La revue du projet

La revue du projet
Accueil
 
 
 
 

La vérité sur la dette grecque

Éditions Les liens qui libèrent, 2015
Commission pour la vérité sur la dette publique grecque
Par Hasni Alem
Après avoir été au centre des attentions dans la première moitié de 2015, la Grèce est passée au second plan à cause des événements tragiques récents. Cet ouvrage permet d’éclairer la situation de la Grèce et particulièrement sur son endettement, source des tensions. Ce livre est la retranscription d’un rapport de la commission du parlement hellénique pour « la vérité sur la dette grecque ». Malgré la non-coopération de plusieurs institutions, comme la banque centrale grecque, ces parlementaires purent avec l’aide d’experts internationaux faire le bilan catastrophique des politiques menées en Grèce depuis les années1980. Ils en concluent que la dette grecque est illégitime, illégale, odieuse et insoutenable.
La dette est illégitime car elle est contraire à l’intérêt général, elle est illégale puisque les procédures légales en vigueur en Grèce n’ont pas été respectées, elle est odieuse parce qu’elle a été contractée en violation des principes démocratiques et enfin cette dette est insoutenable car elle ne peut pas être remboursée sans mettre en péril la capacité de l’État grec à assurer les droits fondamentaux de sa population.
Pour comprendre la situation grecque, la commission revient sur l’origine de la dette grecque en montrant que son accroissement depuis les années 1980 est lié avant tout aux fuites illicites de capitaux, aux dépenses militaires phénoménales, à des taux d’intérêt élevés, et non à une trop grande dépense publique. Après cet aperçu historique les parlementaires montrent que l’accord de « sauvetage » de 2010 visait avant tout à sauver les banques françaises et allemandes ayant prêté à l’État grec. Ainsi les prêts octroyés étaient directement captés par les institutions financières et ne profitaient pas au peuple grec. À ces prêts s’ajoutèrent des conditionnalités qui orientèrent ce programme dans une optique néolibérale ; conditionnalités qui de plus eurent des effets contre-productifs en aggravant la crise. Ensuite la commission insiste sur la violation des droits humains fondamentaux et du droit par ces mémorandums puisqu’ils ne furent décrétés dans aucun cadre juridique valable et qu’ils contenaient des articles contrevenant aux droits humains fondamentaux. Enfin la commission ouvre le débat de l’annulation en affirmant qu’il existe un cadre juridique permettant cette répudiation.
Dans un contexte où l’abondance d’informations équivaut à de la désinformation, ce livre clair et court ne peut être que recommandé.  

La Revue du projet, n° 55, mars 2016
 

Il y a actuellement 0 réactions

Vous devez vous identifier ou créer un compte pour écrire des commentaires.

 

La vérité sur la dette grecque

le 03 avril 2016

    A voir aussi