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Une formation militante sur l’écologie dans le Doubs, Florian Gulli

Depuis maintenant deux ans, nous avons mis en place un cycle de formation au niveau de la section de Besançon, ouvert aux communistes de la Fédération du Doubs. Ces formations s’appuient sur les compétences des militants de la région et portent sur des sujets variés (Révolution Française, Daech, la question de l’énergie, l’idée de lutte des classes chez Marx, etc.). L’une d’elle a été exportée à Belfort dans la Fédération du territoire de Belfort.
C’est dans ce cadre que j’ai décidé de présenter la nouvelle contribution du PCF, La France en commun, aux camarades, à l’aide d’un diaporama. Après une présentation générale de la fonction politique de ce texte, j’ai axé la présentation autour de deux points, qui font écho à d’autres publications du parti, l’écologie et l’industrie, « chantiers prioritaires » 1 et 7.
Dans un premier temps, il fallait revenir sur des idées reçues concernant le PCF (idées reçues aussi parfois dans nos rangs). La première : « les communistes ne sont pas écolos ». En m’appuyant sur le livre Roland Charlionnet et Luc Foulquier, L’être humain et la nature, quelle écologie ? j’ai rappelé les textes de Congrès qui, depuis 1974, formulent une critique écologique du capitalisme (bien avant la création des Verts). Une discussion s’est alors ouverte pour comprendre pourquoi ces idées n’avaient pas trouvé un écho suffisant dans les rangdu parti. La question de la  diffusion est centrale, l’élaboration des idées ne suffit pas. Néanmoins, le contexte historique de la fin des années 1970 a été évoqué pour expliquer la difficile pénétration des idées nouvelles dans l’organisation. Rien à voir avec un prétendu « productivisme » des communistes. Le parti et ses militants de base étaient confrontés à des problèmes d’une ampleur sans précédent : déstabilisation du groupe ouvrier, entrée du pays dans la crise et le chômage de masse, offensive médiatique incessante contre le communisme, épuisement de la force propulsive de l’URSS, etc. Difficile dans un contexte où le parti est sur la défensive de lancer un nouveau front idéologique.
Deuxième idée reçue : « les communistes sont mal placés pour parler écologie, car ils sont pour le nucléaire ». La discussion de cette idée a été l’occasion de présenter le texte et ses propositions. En effet, les discussions sur l’écologie sont trop souvent réduites, comme en 2012 lors de l’élection présidentielle, à la question du nucléaire, occultant de nombreuses autres questions. La question écologique a d’abord été abordée globalement sous l’angle du développement d’un nouveau mode de production et de consommation. Il a été question d’obsolescence programmée, de l’économie du recyclable et du récupérable (via l’écoconception et les fab-cités notamment), de consommation des usages plutôt que des objets. Une discussion s’est engagée sur un cas concret : la réduction du nombre d’automobiles dans le périurbain sans passer par une réduction de l’usage de ce transport. Est-il possible de penser des formes de co-voiturage ou de services municipaux d’automobiles dans les petites villes afin de désengorger les accès aux grandes villes, de diminuer le coût pour les habitants et de réduire les émissions de GES ? Une description de ce que sont les fab-labs a été nécessaire suivie d’une discussion rapide sur le sujet : pourquoi ne pas envisager au niveau municipal de promouvoir des fab-labs conçus comme des ateliers de réparation ? Un camarade a demandé qu’on réalise localement un court argumentaire, très accessible, avec des exemples, présentant trois ou quatre grandes propositions écologiques du PCF afin de les populariser auprès de la population (mais aussi auprès des militants) : qu’est-ce que la conception modulaire des produits ? Qu’est-ce que la consommation des usages ? Qu’est-ce que l’économie circulaire ? Etc.

La question du nucléaire a été enfin abordée. Elle a d’abord été resituée à l’intérieur du problème de la réduction des émissions des gaz à effet de serre. Une diapo comparait les mix énergétiques français et allemand. Un camarade syndicaliste dans l’énergie a apporté des précisions utiles sur le parc nucléaire français. Puis la discussion s’est engagée autour de la sortie du nucléaire. Si aucune sortie rapide ne semble possible à court terme en France étant donnée la dépendance du pays au nucléaire, quelle position aborder pour le long terme ? Les camarades ont évoqué les incertitudes concernant notre position. On entend dans le parti deux discours différents : certains avancent qu’il faut sortir du nucléaire (à long terme) quand d’autres semblent dire qu’il faut se diriger vers un nouveau type de centrale.
La séance s’est terminée en revenant sur la nécessité de produire un argumentaire simple sur nos propositions à mettre sur notre site.

Florian Gulli est co-secrétaire de la section PCF de Besançon.

La Revue du projet, n° 51, Novembre 2015

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le 29 novembre 2015

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