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Changer d’échelle, Pierre Laurent

Ils ont osé. La violence de l'attaque lancée par la Troïka, FMI, BCE et Commission européenne réunis, contre le peuple chypriote a été ressentie comme un électrochoc par des millions d'Européens. Chacun a compris que si un tel racket sur les comptes bancaires des Chypriotes était permis, tout devenait possible dans cette fuite en avant capitaliste qui cherche depuis quatre ans à faire payer l'addition bancaire de la faillite du système aux travailleurs de l'Union européenne. Chacun a compris que, si rien ne les arrêtait, ils poursuivraient leur folle entreprise, quitte à plonger des dizaines de millions d'Européens supplémentaires dans le chômage et la pauvreté, au prix de la démocratie s'il le fallait. Le bras de fer se poursuit. Notre solidarité est acquise aux démocrates chypriotes, car ce combat est le nôtre, il est celui de tous les Européens. L'Europe ne sortira plus de sa crise tant que n'émergeront pas, et le projet d'une nouvelle Union européenne totalement refondée, et les forces solidaires et convergentes pour le porter. Nous y travaillons, mais notre effort doit maintenant changer d'échelle.

Changer d'échelle dans la qualité et la portée de nos solutions ; changer d'échelle dans l'ampleur des rassemblements autour de ces solutions ; changer d'échelle dans le niveau de l'implication citoyenne pour cons­truire les unes et les autres. Tout cela devient un impératif si nous ne voulons pas voir la crise emporter nos sociétés vers le chaos social et politique. Ce qui est vrai de l'Europe, l'est dans bien d'autres domaines, où sont chaque jour révélées les impasses civilisationnelles dans lesquelles nous enfonce la crise du système. Le scandale de la viande de cheval dans les plats préparés en est un autre exemple. Le fric pourrit tout, jusqu'au contenu de nos assiettes. L'alimentation devient un enjeu de civilisation, culturel, économique, éthique. En tout et partout, l'avenir de l'humanité va maintenant se trouver questionné.

Nous avons ainsi mille fois raison de relancer, comme l'a décidé le congrès du Parti communiste début février, notre travail politique et théorique pour construire les chemins d'une nouvelle ambition de civilisation, d'un projet d'émancipation humaine capable de sortir l'humanité de la crise historique traversée par le capitalisme mondialisé et de relever les défis d'une humanité de partage dans le XXIe siècle. C'est dans ce travail qu'à sa manière La Revue du projet et son équipe sont engagées depuis maintenant plus de deux ans.

La Parti communiste redéploie pour cela l'ensemble de ses forces de travail avec trois objectifs.

Le premier consiste à toujours articuler les réponses d'actualité qu'il convient d'opposer aux urgences devant lesquelles l'aggravation de la crise ne cesse de nous plonger, au nécessaire travail d'anticipation et d'élaboration sur les innovations sociales, sociétales, démocratiques qu'il convient de construire pour permettre à la société tout entière de se rassembler en se projetant vers un avenir solidaire et durable.

Le second est de se donner les moyens d'une implication militante beaucoup plus large de l'ensemble de l'intellectuel communiste. Nos forces grandissent à nouveau mais elles sont insuffisamment mobilisées dans ce travail de pensée. Et elles doivent gagner en transversalité pour favoriser la confrontation d'idées qui fera grandir notre projet en cohérence. Nous disposons pour y parvenir d'un atout qui reste une originalité majeure : une force politique indissociablement ancrée dans le travail militant de terrain et dans le travail intellectuel.

Le troisième objectif est de contribuer à lever autour de cette ambition de projet émancipateur une mobilisation de la société tout entière. Des forces immenses sont partout au travail, en recherche, pour une société du partage, pour réinventer les chemins de l'émancipation humaine du XXIe siècle hors de ceux qui ont échoué au siècle passé.
Nous avons changé d'époque. C'est en ce sens que notre congrès a parlé de « communisme de nouvelle génération » pour nommer cette ambition refondatrice. Qu'importe que d'autres la nomment différemment, avec d'autres mots, avec d'autres idées. C'est avec tous que nous voulons lever le mouvement d'appropriation citoyenne de ces nouveaux processus révolutionnaires. 

 

La Revue du projet, n° 26, avril 2013
 

Il y a actuellement 2 réactions

  • la cellule base de la conscience de lutte

    je vais peu être, être hors sujet ,mais je vais donner mon point de vue sur un élément important, la cellule , je rejoint en parti l analyse très copieuse d aline , je ne reviendrai pas sur tout , mais sur la cellule , la base même d une conscience citoyenne du combat à mener c est vrai qu un leader c est bien, mais ce n ai pas l essentiel ,la cellule est l unité de structure fonctionnelle constituant toute partie d un être vivant qui fonctionne de manière coordonnée avec les autres, mais je m aperçoit que l on donne pas assez de vie a cette structure "" il représente pourtant ce qui constitue le ""corps humain"", nous avons des tracs ,est affiches nationale , ou fédérale, que nous allons cherchez a la fédé , mais en général , les gens ne le lise pas , par contre développer une presse local avec dans chaque cellule un ""comité de rédaction"" sur les actions des communistes du coin me serai, une idée judicieuse ,alors, je sais , cela ce fait dans certaines cellule ,mais son développement reste limité,mais il faudrait y penser , les problèmes ne sont pas partout les mêmes, alors que la presse libéral ,elle a sa presse,souvent les citoyens de ma ville ou je milite, mais également les adhérents de la cellule en parlent , nous avons notre presse, c est bien, cela fait vivre, le parti, mais les citoyens rechignes a l acheter , voila ce que j avais a dire en espérant que modeste analyse ne restera pas sans réponse , merci!

