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Le défi de l’éradication de la transmission du virus du VIH, ,Jean-Luc Gibelin, Dominick Descharles

La question du VIH/SIDA ne peut être déconnectée de l’impact social dans la vie des personnes.

Il est nécessaire de garder un engagement fort dans la lutte contre le VIH/SIDA et d’y associer les hépatites.L’épidémie de VIH/SIDA au court des trente dernières années a prouvé l’efficacité de la médecine préventive, les actions de préventions réalisées en majeure partie par le monde associatif ont eu un impact notable sur la vie des personnes. Jusqu’à l’arrivée des trithérapies en 1996, il s’agissait malheureusement d’accompagner les personnes vers une issue trop souvent fatale. Après, il a fallu obtenir de l’industrie pharmaceutique une amélioration et une disponibilité effective des traitements afin de pouvoir accompagner les personnes de nouveau vers un projet de vie. Aujourd’hui l’objectif pour tous et toutes doit être d’accompagner l’éradication de la transmission du virus du VIH, de permettre une meilleure insertion dans la société des personnes vivant avec le VIH, de leur garantir un accès au soin et au droit égal et de qualité sur l’ensemble du territoire national, et enfin d’allouer de vrais crédits à la lutte contre les hépatites qui reste le parent pauvre aujourd’hui.

Sortir d’une logique discriminatoire

 

Il faut aussi réintroduire la notion de personne vulnérable et sortir de la logique discriminatoire de considérer  les personnes à risque. La lutte pour l’acceptation des différences devrait permettre de sortir d’une logique d’opposition ; il faut garantir les droits fondamentaux pour tous, ouvrir le débat sur l’usage de drogue, réinvestir les sommes colossales qui ont été utilisées dans des politiques stériles de prohibition dans un accompagnement des personnes.

Ce sont les malades du SIDA eux-mêmes qui ont fait bouger la société, le monde médical a pu bénéficier de leur expérience de vie et de leur collaboration afin d’avancer ensemble et de faire bouger les dogmes ; aujourd’hui la loi HPST, la T2A, remettent en cause les avancées obtenues, il s’agit de rouvrir le champ des possibles, de redonner un espace dans le monde médical aux patients, de prendre en compte dans les études des futurs médecins les spécificités liées à l’infection à VIH, ainsi que celles des population touchées, de même pour les hépatites donner également une place aux personnes et à leurs représentants.

Le droit au séjour pour soin a été plus que mis à mal. Il faut garantir le secret médical pour tous ceux qui déposeront un dossier, il faut que l’AME soit enfin intégrée dans une politique globale de Sécurité sociale. De fait si nous voulons permettre à tous d’avoir un accès au nord comme au sud, à l’ensemble des traitements contre le VIH/SIDA, mais aussi contre la tuberculose et le paludisme et les hépatites, il est impératif que la France, d’une part, conserve une position de leader en matière de financement du fonds mondial, mais de plus, impose la taxation de la finance. Il y a également le lourd sujet de l’accès aux soins dans le monde carcéral, du dépistage.

En conclusion, le financement de la lutte contre le VIH/SIDA et les hépatites doit non seulement être garanti mais accru. Nous serons comptables devant la société si nous ne relevons pas le défi de l’éradication de la transmission du virus du VIH et si nous n’accordons pas les moyens suffisants à la lutte contre les hépatites. Nous avons aujourd’hui les réponses scientifiques ; il suffit de moyens financiers et d’une réelle volonté politique pour en finir avec la transmission de ces virus. n

Jean-Luc Gibelin, Dominick Descharlesmembres de la commission Santé/Protection sociale.

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le 12 décembre 2011

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