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Le projet au cœur des luttes, Véronique Sandoval et Alain Vermeersch*

Face à la véritable crise de civilisation que nous connaissons aujourd’hui et à laquelle nous a conduits l’imbrication d’une crise économique et sociale majeure, d’une crise écologique croissante et d’une régression de la vie démocratique, l’urgence de rompre avec le capitalisme apparaît aux yeux de beaucoup de nos concitoyens.

Elle se manifeste notamment au travers des luttes des salariés européens contre la tyrannie exercée par les actionnaires, contre leurs conditions d’emploi et de travail, mais aussi dans les mouvements populaires qui se développent partout dans le monde contre les politiques d’austérité imposées par la troïka (Commis­sion européenne, Banque centrale européenne, FMI) ou le pillage impérialiste des richesses nationales, ou encore pour qu’enfin soient satisfaites les aspirations (notamment des jeunes et des femmes) à plus de démocratie.

La petite musique de la fin de l’Histoire n’est plus à l’ordre du jour et celle de la disparition de la lutte des classes n’est plus crédible. Pourtant, si, comme le soulignent la plupart de ceux qui ont contribué à ce dossier, la guerre de classes est organisée sur tous les fronts par la classe dominante – la bourgeoisie financière internationale – la prise de conscience par la grande majorité des « dominés » de leur place dans cette guerre de classes et de la nécessité de se rassembler, par-delà les divisions, pour s’opposer au pouvoir de ce véritable « mur de l’argent » ne va pas de soi.

Dans la construction de cette « conscience de classe », qui ne peut résulter, comme le dit Maryse Dumas, que « d’un processus combinant identification et intervention, luttes réactives et stratégies de transformation », et sans laquelle aucune véritable révolution citoyenne pour transformer profondément la société n’a de chance de se mettre en mouvement, le Parti communiste a un rôle déterminant à jouer au sein de la société française.
Il lui faut non seulement aider le mouvement social à identifier ses adversaires  et dénoncer leurs stratégies, mais il faut riposter à la lutte idéologique de la bourgeoisie sur « le coût du travail trop élevé », « la responsabilité d’un code du travail trop contraignant sur le maintien d’un taux de chômage élevé », ou encore « des dépenses publiques trop élevées qui iraient à l’encontre du développement de l’activité et de l’emploi (privé) »… et conquérir une nouvelle hégémonie culturelle.

Il lui faut, sans doute surtout, dépasser la crise du politique qui conduit à l’isolement des mouvements sociaux, et acquérir une nouvelle culture politique (Prenez le pouvoir) faisant advenir le peuple comme sujet politique central. Ceci en élaborant une nouvelle articulation entre mouvement social et politique dans la « co-construction » d’un projet de société alternatif, partant des aspirations et propositions du mouvement social (« la crise inscrit le projet et l’alternative au cœur des luttes »), prenant en compte les défis de civilisation à relever (respect de l’individualité, devenir de la planète…) et sur lequel le rassemblement des dominés puisse se faire, y compris à l’échelle européenne.

*Véronique Sandoval est membre du comité exécutif national et du comité de pilotage du projet du PCF, en charge du travail et de l’emploi. Alain Vermeersch   est responsable de la rubrique Revue des média. Ils sont les coordonnateurs de ce dossier.

La Revue du projet, n° 26, avril 2013
 

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le 08 April 2013

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