise qui soit communauté de travail, créative et qui redéfinisse ses liens avec la société. Rendre contraignantes les préconisations des accords de RSE (Responsabilité Sociale de l’Entreprise) pour qu’elles soient effectives au niveau des collectifs de travail permettrait d’aller dans ce sens.

Cette révolution écologique passe par une nouvelle conception de l’industrie et impose de faire le choix du progrès social, scientifique et environnemental. La production marchande incontrôlée et le productivisme doivent laisser place à une production satisfaisant les besoins de tous. Une révolution écologique démocratique, qui intègre les choix écologiques dans les procès de travail.

 

     JEAN-FRANÇOIS BOLZINGER

CO-DIRECTEUR DE PROGRESSISTES

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le 15 décembre 2013

Yahya Jean Sanchez condamné à 15 jours de prison avec sursis et 950 euros d'amende pour avoir défendu une loi de la République

Parti Communiste Français (PCF-Fdg) Montpellier

Yahya Jean Sanchez, coordinateur départemental des jeunes communistes de l'’Hérault,  a participé à un sit-in pique-nique devant la Préfecture, pour protester contre la présence de «veilleurs » intégristes qui tentaient d’'empêcher  l’'application de la loi républicaine, déjà votée et promulguée, du mariage pour tous.

Suite à une provocation physique de ces derniers, et voulant s’interposer, Jean s’'est retrouvé en train de se débattre dans la bousculade au milieu des gaz des forces de l'’ordre, puis frappé, plaqué au sol, interpellé, mis en garde à vue, mis en examen pour coup sur agent, et enfin condamné ce jeudi 12 décembre à 15 jours de prison avec sursis sans inscription au casier, et une amende.

Quant on connaît les lourds verdicts souvent rendus dans ce genre de situation, on ne peut que se féliciter de la plaidoirie à la fois courageuse et très argumentée de maître David Mendel, qui devant une assistance nombreuse a montré le deux poids deux mesures des forces de l'’ordre, laissant avec bienveillance les « prieurs » de rue installer leur banderole sur les grilles de la Préfecture, ce que même les avocats en lutte s’'étaient vus interdire de faire ; ou encore mentionnant un autre rapport de police disant s'’en prendre aux dangereux porteurs de canettes, et interpellant Yahya qui n’'en avait pas.

Mais cette issue plutôt heureuse vu le contexte actuel, a un prix : c'’est pourquoi les communistes du Montpelliérain, en complément d'’autres initiatives, appellent à une collecte, en cette fin d'’année, pour que les soucis financiers ne viennent pas entacher le soulagement de ce jeune et de sa famille.

Les dons peuvent être adressés, avec une mention au dos du chèque ou de l’'enveloppe, à « Section du PCF de Montpellier », 47 bis Avenue de Lodève, 34000 Montpellier.