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Chômage : quels ont été les effets de la crise de 2008 ?

En 2014, le taux de chômage(1) était de 9,9 % pour la France métropolitaine. Cela signifie que parmi les actifs, un sur dix n’a pas d’emploi. Les groupes les plus touchés par le chômage sont souvent les plus précaires : jeunes, peu qualifiés et immigrés.

Ainsi, le taux de chômage des 15-24 ans est de 23,4 %, contre 9,3 % pour les 25-49 ans et 6,7 % pour les plus de 50 ans. De même, alors que le taux de chômage des cadres est seulement de 4,4 %, celui des ouvriers qualifiés est presque trois fois plus élevé, à 11,4 %, et celui des ouvriers non qualifiés atteint même 19,5 %. Enfin, les immigrés connaissent un taux de chômage de 17,2 %, contre 9,1 % pour les non-immigrés.

Entre 2006 et 2014, le taux de chômage national a crû de 1,5 point, passant de 8,4 % à 9,9 %. La croissance n’a cependant pas été continue sur toute la période 2006-2014 : il a d’abord baissé en 2007 et 2008, atteignant un taux de 7,1 %, puis a crû plus régulièrement entre 2008 et 2014. En distinguant les évolutions ayant eu lieu entre 2006 et 2010 d’une part, et entre 2010 et 2014 d’autre part, on peut comprendre comment la crise financière de 2008 a affecté les travailleurs, en deux étapes assez différentes.

Durant la première période 2006-2010, ce sont essentiellement les catégories les plus fragiles déjà citées précédemment qui ont subi un accroissement du taux de chômage, à savoir les jeunes, les moins qualifiés et les immigrés. Ainsi, alors que le taux de chômage des cadres, professions intermédiaires et employés est resté stable sur la période, celui des ouvriers qualifiés est passé de 7,6 % à 9,4 % et celui des ouvriers non qualifiés de 16,8 à 18,6 %. De même, les 15-24 ans ont connu une croissance du taux de chômage de plus d’un point entre 2006 et 2010, contre un demi-point environ pour les plus de 25 ans. Les actifs de ces différentes catégories étant plus souvent des hommes, c’est le taux de chômage de ces derniers qui a le plus crû, celui des femmes restant stable.

Sur la période 2010-2014, en revanche, l’ensemble des catégories a été concerné par la hausse du taux de chômage de façon relativement uniforme pour l’ensemble des catégories, à quelques exceptions près. Le taux de chômage des immigrés, par exemple, a connu une croissance plus rapide que celui du reste de la population.

La crise financière de 2008 semble donc avoir eu un effet en deux temps sur l’emploi. Dans une première période suivant immédiatement 2008, ce sont d’abord les catégories les plus précaires qui ont été touchées par l’augmentation du chômage, les autres étant relativement protégées par leur qualification ou leur expérience, entre autres. À partir de 2010, les effets de la crise s’installent plus durablement, et ces protections, efficaces à court terme, ne suffisent plus : toutes les catégories de travailleurs sont alors touchées par l’augmentation du chômage, de façon relativement uniforme.

(1) La définition du taux de chômage utilisée ici est celle du Bureau International du Travail. Un chômeur est une personne n’ayant pas travaillé durant une semaine donnée, recherchant activement un emploi et disponible pour prendre un emploi sous 15 jours. Le taux de chômage correspond au nombre de chômeurs rapporté au nombre total d’actifs (chômeurs et personnes en emploi).

 

La Revue du projet, n° 54, février 2016
 

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le 15 February 2016

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