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L’école pour apprendre quoi ? Culture commune et prise de pouvoir par les savoirs

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L’école pour apprendre quoi ? Culture commune et prise de pouvoir par les savoirs

le 01 décembre 2010

L'ambition d'une culture commune : un enjeu de société

Les savoirs jouent un rôle de plus en plus important dans notre économie et dans notre démocratie. Nous sommes face à un choix de société : répondrons-nous à ces défis nouveaux par une élévation générale du niveau des savoirs ou par une différenciation accrue dans l’accès aux connaissances ?

Le capital encourage partout dans le monde2 l’individualisation des parcours et la fragmentation des savoirs. L’objectif est d’adapter les formations aux besoins à court terme du patronat à moindre coût. Cette politique divise les futurs salariés, les futurs citoyens : ils ne partagent ni diplôme, ni qualification, ni culture. Ils sont isolés sur le marché du travail comme dans la vie démocratique. Sur ce terreau, la droite développe une idéologie à la fois individualiste et identitaire, fondée sur la concurrence et le rejet de l’autre.

À ce projet, nous opposons l’exigence d’une culture commune pour tous, donnant à chacun les moyens d’agir sur le monde. C’est un besoin économique, pour que chaque travailleur maîtrise son métier, son parcours et les choix de son entreprise. C’est une nécessité démocratique, pour former des citoyens capables de se prononcer sur des questions complexes et de construire des choix collectifs. C’est une condition nécessaire de l’émancipation de tous et de chacun. C’est tout simplement une question dejustice : la culture est essentielle à l’émancipation, pourquoi serait-elle réservée à quelques uns ? La culture commune, enfin, est un moyen indispensable pour développer une société de la coopération, où les repères communs construisent de l’appartenance collective.

Quelle culture commune ?

Le débat sur les contenus de la culture commune est trop souvent prisonnier d’une opposition stérile entre « culture bourgeoise » et « culture populaire ». Faut-il priver les enfants des classes populaires de Racine ou de Mozart, sous prétexte que les bourgeois se les sont appropriés ? Notre ambition est celle d’une culture de qualité pour tous, sans aucun interdit social.

L’essentiel est de construire et de transmettre non seulement des savoirs et des compétences, mais des cultures : des ensembles cohérents sur lesquels il est possible et nécessaire de porter un regard critique. L’élève ne doit pas seulement mémoriser des faits ou des règles, mais comprendre comment ces connaissances ont été construites pour devenir capable de les utiliser dans une réflexion personnelle3. Cela implique de ne pas fragmenter les savoirs, même et surtout pour les élèves en difficulté : cela reviendrait à priver ces élèves, souvent issus des classes populaires, de la possibilité de construire leur propre pensée.

Il faut en finir avec les distinctions fausses entre des disciplines où primerait une réflexion théorique et où la pratique ne serait que secondaire et d’autres, purement pratiques et sans réflexion4. L’école doit favoriser le retour réflexif sur les pratiques qu’elle demande aux élèves de mettre en oeuvre, aussi bien en sport ou en arts plastiques qu’en mathématiques ou en histoire.

Comment construire du commun ?

Pour transmettre des savoirs plus complexes à plus d’élèves, il est nécessaire d’améliorer les condtitions d’enseignement, d’allonger la durée de la scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans avec un programme unique jusqu’à la fin du collège, ce qui implique une relance du collège unique5. Après, la diversité des filières peut être un atout pour la démocratisation, à condition de reconstruire des filières professionnelles ambitieuses, transmettant une véritable culture professionnelle et technique et non des compétences fragmentées. Dans ce projet, nous affirmons le rôle essentiel de la formation des enseignants, pédagogique et disciplinaire, en lien avec la recherche pédagogique, avec du temps pour que les enseignants échangent sur leurs pratiques.

A propos de cette contribution

le 01 décembre 2010

 

N°3 : Quelle école pour aujourd'hui et pour demain ?

N°3 : Quelle école pour aujourd'hui et pour demain ?

Droits des lycéens

le 01 décembre 2010

Pour que le lycée soit un lieu d’émancipation, qui forme les futurs citoyens et travailleurs et leur donne les moyens de maîtriser leur vie comme les choix de la collectivité, il faut faire respecter les droits des lycéens à se syndiquer, à manifester, à organiser des débats, etc. L’accès à une formation de qualité avec un haut niveau d’ambition pour tous est aussi une condition essentielle. C’est également le droit d’étudier dans de bonnes conditions qu’il faut conquérir. 35 par classes, des préfa qui tiennent lieu de classes, l’obligation de trouver un boulot pour aider sa famille …. C’est le lot de plus en plus de lycéens. La réussite dans ces conditions devient une lointaine perspective. Nous voulons une allocation d’étude, des établissements à taille humaine avec des profs formés et en nombre suffisant. Le droit de choisir son parcours de vie est, quant à lui, régulièrement bafoué : trop souvent, les contraintes financières et le manque de places imposent une orientation. À l’opposé de la politique actuelle, nous voulons une carte des formations ambitieuse répondant aux besoins de la société.

 

Extrait

« L'enseignement doit offrir à tous d’égales possibilités de développement, ouvrir à tous l’accès à la culture, se démocratiser moins par une sélection qui éloigne du peuple les plus doués que par une élévation continue du niveau culturel de l'ensemble de la nation ». L’ambition d’une culture commune est au fondement du projet communiste pour l’école : il s’agit d’assurer un accès égal à un enseignement de qualité, visant l’émancipation individuelle et collective. Cette ambition est plus que jamais d’actualité.

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