Cet appel est une adresse du Front de gauche aux fonctionnaires, agents publics, comme à tous les citoyens pour débattre largement de propositions alternatives à la politique libérale dans la fonction publique, pour enrichir le programme du Front de gauche. C’est une invitation à le faire connaître dans les assemblées citoyennes, à s’en emparer dans l’ensemble des territoires et à l’enrichir. Un atelier législatif aura lieu le 7 mars 2012 à Paris.
Sous l’action de la Révision générale des politiques publiques (RGPP), avec le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, la généralisation du nouveau management public (NMP) et les restructurations destructrices, la fonction publique est de moins en moins en mesure d’assurer ses missions de service public en réponse aux attentes des citoyens. Les services publics sont progressivement et profondément déstabilisés et certains territoires en sont désormais dépourvus. Tous les pans de la fonction publique sont touchés : l’État, l’hospitalière et la territoriale. Les services de proximité de l’État sont réduits à leur plus simple expression. La réforme des collectivités organise un remodelage institutionnel complet pour promouvoir la compétitivité des territoires. L’existence de la commune est menacée au profit d’intercommunalité imposée autoritairement par l’État. Elle introduit de grandes inégalités entre les métropoles et les zones délaissées (rurales, banlieues). La loi hôpital patient santé territoire (HPST) introduit une logique marchande dans la santé avec la remise en cause des structures hospitalières de proximité. Le gouvernement actuel oppose la population aux fonctionnaires, en les désignant comme des boucs émissaires (ex du jour de carence instauré en cas de maladie…) alors que ceux-ci vivent en plein la politique de régression sociale. La dette sert de prétexte pour justifier le gel des salaires, la non revalorisation du minimum fonction publique qui conduit à l'écrasement de la grille de rémunération.
Pour la reconquête de la fonction publique, un gouvernement de gauche arrivant au pouvoir en 2012 doit stopper immédiatement la révision générale des politiques publiques (RGPP), remplacer chacun des départs en retraite, engager un plan d’urgence pour créer les emplois dans les secteurs où les besoins sont les plus criants. Le rôle et la place de la fonction publique, comme facteur de développement des services publics, répondant de façon durable aux besoins de la population, doivent être réaffirmés par des mesures législatives, après débat public.
1er axe : promouvoir une fonction publique pour les citoyens sur tout le territoire
La fonction publique doit être au service de l’intérêt général et se dégager de tout intérêt partisan. Elle doit être garante du respect de la mise en œuvre des droits fondamentaux du citoyen, au travers du fonctionnement du service public : éducation, santé, justice, culture, sécurité, énergie, communication, transports. Elle doit répondre aux nouveaux besoins qui s’expriment (petite enfance, dépendance…). Ceux-ci doivent être placés hors du champ de la concurrence et conduire à la création de nouveaux services publics. Elle participe au bien-être de chacun, au travers des principes républicains, qui fondent son action et qui seront réaffirmés : l’égalité de traitement, la continuité du service rendu, la solidarité, la laïcité. En application de ces principes, son action est définie dans un cadre national et déclinée aux différents niveaux institutionnels, de l'État central, jusqu'au niveau départemental et des collectivités territoriales.
2e axe : revaloriser la fonction publique, des fonctionnaires à la dignité retrouvée
Cette revalorisation doit prendre appui sur les capacités et l’intelligence humaines, sur des objectifs de qualité du travail et non sur un management par objectif quantitatif fondé sur la concurrence. Cela passe par la reconnaissance et la revalorisation des métiers de la fonction publique avec un plan pluriannuel de reconstruction de la grille de qualification avec l’augmentation du point d’indice. Cette revalorisation doit s'accompagner d'une amélioration des déroulements de carrière en s’appuyant sur la promotion sociale et en développant des programmes de formation professionnelle.Les garanties statutaires doivent être réaffirmées et renforcées avec un plan de titularisation des 870 000 précaires de la fonction publique. Ces garanties conditionnent l'indépendance du fonctionnaire face aux lobbies de toute nature et notamment les pressions politiques ou celle d’intérêts financiers.
3e axe : démocratiser la fonction publique
Un grand débat public avec les citoyens doit s’engager sur les besoins et les moyens humains et financiers de les satisfaire, en se donnant les outils d’une véritable démocratisation des services publics, tant pour les citoyens que pour les personnels et les élus. Le parlement qui a été marginalisé sur les décisions fondamentales, concernant la fonction publique, comme la révision générale des politiques publiques, doit retrouver sa place. Les citoyens doivent pouvoir intervenir au sein de conseils de services publics institués à tous les niveaux, national, régional, départemental, local. Ces conseils réuniront des représentants des usagers, des salariés, des élus et de l’État. Ils donneront leur avis sur tout projet d’organisation de services publics (conséquence pour la population) et sur leur fonctionnement. Cela doit inclure la possibilité de révision de tout projet qui entraînerait une régression du niveau de la qualité de service public. Dans les services, des droits nouveaux seront reconnus au personnel en matière d'information et d'expression, au plus près de la vie des services notamment en matière d’organisation. Les nouvelles instances représentatives du personnel (comités techniques notamment) doivent être dotées de nouvelles prérogatives, moyens d'expertise, possibilité de demander un nouvel examen d'un projet quand la majorité des représentants des personnels s’y oppose. Voici quelques grands points que nous souhaitons mettre en débat autour de nous, dans les services publics, dans les assemblées citoyennes pour les porter comme projet alternatif aux politiques libérales que nous subissons depuis trop d’années. Si vous partagez ces orientations, nous vous appelons à signer cet appel et le diffuser. Nous vous appelons à débattre et enrichir ces propositions dans le cadre d’un atelier législatif le mercredi 7 mars 2012 à 19 H à l’École normale supérieure.Ce texte est publié sur www.placeaupeuple2012.fr * Appel élaboré par des militants du Front de Gauche et des syndicalistes, à l’initiative du front de gauche du VIIe arrondissement de Paris contact : Isabelle Mathurin, mathurin5@orange.fr La Revue du Projet, n° 13, janvier 2012
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la fonction publique une institution anti capitaliste
le statut de la fonction publique affecte un grade à la personne du producteur. Ce grade est la reconnaissance politique que son titutlaire produit de la valeur économique. Cette institution est anticapitaliste parce que la mesure de la valeur produite par le fonctionnaire n'est pas la mesure d'un travail concret de qualité-comme il est écrit dans l'appel- mais une aptitude irréversible à contribuer à la production de valeur. donc l'appel est assez en dessous de l'actuel statut de la fonction publique d'Etat et prouve que l'auteur ne sait pas de quoi il cause.
cet appel devrait en priorité s'adresser aux fonctionnaires territoriaux qui ont avec le pouvoir des maires encore des employeurs et l'appel devrait être le statut des fonctionnaires d'Etat aux fonctionnaires territoriaux, car ces derniers sont aussi des producteurs aptes à produire de la valeur, parce que c'est un acte politique et qu'un acte politique n'a pas à être démontré. d'en l'état je ne signerai pas un texte qui ressemble à une comm de Pôle emploi
Par scaramouche, le 10 octobre 2012 à 22:22.