    Par babeuf, le 16 avril 2013 à 06:17.

  • Notre potentiel est immnense

    Changer d’échelle implique que chacun, que chaque individualité (communiste, prolétaire/citoyen) puissent jouer pleinement son rôle, là où il se trouve et là où il peut agir. L’unité, le rassemblement s’agrègent autour des idées, pas des personnes, pas des leaders. Nous faisons fausse route quand nous lançons des appels, les gens font ce qu’ils peuvent en fonction de ce qu’ils comprennent. Nous sommes tellement persuadés d’avoir raison, que nous sommes persuadés, qu’ils vont finir par nous suivre. C’est faux ! Il ne faut surtout pas qu’ils nous suivent, il faut qu’ils comprennent pour qu’ils agissent. Les gens ne fonctionnent pas comme on le croit. Il faut bien mesurer qu’ils sont totalement libres. Ils font ce qu’ils veulent et ce qu’ils peuvent en fonction de ce qu’ils comprennent. Ils ne voient de nous, qu’un Parti qui fonctionne comme les autres. Notre façon de conduire les luttes politiques, nous mène à la pire des solutions. Elle ne permet pas à l’individu en fonction de ce qu’il est, de se saisir de sa propre dimension politique. C’est en forgeant qu’on devient forgeron. Si nous voulons que le Prolétaire/citoyen acquière de la connaissance politique, il nous faut avoir le courage de lui donner les armes et les outils de la Démocratie Communiste.

    Ma conception communiste de la Démocratie que, depuis le 34ème congrès, je soulève, je l’affine au fur et à mesure de l’acquisition de mes connaissances. Je la confronte avec mon entourage, (amis, famille, Parti) tout en intégrant l’imprévisibilité des évènements qui viennent se percuter les uns aux autres. Tout ceci, me conforte dans la certitude que seul le Parti Communiste s’il ose se transformer, peut faire basculer la société toute entière pour une construction du communisme et du socialisme à la Française. C’est la Démocratie Communiste qui peut tout faire basculer.

    Elle s’appuie sur quatre axes essentiels. (Mes textes en donne le détail)

    Premièrement la Transparence, effectivement, poussée à l’extrême elle pourrait porter atteinte aux libertés individuelles. Il ne s’agit pas de cela. Ce que je propose ce sont des Commissions de Transparence avant les prises de décisions, dans tous les lieux de pouvoir (entreprises publiques ou privés, institutions, associations), parce que c’est le seul moyen d’assoir la confiance.

    Le deuxième pilier, c’est la Désignation par Reconnaissance, des élus, des représentants des personnels, des dirigeants. Pour mieux me faire comprendre, je vais les détailler à nouveaux. Si on ose pratiquer la Désignation par Reconnaissance dans le Parti on pourra l’impulser à l’extérieur du Parti. De quoi s’agit-il ? Il s’agit de partir du bas de la cellule, et de remonter vers le haut. Je précise d’emblée qu’il peut y avoir médiation entre le bas et le haut, pour être le plus efficace possible. Il s’agit donc de permettre à l’adhérent de désigner par reconnaissance ceux qu’il considère les mieux à même d’assumer des responsabilités et à bulletin secret, c’est essentiel. Chacun est face alors à ses responsabilités et comme il connait ceux qui agissent avec lui, il est le mieux placer pour désigner ceux qui doivent accéder aux postes de responsabilités et de dirigeants dans les instances supérieures. C’est extrêmement important, pour la valorisation et la reconnaissance de l’adhérent de base. Imaginons cela, pour le Prolétaire/Citoyen. On voit bien là, que ce processus en se renouvelant dans chaque instance fait que la dignité de chacun est respectée, et qu’il ne peut y avoir d’éviction traumatisante pour personne. Je passe sur les détails, tout est consigné dans mes amendements sur les statuts. Evidemment tout cela peut être remodelé, car il peut y avoir de multiples déclinaisons, mais le principe de base doit rester le même, partir du bas.

