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Et la tendresse, .…el ! Patrice Bessac

La situation politique bouge. À toute vitesse. Ça va très vite. Les élections partielles le montrent : ça décroche sec parmi les électrices et les électeurs de François Hollande qui lors des trois scrutins législatifs ont voté… avec leurs pieds.

La droite, elle, fait ses voix, nous le Front de gauche, faisons du surplace et l’extrême-droite (l’officielle) retrouve son niveau de l’élection présidentielle, ce qui est très nouveau car traditionnellement elle divisait ses voix par deux lors des élections partielles. Très nouveau, donc très inquiétant.

Au plan des sondages, les nouvelles livraisons montrent le dévissage du couple exécutif et ce notamment du fait d’une baisse nette du soutien de l’électorat Front de gauche au gouvernement.
Qu’en conclure ?

Pour ma part, qu’il y a non seulement de la lucidité sur l’état de la politique économique de la France mais encore des ressources sociales et électorales pour une nouvelle politique à gauche.

Ce potentiel se heurte pourtant à un problème simple : à l’heure actuelle, nous ne profitons pas de cette désillusion.

Et c’est à mon sens sur ce point que doit porter notre travail. Le problème n’est pas de crier sur le gouvernement tous les quatre matins. Le problème n’est pas de dire que nous avons raison sur tout. La seule question que nous devons nous poser est comment rassembler ces hommes et ces femmes sur une politique nouvelle. La mise en mouvement du Front de gauche et au-delà, sur l’alternative à l’austérité est la clé.

La rencontre Gauche avenir organisée par Marie-Noëlle Lieneman, l’appel d’une quinzaine de députés socialistes à s’occuper des classes populaires, les votes divergeant d’avec la solidarité gouvernementale de sénatrices et de sénateurs verts montrent que le trouble est non seulement parmi le grand nombre mais aussi parmi des responsables politiques, syndicaux, associatifs d’obédience socialiste et même sociale-démocrate.

Dès lors il faut de la tendresse, de l’intelligence et de la persévérance. De la tendresse car notre attitude ne doit pas conduire à figer les blocs. Il faut au contraire favoriser le débat public, empêcher qu’il se cristallise dans des défenses pro domo, il faut favoriser la porosité. En terme ancien, activer les contradictions. De l’intelligence et d’abord de l’intelligence de situation : le problème n’est pas la critique, le problème, le seul problème, est de rendre crédible un projet alternatif et indissociablement une voie politique. Donc cap sur les propositions alternatives. De la persévérance enfin, car à la fois au plan national et surtout au plan local, il faut développer une activité dans la durée, une argumentation dans la durée, un ancrage qui nous repère sur le fondamental : l’alternative à l’austérité.

Dernier mot. La Revue du projet est née de la volonté du dernier congrès. Nous nous sommes attachés à mettre en œuvre cette décision. C’est une équipe en grande partie bénévole qui l’anime et l’intervention de votre serviteur s’est réduite à jeter les bases de cette équipe. Ensuite, c’est l’équipe qui a tout fait.

À mes yeux, cette expérience confirme non seulement le besoin mais surtout la possibilité de construire des équipes militantes nouvelles à tous les niveaux. Nos ressources, nos compétences, dans le Parti communiste et dans le Front de gauche – et au-delà sont potentiellement bien supérieures à ce que nous sommes aujourd’hui.

Le problème n’est plus la pénurie. Le problème est de relever le défi d’associer des énergies nouvelles, qui nous ont rejoints en grand nombre, à la construction de notre projet politique. Et à mon sens, cela exige que nous arrêtions de nous poser les questions en termes de
RE-… Reconstruire, Reconquérir, Revenir, Refaire… Il ne faut pas réinventer. Il faut inventer. Simplement inventer dans les conditions du présent. 

 

La Revue du projet, n° 23, janvier 2013

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Et la tendresse, .…el !  Patrice Bessac

le 09 janvier 2013

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