    Le troisième pilier c’est la conquête et la maîtrise de la Démocratie à l’entreprise. Ici la notion de Prolétaire/Citoyen prend tout sont sens. Avec la Commission de Transparence et la Désignation par Reconnaissance des représentants du personnel, pour gérer l’entreprise publique ou privé tout cela ouvre des horizons communistes dans l’entreprise. Je n’appelle pas cela la Démocratie sociale car elle fait confusion : Il suffirait d’envoyer deux ou trois représentants aux conseils d’administrations pour que tout change ? Cela ne changerait rien. Ce que je propose c’est une Démocratie Salariale ou chacun se sent impliqué. Ce n’est pas de la citoyenneté dans l’entreprise c’est la valorisation du prolétaire avec sa conscience de citoyen. La citoyenneté dans l’entreprise peut y pénétrer, en associant certains élus venant des communes et des institutions. L’entreprise n’est pas un no man’s land, elle est ancrée dans un territoire. La Démocratie Salariale permet de sortir de la division du travail. Elle ne licencie pas forcément les dirigeants actuels, mais elle peut les désigner, elle indique une autre façon de diriger l’entreprise, ce sont les salariés qui décident et non l’argent. Cette démocratie valorise un autre rapport à l’environnement, à la redistribution des salaires, des cotisations, elle empêche l’évasion et l’évaporation des capitaux, (Commission de Transparence) elle garantie le développement et les investissements de l’entreprise. C’est une véritable Révolution.

    Quatrième pilier c’est la démocratisation de la finance. Un actionnaire une voix. Cela va faire grincer les dents, mais sera compris par les petits actionnaires. Elle va de paire avec la démocratisation de l’entreprise. De plus on verra alors que les profits sont recyclables en permanence dans l’économie réelle et qu’ils sont utiles à la solidarité universelle. Je renvoi à Manifeste pour une Démocratie Communiste essai, car cela touche au problème de la propriété de rapport et à la transformation de l’étalon de la monnaie aujourd’hui basé sur la "Confiance" et demain sur la possibilité de sa transformation en l’étalon "Travail non divisé". Quel chemin depuis l’étalon "Or" ! Enfin la vraie valeur travail serait reconnue.

    L’urgence c’est de changer notre façon de lutter, notre façon de faire de la politique. Actuellement, nous fonctionnons comme si les gens devaient nous suivre, nous fonctionnons avec les critères et les mécanismes de la Démocratie Libérale. Nous ne voyons pas que si nous affinons considérablement notre communisme interne, nous pouvons tout changer dans la société. La Désignation par Reconnaissance nous la pratiquons, dans le Parti mais du haut en bas. Nous ne partons pas de rien. Nous sommes les seuls à fonctionner ainsi. En basculant du bas en haut tout change parce que nous reconnaissons enfin le potentiel de l’adhérent de base et donc nous le valorisons. En mettant l’accent sur la reconnaissance et la responsabilité de l’adhérent, imaginez ce que cela peut donner au niveau d’un prolétaire, d’un citoyen ? Si je colle les deux par un / C’est qu’à l’entreprise tout comme dans la cité ce lien se fait dans la tête de chaque individu. C’est ainsi que le lien entre mouvement social et politique peut se concrétiser. C’est la valeur de ses idées là qui fera que le rassemblement s’agrègera.

    Il y a urgence à mettre en pleine lumière le communisme de notre temps et sa démocratie, car le déballage nauséabond va se poursuivre. La droite ne cherche qu’une chose faire exploser le gouvernement. Si j’ai bien compris, il était prévu qu’une Conférence Nationale d’ici le mois de juin devait avoir lieu, pourquoi ne pas changer d’échelle à ce moment là, et de ce niveau là ? Alors les listes pour les municipales auraient un fil conducteur, construire du communisme et du socialisme dans toutes les communes de France. C’est possible. Coupons l’herbe sous le pied au libéralisme, au social-libéralisme, au populisme de droite comme de gauche, au radicalisme gauchisant et en finir avec la montée de l’extrême droite. Respectons chaque prolétaire/citoyen, chaque adhérent, dans son potentiel politique faisons lui confiance. Pas un, ne doit se sentir stigmatisé au contraire il doit se sentir partie prenante, de cette Révolution. Mettre le phare sur le communisme et sa démocratie balayera le climat nauséabond qui s’égrène dans le pays en ce moment. Il nous faut avoir confiance en nous, car le communisme existe dans l’inconscient collectif, il est d’une puissance que nous ne pouvons pas imaginer. Il nous faut sortir du régime des Partis, tout le monde peut participer à l’intelligence collective pour peu que nous sachions capter les intelligences individuelles les mettre en cohérence et les mettre au service du mieux être et du mieux vivre de chacun. L’humain d’abord, c’est d’abord reconnaitre la valeur de chaque individualité, dans son rapport à la politique et à la société.

    Nous devons changer notre langage, et changer notre rapport aux luttes. Ce n’est pas tâche facile, cela nous oblige à nous remettre en cause individuellement, mais pour moi c’est le seul moyen d’éviter le dépérissement de notre société qui pourrait nous mener à des violences non maîtrisables. Nous devons avoir confiance en nous, nous sommes la seule force politique à avoir un potentiel démocratique unique et inégalé. Notre démocratie nous pouvons la mettre au service du peuple si nous savons la rendre plus communiste que jamais dans notre propre organisation.

    Merci à tous ceux qui ont le courage de me lire. Fraternellement

    Aline Béziat Mirebeau 13 avril, 2013

    Par Béziat Aline, le 13 avril 2013 à 06:27.

 

Changer d’échelle, Pierre Laurent

le 08 avril 2013

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